1989, la fin d'une belle décennie pour Stephen King qui a vu bon nombre d'adaptations de ses romans et nouvelles se propager sur les écrans mondiaux. C'est également l'année de l'adaptation de l'un de ses plus adulés romans : "Simetierre", qui racontait la sordide histoire d'un homme qui découvre près de chez lui un cimetière indien ayant le pouvoir de ramener les morts à la vie, non sans conséquences bien sûr. Et pour la deuxième fois, le King va lui-même adapter son propre roman en signant lui-même le scénario, évitant pour cela les précédentes "dérives" des films antérieurs... Hélas, si le scénario est extrêmement fidèle au roman original, la mise en scène est en revanche bien moins réussie. En effet, confiée à Mary Lambert (Siesta), la réalisation s'avère plus ou moins inégale, avec de bons moments de frissons bien gérés contrastant le plus souvent avec une direction d'acteurs catastrophique, des longueurs malvenues et une poignée de séquences sur papier exaltantes mais à l'écran moins palpitantes (les passages dramatiques sont dignes d'une mauvais soap). L'utilisation de décors sombres et angoissants, la participation musicale d'Elliot Goldenthal et d'excellents cadrages ne comblent donc pas totalement les lacunes de la réalisatrice en matière de film d'horreur, cette dernière proposant parfois des séquences tout simplement ratées (les apparitions fantomatiques de Pascow notamment, extrêmement kitchs). Néanmoins, dans l'ensemble, Simetierre est une petite réussite et une très bonne adaptation du roman de King qui propose une histoire incroyablement noire, sur le thème de la mort, une histoire au suspense pesant entrecoupée de quelques scènes choc aussi osées qu'inattendues (la rencontre entre un enfant et le pare-choc d'un camion). Le casting est quant à lui calamiteux, le sombre inconnu Dale Midkiff piétinant à endosser le rôle principal, sa compagne Denise Crosby est agaçante en femme et mère de famille négligente tandis que le vétéran Fred Gwynne s'avère ici un brin cabotin. Au final, seul le jeune Miko Hughes, campant le petit Gage, est saisissant, le gosse de trois ans transcendant l'écran avec un professionnalisme surprenant. Ainsi, Simetierre n'est certes pas parfait, loin de là, mais réussit encore aujourd'hui à appartenir aux meilleurs adaptations du King sur grand écran.