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TTNOUGAT
621 abonnés
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5,0
Publiée le 6 janvier 2015
Un petit bijou de cinéma réaliste ayant été tourné exactement à l'époque de l'histoire. L'écrin du film est parfait et une mise ne scène belle et soignée met en permanence les acteurs en valeur. Un scénario proche de la vraie vie de l'époque qui ne correspond en rien à celle d' aujourd'hui et par là un témoignage de notre passé. Nous sommes loin de l'univers Carné/Prevert et c'est bien, cela nous montre le métier de ce metteur en scène qui a comme souci de rester le plus authentique possible, les scènes de boxe seront à peine truquées et dureront le temps légal, les gentillesses seront aussi sincères que les vacheries et la dualité de chaque personnage tantôt généreux, tantôt très égoïste constituera la grande valeur psychologique de ce film. Ici, point de poésie, tout le contraire parfois comme Arletty lavant à la serpillière l'entrée de la salle d'entrainement, Gabin transformant sa chambre et sa salle à manger en taudis en l'absence de sa femme ou diabolique lorsqu'il jette la boucle d'oreille de Carole dans la seine. Ce film est aussi un bel hommage de Carné qui offre a son ami Roland Lesaffre son plus beau rôle, leur amitié durera jusqu'à la mort de Carné en 1996. Dans '' l'air de Paris"Carné se dévoile avec discrétion grâce aux rapports affichés entre Victor et Marcel.
Comme toujours chez Marcel Carné, les forces du mal sont à l'oeuvre pour flinguer une belle histoire d'amour. Je ne me moque pas, je constate. Je suis un peu blasé de retrouver ce même canevas scénaristique de film en film, ça nuit au suspense et au plaisir. Et puis, c'est pas très joyeux, non que je défende à tout prix la "positive attitude" à la manière de Raffarin, mais ça devient lassant. L'affiche laissait pourtant rêveur, Gabion et Arletty réunis à l'écran, excusez du peu. Il n'y a guère que les dialogues qui m'aient emballé, certaines répliques valent leur pesant de cacahouètes, encore plus lorsqu'elles viennent de la bouche d'Arletty.
Un film populiste bien dans la veine du cinéma de Marcel Carné. Si l'intrigue amoureuse avec Roland Lesaffre et Marie Daëms n'est guère passionnante et convaincante, les scènes avec Jean Gabin, formidable dans ce qui est incontestablement un de ses meilleurs rôles, en entraîneur du plus cinématographique des sports la boxe, sont savoureuses surtout quand il est face à la toujours excellente Arletty. Même si le film n'a pas la magie d'"Hôtel du Nord", "L'Air de Paris" est une très belle plongée dans le Paris des petits bistrots et des bonheurs simples.
C'est le deuxième film que je découvre de ce talentueux cinéaste qu'était Marcel Carné et "L'air de Paris" m'a séduit !! Ce long métrage évoque deux passions qu'avait le réalisateur, la boxe et la ville de Paris à l'ancien temps auquel on a droit à de jolies plans des rues de la capitale. L'histoire est humaine avec un entraineur de boxe qui trouve un jeune garçon qu'il rencontre et qu'il se rend compte qu'il est doué pour ce sport. Entre deux entrainements, dés les premières images du film, l'apprenti boxeur tombe sous le charme d'une demoiselle et sa passion tranche pour son avenir, l'amour ou la boxe. Un beau film que 'L'air de Paris" peut ètre méconnu mais qui vaut le coup d'œil de voir pour les fans de Jean Gabin toujours excellent, Arletty qui joue sa femme mais le role est secondaire et la révélation Roland Lesaffre qui, on peux le dire, vole la vedette à Gabin par son coté sentimental dur à cuir. Le match de boxe est impressionnant avec beaucoup de figurants. Une œuvre à découvrir.
Le Garrec, manager et propriétaire d'une salle de boxe, croit avoir enfin découvert de la graine de champion avec l'ombrageux André (Roland Lesaffre). On pourrait croire que le duo Gabin-Arletty, mari et femme, est le coeur du film. En réalité, Marcel Carné, enamouré semble-t-il de son beau et blond Lesaffre, offre à ce dernier le rôle principal -un emploi de jeune premier trop large pour le jeune acteur d'ailleurs- dans une mélo sentimentalo-populo-sportif d'un parfait ennui. Le scénario et les dialogues sont mauvais, les personnages se perdent dans les conventions de la vie des prolos parisiens (ou italiens, c'est une co-production franco-italienne...). On est loin d'un quelconque réalisme tant social qu'humain. Marcel Carné, à cette époque, n'a plus la flamme, ni poétique, ni celle qui lui permettrait de ressusciter une certaine forme de cinéma populiste d'avant-guerre. Carné meuble, notamment avec une séquence où le réalisateur nous propose, au milieu du film, quasiment les trois rounds d'un interminable combat de boxe -au demeurant assez réaliste au sens où Lesaffre paie manifestement de sa personne- au long duquel la musculature en action de Lesaffre semble le seul intérêt du cinéaste. Précisons pour résumer l'esprit romanesque médiocre du sujet: le boxeur fatigué retrouve de la vigueur sur le ring au moment où apparait sa chérie... L'histoire d'amour qui pourrait se dessiner entre les deux est lourde de bavardage et d'emphase. A part la salle de boxe, tout est factice dans ce film.
La boxe était un sport en vogue dans le Paris d'antan qui n'était pas très branché sport, et faire un film dessus cassait un peu les classiques, on en tirait le plaisir de s'encanailler parmi ces suants musclés. Quoiqu'on puisse penser du thème, c'est ici l'occasion de retrouver Jean Gabin dans un rôle pour une fois sans ambiguïté. Le franchouillard ronchon marque par sa bonhomie et sa bonté, et on ne peut l'accuser que de ne pas faire la part des choses dans l'intérêt commun. Y aurait-il un pendant secret à cette gentillesse suspecte ? Même pas ! C'est aussi une comédie bien au-dessus de sa moyenne de drôlerie jusque là, et il fait enfin partie d'une fin pas si terrible. Bon, le protégé de son personnage a dû faire le choix entre sa carrière et son amour. Mais la dureté et la monotonie des matchs de boxe est compensée par un grain de folie rafraîchissant en la personne du tailleur notamment. Content de connaître le sourire de Gabin trois décennies après le début de sa carrière.
Carné sans Prévert vaut bien un deuil pour entamer de «L’Air de Paris» (France, 1954). Le bref noir total ne laisse que quelques secondes au recueillement cinéphilique. Sans même attendre, s’entonne une douce chanson par la voix allègre d’Yves Montand. Cette allégresse de la vie que Carné réprouvait aux côtés de Prévert, et qu’il réprouvera plus ou moins bien par la suite, n’apparait ici que selon un rythme en dent de scie. Les aléas psychologiques du personnage de Roland Lesaffre confèrent au film son irrégulière cadence, son double rythme. Alternant joie et dépression, le film de Carné conserve les vestiges d’un «réalisme poétique» bel et bien enterré, sinon présent sous les formes d’un fantôme. Et Prévert sans Carné ? Scénario signé Jacques Sigurd, sans grande inventivité, c’est de la mise en scène du cinéaste qu’il faut se contenter. Dans le même temps, «L’Air de Paris» permet ce que ses films prévertiens ne permettaient pas : l’hégémonie de la réalisation sur la dextérité narrative. Carné est enfin présent, révélé en dehors de l’ombre de Prévert, trop éblouis par l’irradiation du grand jour. Sous cette chronique mélodramatique et doucement sociale, Carné se dévoile comme réalisateur du lieu. Pour générique, ce ne sont plus quelques animations qui complètent le fond des plans mais alors les vraies rues de Paris, les vraies écoulements de la Seine dans son lit de pierre. La salle de boxe et l’appartement bourgeois se partagent entre des prises de vue réelle et des reconstitutions de la main de Paul Bertrand. Cette présence du décor dans l’imaginaire de Carné nous invite à reconsidérer ses œuvres du «réalisme poétique» sous l’angle des lieux. Trauner serait alors bien plus complémentaire à Carné que ne le fût Prévert. Les édifices factices qui parsèment la rue du Crime dans «Les enfants du Paradis» détiennent la véritable poétique de Carné. Lieu immobile, préfabriqué ou indolent, l’homme se fait la bête moribonde dans l’impassibilité des lieux.
Francis Lemarque avait eu meilleure veine avec « à Paris » plutôt qu’avec cette chanson, pourtant chantée aussi par Montand!! Mais Gabin, Arletty et Paris!! Quelle luxe!! Tout est dit déjà avant que le film ne commence!! Gabin veut aider les jeunes à « passer leur jeunesse de paumé sans faire de blagues ». Quelle phrase magnifique antédiluvienne! Quel langage superbement désuet. L’histoire en elle-même est quelque peu molle. C’est dommage mais on oppose l’amour de l’un à l’ambition d’un autre. Dur à concilier.
Juste après le tournage de « Touchez-pas au grisbi » (Jacques Becker 1954), Jean Gabin retrouve pour la dernière fois (quatre films au total) Marcel Carné. Le réalisateur qui aura dès ses débuts commis six films réputés comme des chefs d’œuvre dont quatre avec Jacques Prévert à l’écriture du scénario, semble avoir un peu perdu la main auprès des producteurs et du public au sortir de la guerre par suite de l’insuccès des « Portes de la nuit » (1946). À tel point que quelques bonnes âmes se plurent à faire courir le bruit que sans Prévert, Carné n’était plus grand chose hormis son incontestable maîtrise technique. Il aura pourtant tourné seize longs métrages entre 1946 et 1977 dont deux inachevés qui comptent parmi eux certains de très bonnes factures comme « La Marie du port » (1950), « Juliette ou la clef des songes » (1950), « Thérèse Raquin » (1953), « L’air de Paris » (1954) ou « Trois chambres à Manhattan » (1965). « L’air de Paris » est tourné juste après « Thérèse Raquin » adapté d’Émile Zola qui un an plus tôt avait récolté un Lion d’argent au Festival de Venise, sonnant comme un retour en grâce qui n’aura malheureusement pas lieu. Pour ce film, Carné qui a noué une relation amoureuse avec le jeune Roland Lesaffre, entend après quelques apparitions, lui offrir un rôle de premier plan dans un de ses films. L’intrigue concoctée par Jacques Viot que Carné apprécie depuis que celui-ci l’a « sauvé » sur « Le jour se lève », prend pour cadre le milieu de la boxe que Lesaffre connaît pour avoir pratiqué le noble art. Victor Le Garrec (Jean Gabin) ancien boxeur de niveau national reconverti entraîneur cherche en vain parmi les jeunes déshérités qui fréquentent sa modeste salle celui qui pourra faire la carrière qui s’est refusée à lui. Blanche (Arletty) son épouse qui s’est toujours dévouée à la carrière de Victor souhaite l’âge de la retraite approchant que le couple se retire dans le Midi où sa tante vient tout juste de lui léguer une résidence. spoiler: Mais la rencontre de Victor avec André un jeune cheminot désœuvré (Roland Lesaffre) va venir contrarier les plans établis quand celui-ci va faire montre d’un talent prometteur. Dès lors l’entraîneur revigoré et tendu vers son objectif qu’il croit enfin toucher du doigt va devoir composer avec la rébellion sourde de son épouse et le caractère angoissé, instable et rebelle de son poulain qui va rencontrer une très belle femme de condition bourgeoise (Marie Daëms) s’offrant à lui corps et âme . La narration par instants un peu convenue et prévisible dans ses enchaînements n’en propose pas moins une galerie de portraits attachants et élégamment brossés. On pense notamment aux deux personnages féminins qui dans des registres différents sont très réalistes. Arletty comme la très grande actrice qu’elle était parvient à imprimer à sa gouaille légendaire des intonations particulièrement émouvantes où l’amour à son époux le dispute à la frustration de devoir continuer à se sacrifier sans attente de retour. Marie Daëms à la carrière beaucoup moins prestigieuse fait merveille dans le rôle d’une femme à la sensualité comme la fragilité à fleur de peau qui va voir son assise intellectuelle patiemment construite fondre comme neige au soleil. Jean Gabin s’il paraît assez peu crédible en ancien boxeur courant dans les sous-bois avec son boxeur parvient tout de même à laisser transparaître toute l’humanité de l’ancienne petite gloire heureuse de transmettre son savoir à des mômes qui sans lui auraient probablement un parcours moins reluisant. Quant à Lesaffre qui d’évidence ne maîtrise pas toutes les facettes du métier d’acteur, son inexpérience colle assez bien à ce jeune homme qui derrière un pessimisme hérité de son enfance cache une envie de croquer la vie qui va croissant avec cet air de Paris qu’il respire à pleins poumons que ce soit sur le ring ou dans les bras de la très envoûtante Marie Daëms. Marcel Carné dont l’esthétique comme toujours est parfaite (l’ambiance enfiévrée des salles de boxe) transcende cette chronique douce-amère qui à travers la relation entre Gabin et Lesaffre (dont il se dit qu’elle aurait été un peu houleuse au début) duplique d’une certaine manière celle de Pygmalion qui l’unissait au même moment au jeune acteur de vingt ans son cadet qui par-delà les ans lui restera fidèle, les deux hommes reposant désormais dans la même sépulture au cimetière Saint Julien de la butte Montmartre. Jean Gabin récoltera pour l’occasion sa deuxième coupe Volpi à la Mostra de Venise après celle reçue pour « La nuit est mon royaume » de Georges Lacombe quatre ans plus tôt.
Le récit initiatique d'un jeune boxeur des quartiers populaires confronté à la difficulté de choisir entre sa carrière et l'amour. Un drame social attachant mais inégal, en raison d'un scénario décousu, et du manque de charisme de Roland Lesaffre qui fait pâle figure face à Gabin/Arletty. 2,25
Carné sans Prévert... Le cinéaste offre un film sans la poésie dont il nous avait habitué. Le scénario est basique malgré une fin mélancolique. Roland Lesaffre (jeune boxeur) est dénué d'intensité, il sera meilleur acteur avec les années ; joué un personnage avec autant de nuance n'était pas à sa portée. Le plaisir est grand de voir réuni le couple mythique de "Le jour se lève" de Duvivier ; Gabin et Arletty sont bien ceux qui tiennent le film à bout de bras. Les matchs de boxe sont très bons, avec un étonnant réalisme avec des coups réellement portés. Un Très beau et très bon film, comédie dramatique de moeurs aux espérances mélancoliques. Mais on ne peut aussi s'empêcher de penser que Prévert aux commandes aurait donné le côté poético-réaliste qui en aurait fait un chef d'oeuvre.
Un film de Marcel Carné sans Prévert suscite toujours des réserves tant c’est leur association qui a donné au cinéma français quelques-uns de ses plus grands chefs-d’œuvre. Les films qui ont suivi cette période dorée s’étendent pourtant sur près de trente ans et ne doivent en aucun cas être pris pour quantités négligeables. C’est le cas pour L’Air de Paris, film méconnu au générique pourtant flamboyant (Jean Gabin et Arletty, excusez du peu !). Il faut certes reconnaître que le scénario n’est pas des plus imaginatifs, nous resservant la vieille histoire du manager de boxe sur le retour qui se prend d’affection pour un jeune poulain et fait tout pour l’emmener vers les sommets. Mais l’histoire est bien racontée, les comédiens jouent bien et on se laisse prendre facilement dans ce petit univers. La mise en scène de Carné est très académique en dehors de quelques plans fulgurants rappelant son génie passé, essentiellement ceux qui restituent comme par magie cet « air de Paris » qui donne son titre au film.
Horriblement surjoué et même très mal joué (surtout Lesaffre dont Carné semble plus intéressé par sa musculature que par son talent). Côté boxe on est bien loin de Rocky et plus près de combats de chiffonniers. Arletty et Gabin ont la cinquantaine fatiguée et voir Gabin en masseur et faisant du jogging avec des oreilles faussement boursouflées...c'est presque aussi grotesque que Jean Paredes en couturier grande folle. Seul intérêt : voir le Paris des Halles de l'époque avec le mélange des bouchers et des belles en visons. Un Carné à oublier.