"Les Monstres" ici ne sont pas d'ampleur internationale comme les Hitler, les Staline, les Mussolini et Cie, mais des "monstres" du quotidien, des "monstres" que l'on croise tous les jours, auxquels à notre grande honte on s'identifie parfois, qu'on est même des fois... Le satiriste féroce Dino Risi a réalisé 19 sketchs (dans certaines versions 20 mais dans la mienne il n'y en a que 19... ouuuuiiiinnnn... !!!) autour de la médiocrité, de la bassesse humaines à notre échelle en quelque sorte...
Ce film n'étant pas l'exception à la règle dans le genre, les sketchs sont d'une qualité inégale mais au moins aucun n'est ici vraiment mauvais, et puis le fait que chacun ne dure que quelques minutes évite que lorsqu'il y en a un beaucoup plus faible que les autres celui-ci ait vraiment le temps de ruiner l'ensemble. Et puis les acteurs principaux Ugo Tognazzi et Vittorio Gassman, qui jouent une multitude de personnages différents, dont même une femme pour Gassman, assurent.
Le meilleur de tous pour moi est celui par lequel le film débute, où un père, joué par Ugo Tognazzi, employé de bureau moyen, apprend à son fils (joué par le véritable fils du comédien !!!) toutes les combines pour resquiller. Rien que l'excellente chute de l'histoire vaut le détour. Autrement, celui intitulé "L'Opium du peuple" où un homme, incarné lui aussi par Ugo Tognazzi, est tellement obnubilé par la télévision (aujourd'hui il suffirait juste de la remplacer par Internet !!!) qu'il ne s'aperçoit même pas que sa femme, interprétée par la très... ouah... Michèle Mercier, est en train de le tromper avec son amant dans la pièce d'à côté, est une belle réussite aussi.
Au final, on se pose la question de savoir si on est oui ou non un "monstre", et si oui de quel genre car Risi parvient, tout en nous faisant nous moquer de nos contemporains, à nous mettre devant un miroir.