Bob Dylan est une idole, certes. Souvent incompris, personnage très farfelu, il a fait, sans nul doute, l'objet de nombreuses biographies, chacun essayant probablement de comprendre une partie du personnage. En voyant "I'm not there", non seulement j'ai compris que la prétention pouvait être quasi-palpable au sein d'un film, mais j'ai surtout réalisé que si Todd Haynes pense avoir aussi bien cerné le personnage, je déteste Bob Dylan, car il est, du moins comme on nous le montre dans le film, un personnage imbu de lui-même, pseudo-poète ultra-persécuté intérieurement. Plus je pense à ce film et à son principe plutôt audacieux et plus je me dis que Todd Haynes a vraiment voulu se la jouer. Vous savez comme lorsque vous sortez d'un film que vous n'avez pas bien compris et que votre voisin vous regarde d'un air un peu méprisant en vous narguant : "Bah, je vois pas ce que t'as pas compris !" Ici, c'est un peu la même ... Personne n'a jamais prétendu connaître Bob Dylan réellement mais Todd Haynes semble vouloir nous soutenir que lui, bah oui, lui, il a cerné le personnage. Aussi, comble de la prétention, il a compris qu'il y avait six Bob dans un seul Bob et nous imposent des instants de vie de six caractères diamétralement opposés, censés recomposer la personnalité complexe du personnage ! Si on n'a pas atteint le sommet de la masturbation intellectuelle, faut me dire quel film aller voir pour aller plus loin dans le registre. Bref, le film est parfois sauvé par la partition de Charlotte Gainsbourg et Heith Ledger, seule histoire réellement intéressante avec celle de l'enfant noir, mais dont on ne voit pas réellement le rapport avec le reste ! Un grand cafouillage, donc, dont certains vous diront que c'est une oeuvre d'art incompréhensible ! Décidémment ... Petite salutation à Cate Blanchett impeccable, comme toujours, dans un personnage insupportable !