Après "Boyz n the Hood", John Singleton se réattelle à un film de ghetto avec des Afro-Américains mais un peu différent puisqu'il se dirige ensuite très rapidement vers un road movie. Nous suivons en effet ici l'histoire de Justice qui, après avoir été témoin du meurtre de son petit ami, décide de partir avec une amie et deux autres mecs pour une livraison, tout en composant des poèmes. Si le film commence bien, il s'enlise ensuite assez rapidement dans de la comédie romantique un peu plate, tout autant que les poèmes écrits par Justice d'ailleurs qui rappellent plus les interludes entre chaque morceau des albums de Janet Jackson que de la vraie poésie. Le réalisateur tente bien d'insuffler une relative violence, ou en tout cas un côté dramatique, qui avait fait le succès de son précédent film, mais ici la sauce ne prend pas. L'histoire n'est en effet jamais assez vivante, malgré une fin qui aurait pu rehausser le niveau global du film, et les personnages sont assez plats et superficiels, mis-à-part Justice qui est, de loin, la mieux traitée. Cependant, je ne peux pas dire que j'ai passé un mauvais moment pour autant, certaines scènes restent très bonnes, quoiqu'un peu longues, notamment toutes celles sur la route, et puis la mise-en-scène reste maitrisée ; le réalisateur gardant, encore une fois, le style qui a contribué au succès du premier film. Concernant les acteurs, tout le monde est un peu en roue libre, seuls Janet Jackson et 2Pac s'en sortent bien malgré les critiques négatives qu'ils ont pu recevoir. "Poetic Justice" est donc un film qui avait pas mal de potentiel mais qui se perd dans un côté assez mièvre.