Pour la deuxième adaptation cinématographique du roman de Roald Dahl, après celle de 1971 par Mel Stuart, c’est Tim Burton qui a obtenu ce privilège et qui de mieux que lui pour transposer à l’écran ce roman excentrique et caricatural.
Après Big Fish et les noces funèbres, le réalisateur s’attaque donc à l’immense roman à succès pour enfants. Une fois de plus pour lui, il retrouve Johnny Depp qui signe ici sa 4e collaboration physique avec Tim Burton, (au moment de la sortie du film).
Petite piqûre de rappel pour ceux qui ne souviendrait pas de l’histoire et/ou du roman de Roald Dahl.
Charlie (Freddie Highmore) est un enfant issu d'une famille pauvre. Travaillant pour subvenir aux besoins des siens, il ne peut s'offrir les friandises dont raffolent les enfants de son âge. Pour obtenir son comptant de sucreries, il participe à un concours organisé par l'inquiétant Willy Wonka (Johnny Depp), le propriétaire de la fabrique de chocolat de la ville. Celui qui découvrira l'un des cinq tickets d'or que Wonka a caché dans les barres de chocolat de sa fabrication gagnera une visite de la célèbre chocolaterie.
Les bases étant posées nous allons alors découvrir tour à tour, les enfants qui ont la chance de trouver le célèbre ticket (Augustus, Violette, Veruca et Mike), Tim Burton s’en donne à cœur joie avec une série de caricatures méchantes et totalement hilarantes de chacun des 4 enfant ayant un caractère très différent, et possédant tous un petit vice. Le cinquième et dernier ticket sera trouvé par Charlie qui se rendra à la visite avec son grand-père.
Peu de temps après leurs arrivées dans la chocolaterie,
le célèbre Willy Wonka fait une entrée en fanfare, et lance le coup d’envoi de cette visite qui s’annoncent haute en couleur.
Une fois les portes ouvertes nous ne pouvons que contempler le monde que c’est créer l’enfant qui sommeille en Willy Wonka, on peut s’empêcher de reconnaitre aussitôt la patte du réalisateur américain, des décors évidemment plus colorés qu’à son habitude (roman pour enfants oblige). Dans son monde, les formes des jardins en sucreries à l’intérieur de l’usine, rappellent les collines et ponts improbables de L’étrange Noël de Monsieur Jack.
La visite continuant de plus belle avec la découverte des Oompas-Loompas, des petites personnes qui viennent de « Loompaland », qui est une région de « Loompa », une petite île isolée située dans l'océan Pacifique.
Nous apprendrons par la suite que la paranoïa de Willy Wonka l’a poussé à n’engager que des Oompas-Loompas pour travailler dans sa chocolaterie, par peur d'espionnage industriel.
Après avoir découvert les compagnons de Willy Wonka, nous continuons notre visite et chaque enfant va alors montrer son côté le plus sombre et devra en assumer les conséquences…
On prend alors un malin plaisir dès qu’un enfant prétendant à la récompense suprême est « éliminé », tant les portraits forcément caricaturaux de ces enfants sont bien amenés. On y voit : Augustus Gloop l’incorrigible Gourmand, Violette Beauregard une jeune fille Arrogante et passionnée de chewing-gum, Veruca Salt une jeune fille égoïste et gâtée et Mike Teavee petit génie prétentieux et extrêmement colérique.
Les Oompas-Loompas nous montrent alors leurs talents de chanteur en improvisant des chansons pour ridiculisés et punir ces 4 enfants là où ils ont péché ainsi que leurs parents qui en sont en grande partie responsables.
Et il y a Charlie, l’enfant qui fait passe sa famille avant lui, qui fait preuve d’une grande maturité pour son âge, tous ces traits de caractères vont faire que Willy Wonka va s’attacher à lui, lui qui n’a jamais été proche de sa famille, lui qui a été traumatisé par son père dentiste, image d’une éternelle jeunesse artificielle.
Tim Burton a parfaitement su adapter le roman, en transposant son univers déjanté et féerique, il s’est entouré, une fois de plus pour la composition musicale de Danny Elfman, qui lui a composé 11 de ses 12 films (exception pour Ed Wood), une fois de plus c’est très réussi, Danny rythme parfaitement cette mise en scène,
Johnny Depp s’en donne à cœur joie dans le rôle de l’excentrique, déjanter, mystérieux, éternel enfant bouré de traumatismes et surtout très attendrissant Willy Wonka.
Le roman est ici parfaitement adapté, on y rajoute la touche Burton et on obtient un savant mélange d’images, de saveurs et de douceurs à vous transporter pendant 1h55.