The Village, que j'ai découvert pour ma pars en 2018, m'avais complètement eu ! Mais alors complètement ! Je m'en souviens avec une précision encore très vive cinq ans plus tard. J'avais toutefois un doute sur sa redécouverte, petit doute tant revoir les films de Shaymalan on toujours par le passé conduit à une adoration encore plus constante et sans faire de mystère, ce dernier n'y déroge pas.
L'enterrement qui nous introduit dans le village, donne le ton. Le - petit - cercueil et l'homme qui prie au-dessus donne des gages sur le quotidien fait de perte, de dureté, des difficultés qu'éprouvent cette communauté qui maintient toutefois une cohésion et un soutien mutuelle sans failles ... J'insiste déjà sur un point, pas n'importe lequel, sa musique. La partition de ce long-métrage est mémorable pour ces raisons esthétiques, par la magnificence des notes, par son emploi, pour son incursion qui colle à l'atmosphère qui règne dans le village, comme les mots que l'on ne prononce pas. James Newton Howard collabore avec un Réalisateur dont l'Œuvre reflète l'une sur l'autre. A titre personnel, cette composition est l'une des plus éblouissantes que j'ai pu entendre et il commence à y'en avoir !
J'ai de suite évoqué l'enterrement, j'enchaine de suite avec les quelques secondes qui suivent. Le petit bal sur la routine, les décors, habitudes, sur les rôles, troublé par l'apparition d'un son et d'une couleur ( un rouge florale ) ont d'office de jeté sur cet endroit un froid que l'on considère comme une peur manifesté par une info qui nous échappe de prime abord. La découverte du cadavre, de la carcasse de cet animal écharpé, écorché, et de la classe assurée par ce professeur nous donnent les clés de compréhension de ce monde qui nous échappe.
Des convenances, l'on apprend l'ordre, le diapason de son organisation, du comment se goupillent les décisions, par qui et comment. La tradition est abordé comme un gage de sureté, d'une prospérité respectée, et en sous texte une direction à suivre. Là-dessus aussi, il y'a une forme de trouble. Ce dernier est ici représenté par une curiosité, un courage " juvénile " qui tranche avec la sécurité du cercle décisionnaire, " d'anciens " comme ils se nomment explicitement. Shaymalan, par ses procédés dressent des portraits, ils y glissent cette ambiguïté dont il raffole, questionne des questions donc, des certitudes en elles-mêmes pour narré des réponses qui sortent des attentes, dans une imminence sans le jugement ... C'est par la compréhension que se dessine le fil à suivre de l'histoire, autant dire, qu'il maitrise !
La différence, centre de ce cadre, raconte quand à elle des trajectoires, des effusion comme sentiment plus vives, forts, qui sortent de la norme pour ces raisons et détiennent le trousseau de l'avenir proche. De cette histoire qui nait, sous nos yeux, l'on retiens un savoir faire d'un cinéaste inspiré, mais aussi deux ( enfin, plutôt trois ... ) qui se déclarent une passion, un amour, dont la confession post-attaque mais aussi avant çà sa rencontre sur une pierre officie à rendre cette romance somptueuse. La cape rouge qui met en miette le chambranle du village viens décanté sa première partie, avec la manière ! On attend à l'instar d'Ivy, qu'une main viennent serré la sienne, comme un réconfort dans la terreur qui surgit sur l'habitacle, une main en particulier. Là encore James Newton Howard accompagne le mouvement, la scène est intense, belle, inoubliable.
Mon passage favori de ce film, intervient là encore peu de temps après, cette terrasse, visage contre visage, et le baiser que l'on quitte dans un mouvement continu, met en lumière l'obscurité, les contrastes qu'elles qu'ils soient, et chamboulent inéluctablement. Encore plus lorsque l'on connais le film !
Une vérité dans un mensonge !
La suite sort de l'éclair et replonge dans les ténèbres, le sang sur les mains sacralise le geste terrible porté quelques secondes au préalable, dont nous spectateur avons pu voir et entrevoir une partie ... La course d'Ivy vers Lucius est une autre merveille, bien plus triste, dont le film possède, et nous en livre des esquisses ici et là. Bryce Dallas Howard, l'actrice centrale de The Village est d'ailleurs à mentionné. Elle défend un personnage pour lequel on prend fait et cause, de suite, dès le départ ou son apparition comme sœur consolante qui chante et cajole, mise sur une empathie qui déteint et fait rejaillir celle de ceux endormit. Sa cécité nous attache encore à elle, on découvre son monde, ou ses yeux ne fonctionnent pas comme les nôtres, ombres et halos sont pour elle ce que l'on apprend en même temps qu'elle. Un paradoxe fou ! Une incarnation sublime.
Joaquin Phoenix, Sigourney Wheaver, Adrien Brody, Brendan Gleeson, Cherry Jones et consorts sont eux aussi géniaux. Le premier dans un mutisme que l'on considère en bride, selon les autres, donne une définition de bravoure qui impacte, eux et nous. Néanmoins, si Bryce Dallas Howard en est le cœur, la révélation, la plus belle réussite de ce film, William Hurt, son père ici, n'est pas loin derrière. Qu'il éloigne sa fille qui tiens le corp de celui qu'elle aime après constat et cris ( ces derniers sont inoubliables aussi !!! ), à sa révélation, à cette dernière, à sa femme, à celle que lui chéris ou bien au groupe qu'il présidait, il me souffle ! Comme toujours. La réunion spécial est le moment qui m'avais complètement fait chaviré lors de ma première visite, ce fut un autre passage fort pour cette seconde.
La suite dans les bois est guise de mystère pour autant. Le jeu en vaut la chandelle, la boue sur cette robe que l'on sait à cet instant sans autre pouvoir que prétendu jusqu'alors reste une croyance, enfantine, d'accord, mais au quelle on s'accroche tant la peur fait ici mal. La solitude, l'abandon total dans cet univers interdit est une immersion dans un cauchemar que l'on découvre crade, hostile, terrifiante. De prime abord, encore ... Car oui la douceur surgit, dans une voix qui révèle touts. La clé qui ouvre la malle joue à cet instant une partition elle aussi magnifique.
Le retour en arrière, de cette modernité entériné tiens d'une époque qui se cherche un échappatoire aux crimes de sang et d'argent, qui trouve dans une connaissance une assurance, un réconfort qu'ils et elles découvrent illusoire. Le traumatisme du monde les rattrapent de l'intérieur, la religion sectaire qu'il décident n'est que camouflet. La résolution, comme un pari, interroge tant les mots d'Ivy ne tourne que pour celui qu'elle rejoins ...
The Village est pour moi le film de son auteur que je connaissais le moins il y'a cinq ans. Ma première rétro partielle ( il me manque toujours ces deux premiers ) m'avais mis une énorme claque, ce dernier n'y étais pas pour rien. Cette redécouverte accentue ma passion pour lui, je vais même jusqu'à dire que dans ce nouvelle arrêt sur la filmographie de ce génial cinéaste, qu'il est celui qui m'a le plus enthousiasmé. Tant pour son histoire, que pour sa forme, car oui, ces images, ces défilées, ses cadres, décors, costumes, le jeu devant la caméra m'a enivré comme rarement. The Village m'a ému, mais à un de ces point, que l'écrire en est et évident et difficile. Je manque de mots malgré la longueur de mon avis pianoté ici et là, à cet instant. Un chef d'Œuvre, en toute et pout tout !