Si vous avez aimé "Casino Royal", vous aurez sans doute une haute estime de cet ovni.
Caméra grand-angle avec forte distorsion à la sixties, cadre toujours centré, jeux savants entre mise en scène et coulisses, musique distillée d'une manière totalement artificielle, on se croirait parfois dans un De Broca, l'action en moins, et, on pourrait dire également l'humour un peu plus lointain.
Car si la parodie est constante, elle n'est pas nourrie par des gags, mais par des privates jokes et des "atmosphères à sourires".
Bref, ça ne va pas être la comédie du Printemps, c'est trop subtil, trop ennuyeux parfois, trop hermétique, trop délirant, trop, tout simplement.
Mais ce n'est pas raté, loin de là, c'est simplement décalé, trop original et trop subtil pour être un divertissement standard.
Dafoe est extraordinaire, comme tous les acteurs, mais spécialement lui. Quant au commandant Zissou, rien à redire, espérons que sa fin de carrière s'ennoblisse de grands rôles, Penn, Eastwood, Soderbergh, vous le prenez quand ?
On peut aussi voir une sorte de règlement de compte avec le modèle Cousteau qui n'était pas, très loin de là, exempt de critiques à notre époque où les critères écologiques, financiers et scientifiques ont heureusement changés. L'histoire de la Calypso et des procédures à rallonges de la saga familiale ternissent définitivement son
image.
Pour en finir avec notre adolescence pré-technologique et pré-informatique, une bonne fois pour toutes.