Jim Carrey a tourné dans trois films sortis en 2004, les trois ayant remporté un succès quasi équivalent en France (autour de 500 000 entrées), mais tous les trois très différents : le premier est Eternal Sunshine of the Spotless Mind, considéré à ce jour comme le meilleur film avec Carrey, et c'est justifié, le second, l'adaptation des trois premiers tomes de la saga très cynique de Lemony Snicket, Les Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire, où Carrey interprétait un Comte Olaf déjanté. Mais le moins connu est sans nul doute Braqueurs Amateurs dont le titre prête à confusion car les dits braquages ne prennent que dix minutes du film (c'est pour ça que le titre anglais, Fun with Dick and Jane est bien plus approprié, bien que moins attirant). Il est à noter que le film est réalisé par un quasi inconnu : Dean Parisot, et que le casting ne compte que des "habitués" aux seconds rôles, pas de têtes d'affiche, et que le film est un remake du film de 1977 Touche pas à mon gazon.
La première chose qui frappe dans Braqueurs Amateurs, c'est la prestation de Jim Carrey : il est étonnamment sobre. Pas d'envolée lyrique, pas de grimaces, pas de délire tels qu'ils ont fait sa marque de fabrique dans Dumb & Dumber et surtout The Mask. Le tout avec une Téa Leoni qui ne tient pas vraiment une tête d'affiche, Carrey ne sauve pas le film comme il aurait put le faire. Ensuite, le titre francophone et le speech sont trompeurs : effectivement, comme dit plus haut, le fait que Dick et Jane (les personnages de Carrey et Leoni) braquent des magasins puis une banque ne commence qu'au bout de cinquante minutes (sur 1h30 de film c'est assez tard), et ça s'arrête au bout d'un quart d'heure, car s'en suit la vengeance de Dick sur son patron. Bien sur, avec un Carrey sobre et une Leoni médiocre, on rigole pas beaucoup. J'ai dut sourire, deux trois fois, avec des répliques bien trouvés, mais le reste est tellement excessif et mal joué que ça fait plus pitié qu'autre chose. C'est pas marrant, c'est long.
Braqueurs Amateurs malgré un postulat de départ pouvant donner un Bonnie and Clyde comique et déjanté avec Jim Carrey, ne convainc pas, et pourrait bien être au final l'un des pires films du Dieu Carrey, qui est pourtant l'un des meilleurs acteurs américains contemporain.