Un bon film dans l’ensemble. Probablement le dernier sursaut de Shymalan. L’histoire est une romance dans une sorte de huis-clos, concept intéressant. Cependant, le huis-clos s’évente rapidement bien avant qu’on en voit la résolution, c’est bien dommage. D’autant plus qu’on offre au spectateur quelques indices mais surtout les réponses souvent trop tôt. Ou alors, il devine ce qu’il reste à découvrir rapidement. Mais un des points forts, c’est que l’histoire réussit à rester mystérieuse et frissonnante (comprendre par-là la traduction littérale de thrill) jusqu’au bout même si le secret et éventé. Mais bon, il faut aussi mettre là-dessus le fait que comme c’est un film de Shymalan, on s’attend à un twist sorti d’on ne sait où. J’avouerai donc avoir émis plusieurs hypothèses tout au long du film, et que du coup, si une d’entre elles s’est révélées être la bonne, y’en a pas mal qui se sont avérées être fausses. Globalement, j’ai quand même beaucoup aimé l’histoire et les personnages, le tout étant vraiment très prenant et typiquement le genre d’histoire qui me plait. Tout est super bien amené, dosé avec justesse. Le final m’a un peu déçu (too happy end) mais reste en accord avec le reste. Sur le casting, on ne peut que constater le casting 4 étoiles aligné. Tous ces grands acteurs font un travail très correct, même si on est quand même loin de ce que chacun a pu faire de meilleur. Seul léger bémol, Adrian Brody qui est très intéressant mais devient quand même soulant à la longue. On en arrive au plan technique du film, et là je tire mon chapeau. C’est pas parfait ni spectaculaire, mais c’est très bon. La musique de James Newton Howard est magnifique, à la fois mystérieuse, terrifiante, mélancolique et romantique. Un véritable bijou accompagnant à merveille le film et les scènes, créant une ambiance unique. Deuxième point, les décors vraiment superbes, créant cet univers et réussissant le coup de bluff presque jusqu’au bout. La photographie, également, est magnifique, jouant beaucoup sur les couleurs chaudes que sont le rouge et le jaune, deux couleurs qui ont de plus un rôle essentiel dans l’histoire elle-même, d’où le choix artistique bien sûr. Un choix magnifiquement mis en valeur. Mais on a également cette photo, en journée, toujours froide, grise, qui instaure un sentiment d’insécurité. Utilisation également très efficace (bien que parfois un peu abusive) du contre-jour, donnant aux scènes une tout autre grandeur. Et enfin la mise en scène, que j’ai adorée. Sur l’ensemble du film, c’est une mise en scène très classique pour le genre thriller, usant d’artifices sonores et visuels pour installer l’ambiance. Néanmoins, certaines des scènes sont justes géniales, filmées avec maestria (ATTENTION GROS SPOILERS :
les attaques de Ceux-on-ne-parle-pas de nuit (surtout la première, mais aussi la seconde lors du mariage), la tentative de meurtre de Noah, lorsque Ivy rencontre le garde-forestier, le retour d’Ivy…
). Et avec cela, quelques plans ici et là vraiment superbes. Bref, Le village est un bon film de la part de Shymalan, surtout quand on voit ce qu’il a fait depuis. Pas au niveau de Sixième sens, mais pouvant quand même titiller Incassable.