Les aventures du héros de Maurice Leblanc, à partir du roman « la comtesse de Cagliostro ».
Mettre en scène Arsène Lupin est délicat pour deux raisons. D‘abord, le problème des déguisements : le héros prend de multiples identités, ce qui ne présente aucune difficulté en littérature, mais est un défi insurmontable au cinéma, puisqu’on le reconnaitra quelque soit le talent des maquilleurs, et cela ruine la plupart des intrigues. Puis, il y a le mélange de rouerie, d’enfantillage et de noblesse de ce gentleman-cambrioleur, qui, s’il est mal dosé, produit un personnage ridicule.
Salomé ne déguise que peu son héros, et évite donc globalement le premier piège. Par contre son Arsène Lupin (Romain Duris) n’est pas très crédible. Malgré ses trente ans à l’époque, l’acteur fait trop jeune, trop naïf, et manque de personnalité. Les autres personnages sont plus véridiques, le meilleur étant Beaumagnan (Pascal Greggory). Les grandes lignes du scénario sont acceptables à part la séquence finale. Par contre, le détail est parfois confus, pas assez explicite, et même si on ne cherche pas le vraisemblable dans une telle œuvre, certaines révélations passent les bornes (tout comme chez Leblanc d’ailleurs). Mise en scène parfois somptueuse, réussie pour les scènes d’actions, effets spéciaux remarquables, belle musique.
Salomé réalise un Arsène Lupin assez différent des nombreuses autres transpositions déjà filmées : moins linéaire, moins convenu, plus spectaculaire, plus long, mais dans lequel le spectateur a du mal à entrer néanmoins.