Ultraviolet est un film qui bénéficie d’une très mauvaise critique. C’est vrai que ce n’est pas un bon film, mais dans le genre gros navet qui tache il y a eu pire.
Coté acteur je note une Milla Jovovich toujours très charismatique et portant bien des rôles musclés. Son jeu n’est certes pas ici des plus géniaux, n’ayant pas forcément grand-chose à faire non plus à l’exception d’une ou deux scènes, mais elle impose une belle présence et elle colle au rôle sans difficulté. Autour d’elle évoluent des acteurs en revanche plutôt moyens mais n’ayant surtout rien à faire les pauvres. Entre un Cameron Bright qui joue un gamin quasi-muet et ayant toujours l’air béta et un Nick Chinlund qui doit supporter un rôle archi-caricatural et ultra-creux, on ne pourra pas franchement s’enthousiasmer.
Le scénario est surtout très vide. Le problème est multiple : le film est court, du coup l’environnement de SF est plus qu’esquissé et ne sert que de décor de fond ; le rythme est certes trépidant, mais au détriment de l’approfondissement et du développement de certains aspects scénaristiques, ce qui crée rapidement des trous très gênant ; l’histoire est tout de même très bateau et ressemble beaucoup trop à du sous-Equilibrium du même réalisateur. Au final l’impression d’une histoire expédiée sur fond de combats et de scènes d’action interminable est bien réelle.
Techniquement on ne peut pas nier à Ultraviolet une esthétique qui lui est propre. La mise en scène de Wimmer est solide, et tient particulièrement la route lors des scènes de combat. Bien lisible, claires, filmées avec talent, elles se rapprochent beaucoup de celles d’Equilibrium pour lequel c’était déjà un des aspects forts. Coté photographie le film est très lumineux et ultra-saturé en terme de couleurs. On est dans une sorte de film electro qui pourra piquer les yeux de certains. Pour ma part j’ai trouvé que pour une fois c’était plutôt bien fait. Le film assume cette esthétique jusqu’au bout, et même s’il l’utilise souvent de manière futile (changement de costumes du personnage ou de couleurs de cheveux), on sent qu’il y a une démarche artistique et que ce n’est pas juste pour faire « djeuns » et dans le vent. Les décors sont du même acabit, avec certes d’un coté des architectures audacieuses et une dimension futuriste bien faite, mais d’un autre coté des incrustations numériques immondes. D’ailleurs les effets numériques du film sont immondes ! Le summum est atteint lors d’une course poursuite en moto dont on se serait aisément passé tant elle est pitoyablement réalisées à coup d’effets spéciaux indigents. Certes le budget était peut-être un peu court pour ce genre de production, mais là il ne faut pas pousser quand même. Enfin la bande son est très sage, ce qui surprend. Malgré son esthétique criarde et son style nerveux la musique est très discrète ce qui est tout de même un poil frustrant.
En conclusion Ultraviolet est un film de SF dispensable, et il vaut mieux privilégier Equilibrium du même Kurt Wimmer à cet Ultraviolet s’il convenait de choisir un film. C’est exactement la même chose, sauf que là c’est une héroïne et dans Equilibrium c’est un héros. Si le style du film pourra séduire un certain public (mais je doute que ce sera le cas de la majorité), le métrage est tout de même très mal scénarisé, et les personnages sont beaucoup trop vide de substance pour accrocher. L’impression d’un long clip pour un groupe électro est sensible. Si l’on ajoute d’autres ratés comme les effets spéciaux, les points positifs sont faibles. Heureusement qu’il y a une Milla Jovovich qui assure. Le réalisateur devait d’ailleurs se douter qu’il s’agissait là de son meilleur atout, et l’actrice multiplie les tenues moulantes, les déhanchés et les poses sexy pour peut-être faire passer l’ensemble peu digeste.