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Estonius
3 396 abonnés
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5,0
Publiée le 1 décembre 2013
Sans doute le meilleur Carné/Prévert (Hôtel du Nord est un Carné/Jeanson) parce que ça ne se prend pas au sérieux et que ce film pourtant parfaitement maitrisé ressemble à une longue partie de chamboule-tout dans laquelle personne ne reste à sa place, chacun confond tout le monde en croyant tromper tout le monde. Les acteurs sont exceptionnels, les répliques fusent et les situations burlesques s'enchaînent. "Mais ça ne tient pas debout !" s'écrie le chœur de ceux qui s'obstinent à prendre le film au premier degré. Ben non, mais justement c'est fait exprès, et ça n'empêche pas le film d'être intelligent. L'une des perles du cinéma français d'avant guerre.
Considéré comme un grand classique du cinéma français, il fût descendu par la critique et les spectateurs à sa sortie. Ce second film du très talentueux Carné est une répétition de ce qui fera son chef d’œuvre absolu : « Les enfants du paradis ». Toujours est-il que 80 ans après, je vais me ranger de l’avis des contemporains. Si le démarrage du scénario est très bien ficelé avec une première scène marquante lors du prêche de l’évêque Bedford. Ubuesque à souhait, Carné en profite pour mettre en place une intrigue attractive et une grande partie des personnages majeurs. Par la suite, l’enchainement des situations cocasses nous font complètement décrocher du film ; la fuite du couple Molyneux alors qu’il n’a rien à se reprocher. C’est peut être le réalisme poétique qui me laisse pantois. Ensuite, le casting est de très haut niveau mais issu du théâtre et du cabaret. Adapté pour « Les enfants du Paradis », car il traite du milieu théâtral ; ici, le sur jeu daté est difficilement supportable durant 1h45 : le jeu très pantomime de Barrault, les femmes qui ont leur vapeur, l’ivresse de Simon… Reste le personnage de l’évêque Bedford conçu par Louis Jouvet ; à chaque apparition, il est délectable, tantôt Nosferatu, tantôt Inquisiteur… La mise en scène de Carné est très riche et l’éclairage du noir et blanc intrigant. Prévert offre aussi de beaux échanges comme le célébrissime « Bizarre, bizarre comme c’est étrange… » ; mais on est encore trop dans du théâtre. A voir pour quelques beaux numéros d’acteur et une mise en place astucieuse et souvent drôle
Film culte pour toute une génération de cinéphiles, l’un des deux ou trois chefs-d’œuvre de Marcel Carné et surtout de Prévert au scénario. La scène entre Michel Simon en écrivain aux abois et Louis Jouvet en évêque suspicieux est dans toutes les mémoires et le « Bizarre, bizarre » sonne encore dans toutes les oreilles. Jean Louis Barrault, tout jeune et quasi débutant, est inénarrable en tueur de bouchers qui prend des bains de minuit dans une mare aux canards. Un chef-d’œuvre d’humour que ce film inspiré par un roman anglais et transporté en France avec une audace incroyable.
Une splendide comédie de Marcel Carné, avec un scenario signé Jacques Prevert, donc une œuvre remplie de poésie, d'humour et de charme. On retrouve avec grand plaisir l'exceptionnel Louis Jouvet, l'excellent Michel Simon et l'extraordinaire Jean-Louis Barrault, qui donnent vie a des personnages tres amusants et très touchants... Une film brillant en tout points, les acteurs, le scenario, la mise en scene, tout dégage énormément de belles choses, c'est intensément agréable ! Tout ca avec une petite dose d'humour noir, c'est magique !
Deuxième film de Marcel Carné où il met en scène un scénario de Jacques Prévert, "Drôle de Drame" nous emmène dans un village français où Irwin mène une double vie, à la fois botaniste et écrivain de romans policiers sous pseudonyme mais les romans provoquent la colère de son cousin, un évêque mais lorsque ce dernier viendra diner et constatera l'absence de la femme d'Irwin, il commencera à se faire toutes sortes d'idées...
Suivra diverses péripéties parfois aussi inattendu que marrante, des quiproquos, de l’absurde ou encore de savoureuses joutes verbales, voilà ce qui sera au programme de cette réjouissante comédie. Mais c'est aussi à travers la galerie de personnages que "Drôle de Drame" est une réussite, que ce soit ce botaniste qui écrit des romans policiers sous pseudonyme mais souvent dicté par Eva, une jeune fille qu'ils hébergent, le laitier, l'hypocrite évêque ou encore la femme d'Irwin. Les dialogues sont excellents et n'ont pas pris une ride, tout comme les interprétations, que ce soit Michel Simon, Françoise Rosay ou bien évidemment Louis Jouvet.
Comme le bon vin, un film qui se bonifia avec le temps après avoir connu un échec critique et public à sa sortie.
Eh oui, il est possible de réunir dans un même film Marcel Carné, Jacques Prévert, Michel Simon, Louis Jouvet et Jean-Louis Barrault et de se planter en beauté. Parfois la mayonnaise ne prend pas, même si tous les ingrédients sont excellents. La faute à quoi? D'abord à un scénario complètement raté, du mauvais boulevard pas crédible pour deux sous, qui ne donne à aucun des comédiens un personnage et un texte à sa mesure. C'est criant pour Louis Jouvet, qui après une entrée fracassante (ce discours jupitérien contre la littérature "immorale") est scandaleusement sous-utilisé. Ca l'est un peu moins pour Michel Simon, qu'on voit beaucoup mais qui se contente la plupart du temps de cabotiner outrageusement. Il est notoire que ces deux monstres sacrés éprouvaient l'un pour l'autre une franche antipathie (ils n'ont d'ailleurs que deux scènes communes, dont celle du fameux "Bizarre, comme c'est bizarre") et on peut imaginer que cette animosité a déteint sur l'équipe et nui à la cohérence du projet. Tout semble affecté, surjoué. L'intrigue est rocambolesque sans être spécialement hilarante. Quelques trouvailles sympathiques par ci par là: le journaliste qui enquête en dormant, le quiproquo sur le "fantôme" de Margaret - qui, avec Françoise Rosay, est sans doute le personnage le mieux dessiné et le mieux servi. Un évident talent individuel pour chacun, mais rien ne dissipe la pénible impression d'un grand rendez-vous manqué.
D'excellents acteurs au service d'une amusante comédie et une histoire rocambolesque comme je les aime mais le scénario donne l'impression de se disperser par moment, il n'est pas toujours bien structuré. Drôle de drame est connu pour sa fameuse réplique "j'ai dit bizarre ...comme c'est bizarre.
Pour ma 1000ème critique (déjà, ça passe vite...), j'ai regardé un film de Marcel Carné pour me rappeller combien les dialogues de Prévert apportaient une dimension unique à ces vieux films français...rien à voir avec la médiocrité verbale d'aujourd'hui. Bien que ça ne soit pas pour moi le meilleur Carné, que je préfère dans le registre dramatique (Le jour se lève, Les enfants du paradis...), il faut constater qu'on s'amuse beaucoup à suivre les péripéties de ce petit village pendant une heure et demie. C'est bourré d'absurde de situation et les acteurs sont tous très bons : Louis Jouvet en Tartuffe, Michel Simon en écrivain et savant loufoque, Françoise Rosay qui veut se la jouer grande dame, Jean Pierre Aumont le laitier envahissant ou encore Jean Louis Barrault en tueur de tueurs.
Un film culte, signé du duo Carné/Prévert à qui l'on doit déjà de très grandes oeuvres tels que "les enfants du paradis" ou "le quai des brumes". Cette comédie fonctionne en particulier grâce à ses dialogues vraiment humouristiques comme le désormais culte dialogue entre Michel Simon et Louis Jouvet : (- C'est bizarre... - Qu'est-ce qui est bizarre ? - Pardon ? - Hé bien, vous regardiez votre couteau et vous avez dit "bizarre". - Moi j'ai dit "bizarre" ? - Oui vous avez dit "bizarre". - Comme c'est étrange... - Je vous assure que vous avez dit "bizarre" ! - J'ai dit "bizarre" ?... C'est bizarre... ) Et oui ! Prévert est un maître dialoguiste et ceci n'était qu'un petit exemple de rien du tout (et pourtant culte) de son talent. Dans drôle de drame, les personnages ont chacun une personnalité différente et farfelue, on peut se plaire à analyser le travail des comédiens qui les interprêtent, Louis Jouvet est en particulier bon à être écouté et regardé, on pourra alors mieux considérer ce film comme du théâtre filmé. Ce que je n'ai "pas trop" aimé dans le long métrage de Carné, c'est que le scénario est tellement grotesque (c'est le but en même temps) que je n'ai pas réussi à le cerner, à le pénétrer, à m'identifier ou me fixer à quelque chose ou quelqu'un, cela fait que je suis resté en spectateur ( Voyez vous ce que je veux dire ?). Cela est-il, je pense que j'ai trop pris le film dans les premiers degrés, vous serez avertis si vous le voyez prochainement! C'est un film que je reverrai bien, notamment pour la "partition" de Jacques Prévert. A voir.
"a force d'écrire des choses horribles, les choses horribles finissent par arriver". Il convient donc d'être prudent dans cette critique. Les films dont le ressort est le comique de situation se divisent en deux catégories: ceux que l'on revoit avec autant de plaisir à intervalle régulier, et ceux dont les effets sont épuisés en une vision. Drôle de drame appartient malheureusement à cette seconde catégorie. Au second passage, seul le talent de Jouvet et de Simon évite l'ennui.Les "gimmicks" perdent leur effet (bizarre, bizarre - Michel Simon et ses fleurs carnivores, etc.), et ce qui amusait paraît maintenant pesant. Reste un dialogue souvent brillant, un sens de l'absurde assez rare, dérivant sans doute du surréalisme, et l'absence de prétention de cet OVNI sans lendemain; commencera, après ce rodage du couple Carné-Prévert,la période du réalisme poétique. A consommer sans modération, mais une seule fois.
Deuxième film du mythique duo Carné-Prévert, ce « Drôle de Drame « se trouve être une comédie burlesque franchement bien hilarante. Il faut dire que le casting qui est composé notamment de Michel Simon, Louis Jouvet, Françoise Rosay et Jean Pierre Aumont, est absolument parfait, car tous ces comédiens utilisent parfaitement les savoureux dialogues de Jacques Prévert. De plus, nous avons le droit à une mise en scène d’une grande inventivité et à des décors d’une grande beauté, ce qui fait que l’ensemble s’avère très vite inoubliable. On est donc en présence d’un des chefs-d’œuvre du cinéma français des années 1930.