J'aime bien ce film malgré les défauts classiques des films hollywoodiens : mélo, libertés avec l'histoire, scènes minables indignes du reste.
Dans le minable - voire lamentable - il y a les scènes d'avions. Des aviateurs en vol avec le casque non fixé et sans lunettes, cela indique clairement des maquettes et studio.
Dans le débile, il y a les scènes où on voit des navires de guerre raser des récifs.
Dans le grotesque, il y a les escadrilles de biplans Swordfish qui volent dans les nuages, ces petits appareils tout à fait archaïques datant de la 1ère guerre n'étaient pas munis des instruments IFR permettant ce genre de vol.
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Voilà pour le bois vert, c'est Hollywood et cela prend les gens pour des pignoufs, on sait à quoi s'attendre.
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Les combats pour tenter de canarder le Bismarck me semblent assez irréalistes parce que même des gros cuirassés comme le King George V et le Rodney devaient s'approcher trop près alors que le Bismarck pouvait les couler de très loin.
Il est vrai que les marins étaient tous des bleus et qu'ils ne pouvaient pas avoir l'expérience des canonniers anglais, mais quand même... ils avaient eu le Hood et très gravement endommagé le Prince of Wales, tout neuf, qui sera d'ailleurs coulé en 42 par les Japonais au large de Singapour, avec le Repulse, parce que dépourvus de couverture aérienne.
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La mise à mort du Bismarck dans le film est complètement irréaliste.
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Le Bismarck avait un jumeau, le Tirpitz, qui resta planqué dans un fjord norvégien et que ni la RAF ni la Navy ne purent aller couler en le canonnant parce que toute flotte qui lui aurait été envoyée aurait été coulée bien avant de l'avoir à portée de canon, outre que manoeuvrer dans un fjord n'a rien de simple.
Il fallut faire appel à ses sous-marins de poche lors d'une opération extrêmement compliquée deont seulement deux équipages survécurent. Une fois endommagé et immobilisé, il n'était plus dangereux pour un bout de temps, la RAF put le "finir" plus tard avec des avions à plus grand rayon d'action.
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Dans le film, il y a encore des passages pénibles autour de l'amiral Lutjens, on savait déjà en 1960 qu'il détestait le régime nazi et le pompon c'est quand il évoque le Scharnhorst et le Gneisenau, coincés à Brest, pour faire une sortie avec le Bismarck. Sans ordres venant du grand amiral Raeder, JAMAIS une telle initiative n'aurait pu avoir une chance d'être conduite.
Lutjens le savait très bien.
Quand le Prinz Eugen le quitte pour rallier Brest, que peut espérer Lutjens, tout seul face à la Royal Navy ? C'était un marin très expérimenté et il n'est pas pensable qu'il ait pu croire un seul instant que son bâtiment était invulnérable.
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Le gros mélo lourdingue et inutile met en place une idylle absurde dans le sous-sol de l'Amirauté et fait pleurer Margot en évoquant la mort du fiston.
C'est Hollywood !.. et c'est l'époque des films dégoulinants de sentimentalité au ras des vagues.
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Le film est assez pudique quant à l'orgueil boursouflé et puant des officiers anglais, dans le film ils ont tous l'air très sympathiques et humains. C'est Hollywood.
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J'aime quand même bien ce film et je l'ai vu plusieurs fois.
Damned !