Cherchons à ce film une particularité qui pourrait aborder un phénomène global dans son genre ; ici plus que jamais, la comédie romantique semble être écrite à partir de la fin (les retrouvailles du pompier et de la mariée avant la cérémonie), dans une situation terriblement téléphonée mais titillant gentiment nos petits désirs immatures dans lequel A doit inévitablement embrasser B pendant que C reconnaît sa faiblesse. Tout le reste, jouant aussi la carte du prévisible, a forcément plus de mal à s'en sortir durant 1h25 et devient vite irritant ; dialogues tartes, acteurs en pilote automatique (sauf le très charismatique Jeffrey Dean Morgan, un bon point), musique du moment et message en filigrane de taille mondiale (l'amour pour toujours et pour tout le monde, homos, hétéros, indiens, ados, cathos et mousse au choco, peu importe). Pour montrer à quel point l'on peut être indulgent, passe encore que la mise en scène n'ai aucun style et ne soit pas particulièrement efficace, pas dramatique non plus que le scénario ne profite que très moyennement du sujet en or qui lui est offert (quoique rappelant trop souvent un "Jackpot" toutefois plus dynamique) , mais le divertissement n'est même plus capable de remplir véritablement son cahier des charges tant les longueurs dominent dans cette histoire souriante. La banalité de ce type de cinéma, tellement identique à tous les autres films de la même famille, oblige "Un mari de trop" à tomber dans une hystérie de la routine particulièrement agaçante. Et pour dire à quel point le film, comme ses personnages, est superficiel, l'un deux s'exclame soudain avec un enthousiasme remarquable : << Je t'aime, nous pouvons nous marier car nous formons une bonne équipe. >> . Dommage, car si l'amour est de l'amour, de la haine, du désir et des milliers d'autres caractères, jamais il ne se base sur une notion d'équipe. Mais c'est l'astuce du moment dans la comédie romantique américaine : faire chavirer les coeurs avec une naïveté enfantine et