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Henrico
166 abonnés
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5,0
Publiée le 5 juillet 2020
Ne voir en ce film que l'expression d'un grand cinéaste dépassé et sur le déclin est injuste et faux. Premièrement parce que les derniers films de Chaplin, en couleur, étaient pour l'époque extrêmement courageux (le dictateur), carrément subversifs (Monsieur Verdoux), et pas si politiquement corrects que ça(Un roi à New York). Deuxièmement parce que La Comtesse de Hong-Kong, est à considérer comme le dernier clin d'oeil turbulent d'un acteur (brève mais désopilante apparition de Chaplin en chief-stewart tout retourné) et d'un réalisateur qui fait jouer des gags pour la plupart très cocasses à des amis, des parents, et des acteurs dont les rôles sont des contre emplois. La mayonnaise prend parfaitement car les répliques spirituelles sonnent juste et tout le monde joue le jeu avec coeur et métier. Sous des apparences d'extrême légèreté cette comédie est aussi le testament d'un immense artiste qui, dix ans avant sa mort, voulait nous rappeler son message fait de pieds de nez subversifs aux bien pensants. Ainsi, un éminent lord anglais est un maquereau. Une moralisatrice épouse s'entend rétorquer qu'elle aurait pu très mal tourner si elle avait eu l'enfance difficile de la prostituée. Et un ambassadeur choisit finalement la sincérité de l'amour d'une fille de joie à la fausseté de la mondanité de son emploi.
Le dernier film écrit et mis en scène par Charles Chaplin en 1967. Cette Comédie, dont il a également écrit la très belle musique, est le premier long métrage ou il ne joue pas ; faisant seulement deux brèves apparitions. Participent également au casting, Sydney Chaplin (son demi-frère), ses filles Geraldine, Josephine et Victoria. Très loin d'être la meilleure réalisation de cet immense Cinéaste, ce film nous propose malheureusement un scénario plutôt simpliste, quelques scènes vaudevillesques et des dialogues insipides. Une Comédie romantico-burlesque sauvée par les présences de Sophia Loren et Marlon Brando.
Très sous-estimé comme achèvement de la filmographie de Charlie Chaplin. La Comtesse de Hong Kong est en effet l'ultime entreprise de l'interprète de Charlot, sorti 10 ans après Un Roi à New York. La transition à la couleur et l'absence du réalisateur au casting (sauf pour un caméo) n'empêchent pas le film d'être marqué du sceau de Chaplin. La distribution princière, comportant les géants Marlon Brando et Sophia Loren, laissait présager un changement de plume afin de coller à l'image noble des deux stars mais c'est avec un regard baigné de dérision que les acteurs sont gentiment et systématiquement à bout de nerfs pendant la traversée. La mise en place des scènes burlesques est toujours le plus grand talent de Chaplin qui s'amuse à tourner en ridicule ses personnages tant les circonstances de leur rencontre sont inhabituelles. Des moments de panique (au centre des gags de répétition) aux instants de gêne lentement amenés (les clapotis), le réalisateur n'a rien perdu de son savoir-faire et sait y appliquer une amourette naissante aussi pimentée que gracieuse. La Comtesse de Hong Kong est un au revoir attachant d'un des plus grands monstres sacrés du cinéma et ponctuant une carrière riche pour un homme formidable.
On se croirait sur la scène du théâtre Marigny dans un vaudeville boulevardier pourvue d’une architecture référentielle. Les portes claquent, les placards servent de camouflages provisoires.
Mimiques appropriées et courses poursuites s’alternent dans un récit affligeant tourné pratiquement en huit clos.
Ce film nullissime conduit Charlie Chaplin vers la sortie par la petite porte. Imposant sa manière de faire, mimant toutes les scènes devant ses comédiens Charlot froisse rapidement Marlon Brando préférant offrir plus d’intériorité à un personnage superficiel, décoiffé, gesticulant, en robe de chambre et chaussettes noires devant supporter dans sa cabine une comtesse en exil vers l’Amérique.
Le maître âgé de soixante seize ans au moment du tournage semble imposer son propre logiciel artistique à un comédien plus cérébral que remuant. Sophia Loren plus respectueuse se soumet aux exigences d’un réalisateur maître à bord d’une œuvre récupérée, ratée, démolie par la critique.
Le culte de la personnalité envahit le plateau avec la présence de plusieurs membres de la tribu Chaplin, kaléidoscope de tous ages imposant une seule image celle d’un homme aveuglé par ses perceptions narcissiques.
Cela se ressent dans la comtesse de Hong Kong œuvre à oeillères totalement Chaplinesque au budget conséquent malgré la sédentarité de ses scènes.
Le contenu est superficiel, une chute libre entamée depuis « Le roi à New-York » s'achevant par un impact final particulièrement décevant.
Un géant fait ses adieux au métier en frisant le produit de série B.
Après Un roi à New York, il faut attendre dix ans que Chaplin reprenne une caméra. L'envie ne lui en reprendra plus, d'ailleurs : à 77 ans, le passage à la couleur acheva celui qui était difficilement passé au film sonore. Promettant l'exotisme à son titre et à ses plans idéaux-graphiques, cette ultime réalisation est totalement théâtrale et tournée en studios ; on y sacrifie la lumière du soleil hawaïen à l'éclairage artificiel, et l'écriture des gags ne va pas très loin : enfermés dans un décor à deux tableaux (un pour chaque pièce), Brando et Loren sont limités à jouer avec les portes et à sursauter, un concept qui tranche avec le raffinement de la prétendue comtesse (Loren) d'une manière qui faillit à nous convaincre d'être de quelque bienveillante absurdité.
Les portes ont beau être au centre de la pièce (comme c'est inhabituel !), elles ne sont pas non plus très bien montées sur leurs gonds : le passage d'une chambre à l'autre oblige à changer de caméra, procédé dont la répétition nous fait bien voir les fois où l'on aurait mieux fait de la fermer, ainsi que les bizarretés de synchronisation entre les cris qui les traversent et les clés remplissant leur rôle par prestidigitation.
Les qualités du film sont des talents impérissables de Chaplin : l'écriture (au sens large seulement, par contre) et la direction d'acteurs. Il donne vie à Brando et Loren (quoique ne sachant pas maquiller la mésentente qui planait) mais de manière égale à des rôles moins importants qui finissent par créer l'ambiance et la cohérence de ce bateau n'ayant malheureusement rien pour lui en termes de mise en scène.
On obtiendra une once de jubilation dans un humour assourdi, dans les douces pâmoisons et les légers soubresauts d'une aristocratie détourée à la gomme dure, et cette sympathie que Chaplin semble avoir développée sur le tard pour le pouvoir et ses serviteurs humains. Mais le produit final semble boucler la boucle avec un vaudeville médiocre dont Chaplin avait pourtant été un des premiers à dissocier le cinéma. Une fin mélancolique pour un artiste de génie qu'il ne faudra pour autant cesser de louer.
Chaplin effectue un joli travail au niveau de la réalisation. Le film même s'il n'est pas exceptionnel, est rempli de gags chaplinesques qui le rend plutôt sympathique. De plus, le duo Marlon Brandon / Sophia Loren joue très bien leur rôle respectif.
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18 103 critiques
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2,0
Publiée le 3 mai 2021
La Comtesse de Hong-Kong est douloureux à regarder. Le fait que Charlie Chaplin l'ait réalisé et que Marlon Brando y ait joué ainsi que deux des plus belles actrices Sophia Loren et Tippi Heddren le rend encore plus pénible. Je pense que William Goldman a bien résumé la situation dans l'un de ses livres sur l'industrie du cinéma en disant que toute personne qui croit en l'école du cinéma d'auteur et qui pense que tous ce que certains réalisateurs comme Charlie Chaplin ont fait est la perfection cinématographique devrait être envoyée sur une île déserte avec rien d'autre que cette Comtesse de Hong-Kong à regarder...
1967. Pour son dernier film, Charles Chaplin réunit Marlon Brando et Sophia Loren dans une fable vaudevillesque fraîche et amusante. On pourrait reprocher au réalisateur du "Kid" de ne pas avoir exploiter suffisamment l'acteur du "Parrain" (peut-être son charisme l'intimidait-il). Quoi qu'il en soit, pour son unique film en couleur, l'éternel Charlot remplit sa mission cinématographique. Notons la présence de Tippi Hedren (Les oiseaux, Marnie) dans les dix dernières minutes, elle aussi sous-exploitée. Un film charmant.
Film qui a dû faire rire à sa sortie, mais parait bien terne aujourd'hui. Il reste le plaisir de voir ensemble Sophia Loren et Marlon Brando (qui s'essaye à la comédie, sans beaucoup de réussite il faut quand même l'avouer).
Pas le meilleur des Chaplin. Une réalisation vaudevillesque, façon théâtre de boulevard où l'on regrette le cabotinage répétitif entre Brando et Loren qui sont certes ici dans des rôles à contre- emploi. A voir pour découvrir un Marlon Brando qui n'est plus le beau gosse de Hollywood mais qui n'est pas encore non plus le Parrain. Bref, une comédie au charme désuet qui fait sourire au début mais où l'on oublie vite les personnages. Sophia Loren y campe une comtesse russe dont on n'oublie vite le statut pour n'y plus voir qu'une clandestine qui aurait tout aussi bien pu être orpheline, danoise ou serveuse... Reste le charme et la classe des actrices d'antan..