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stebbins
507 abonnés
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2,5
Publiée le 21 janvier 2012
Andreï Tarkovski dilate la scène d'ouverture du chef d'oeuvre de Robert Siodmack : tout juste correct mais digne d'intérêts. C'est le tout premier film du grand cinéaste russe, à voir principalement pour sa valeur patrimoniale : respectant plutôt bien l'esthétique du genre - éclairages contrastés, mouvements de caméra précis installant les personnages dans un décor singulier, Noir et Blanc... - Les Tueurs selon Tarkovski témoigne déjà du credo ultime du réalisateur : envisager le cinéma comme un Art du temps et non comme un Art du récit. Peu ou prou d'ellipses dans ce court métrage amateur mais courageux qui se présente sous la forme de longs plans rarement mobiles ( nous sommes encore très loin du flux cyclique du Sacrifice ) mais relativement complexe pour un film d'une telle facture. Un objet qui ne paye pas de mine mais qui s'avère bien filmé et bien pensé. A des années lumières du flamboyant long métrage de Siodmack, qui reste l'un des meilleurs films noir des années 40, mais plutôt honorable dans son ensemble. Une relique intelligente et intriguante.
C'est sur une nouvelle d'Hemingway, déjà adaptée très librement par Robert Siodmak en 1946, qu'Andrei Tarkovski mettra pour la première fois son nom au générique d'un métrage- court, en l’occurrence. Malheureusement, il est très difficile de bien saisir le contexte (celui de l'ouverture de l'U.R.S.S. à la littérature étrangère) dans lequel se trouvait pris le grand réalisateur russe, ni même la manière dont il pouvait en être influencé, et plus généralement la pensée qui l'animait lorsqu'il choisit de tourner, en guise de film de fin d'études, cette version d'un texte dont il louait la "vérité particulièrement profonde". En fait, on se retrouve simplement devant une décalque appliquée et plutôt mature du film noir américain, dont on sent bien transpirer la fatalité et l'absence de réponses. Au-delà de ça, et comme tant de premiers films de grands réalisateurs avant comme après lui, c'est surtout et presque exclusivement la curiosité que Les Assassins cultive au plus haut point chez son spectateur, qui y cherchera sans doute (peut-être de façon abusive) les prémisses du génie de son metteur en scène. Pour peu que Tarkovski l'intéresse, bien sûr.
L'intérêt premier de voir ce court-métrage est le fait que ce soit le premier film du grand réalisateur Andrei Tarkovski. Film de fin d'études qu'il a coréalisé avec Alexander Gordon et Marika Beiku, cette adaptation d'une nouvelle d'Ernest Hemingway est dite beaucoup plus fidèe que celle de Robert Siodmak. Autant cette scène d'introduction visait l'efficacité dans le film de Siodmak, autant ici celle-ci, qui constitue en fait toute l'histoire contenue dans le court-métrage, est bien plus posée. Les trois réalisateurs visent plutôt à bien faire connaître les personnages qu'à autre chose. On peut s'étonner que l'histoire n'ait pas été transposée en Russie, mais bon c'est sûr qu'à cette époque ce genre d'endroit avec plein de nourriture bon marché ne devait courir les rues dans ce pays (bon OK, je sors!), et que tous les détails de la nouvelle ont été respecté à savoir qu'un personnage noir est même conservé tel quel en grimant un comédien blanc. Les moyens sont limités à la vue des décors qui le sont aussi et par certains détails comme le fait qu'on ne voit qu'une seule arme en tout alors que les tueurs sont deux. Andrei Tarkovski, qui joue un petit rôle à savoir celui du second client, a réalisé la première et la dernière des trois scènes qui constituent le film. Cela peut parfois se remarquer comme pour ce beau mouvement de caméra qui introduit la première scène. En tous les cas, un objet cinéphilique bien intéressant.
Premier film de la filmographie d'Andrei Tarkovski... Un moment donc assez émouvant, même si ce court-métrage d'étude n'a rien de magistral. "Les Tueurs" est divisé en trois tableaux, le premier et le troisième étant réalisés par Andrei Tarkovski (et apparemment un peu aussi par Marika Beiku, mais tres peu...), et le second par Alexander Gordon. Un travail intéressant, on constatera que le jeune réalisateur maitrise deja parfaitement le calme et le silence, même si cela ne suffit pas a nous faire ressentir le futur style de ce futur grand maitre, car deja le film est tourné uniquement en intérieur, et on sait bien comment Tarkovski est doué pour filmer la nature... Le genre de film qui est tres intéressant si on connait bien son réalisateur, a voir par curiosité, mais qui n'est pas d'une qualité exceptionnelle, sans pour autant être vilain, loin de la.