Un film assez incroyable , déroutant et en même temps assez « génial » qui aborde le thème de la violence et du sacré, du bien et du mal , sous l’angle de la découverte dune tribu amazonienne qui pratique encore le cannibalisme . Mais en fait c’est bien la violence de l’être humain en général, de la violence et de la barbarie que Deodato analyse et replace en perspective : la pseudo violence des cannibales qui mangent des humains , ou tuent des tortues pour les manger , ( bien sûr une scène très dure non simulée ), d’abattage de la tortue ou d’un petit singe micos pour manger leur cervelle , mais il nous rappelle que l’homme occidental mange d’autres sortes d’animaux, qu’il faut bien tuer aussi, Et surtout Deodato montre les génocides humains contemporains , comme le Vietnam, le Rwanda, ou d’autres . Et l’absolue cruauté de l’homme pour l’homme. C’est bien l’être humain qui porte en lui cette violence et la propage au cours de l’histoire. D’ailleurs les blancs qui découvriront finalement la tribu isolée deviendront tortionnaires eux même car ils sont embarquer dans une spirale déclenchée par la violence tribale . La violence engendre la violence et la transgression du bien. Une incroyable scène aussi où le couple blanc fait l’amour avec rage devant la tribu traumatisée, comme un exorcisme, comme un partage de l’acte sexuel , petite mort partagée, avant la la vraie . La mise en abîme est aussi très réussie , avec l’équipe New-Yorkaise qui découvre les bobines du film une à une et se demande si il faut les diffuser . Est-ce que la violence est montrable ?, est-ce que l’on peut s’amuser de l’abjection ? . Quelle est la limite de la décence . Des questions très actuelles .Les viols successifs sont aussi là pour montrer la violence sur la femme, partie intégrante du processus de génocide. Le final est terrible et très bien filmé, avec cette caméra subjective qui nous montre la destruction de l’équipe. Bravo à l’actrice Francesca Ciardi qui joue une scène extrêmement dure de viol sauvage et collectif .La bande son originale est excellente mettant en exergue tout le drama ,de ce film souvent très dur . Bien sûr on ne pourrait plus faire un tel film en 2020, avec tout le politiquement correct : la protection des animaux, le respect des peuple primitifs, (même comme acteurs ils ne pourraient plus faire ce qu’ils font en 1980.) Un film énorme, un film rare un film beaucoup plus intelligent qu’il n’y parait.