Universitaire et linguiste distingué, précisément sur fond de querelle wallonne et flamande, Mathias ne souhaite pas associer sa jeune maitresse française Anne (Anouk Aimée) à ses travaux. Et le réalisateur André Delvaux de "punir" Mathias, dans la seconde partie du film,
en faisant mystérieusement disparaitre Anne et en confrontant le professeur à une population villageoise au langage inconnu.
La singularité et, parfois, la beauté formelle du film le disputent à l'étrangeté...et à l'hermétisme. Son caractère intellectuel puis sa dimension onirique, lorsque le personnage d'Yves Montand s'égare dans une localité à la langue et aux attitudes impénétrables déconcertent pour le moins.
Le dessein du film, la leçon faite à Mathias, m'ont échappé en grande partie, même si la poésie qui émane de la rencontre et de la brève histoire d'amour entre Anouk Aimée et Yves Montand est sensible. Sans doute le cinéaste évoque-t-il, à travers Mathias, la relativité des connaissances et des certitudes...
D'une certaine façon, je retiendrai de ce film inclassable l'étonnant contre-emploi de Montand en intellectuel et amant désemparé.