Après un survole en vue hélicoptère de l’"Enfer Vert", on atterri à New York où un journaliste nous explique que quatre journalistes y sont partis pour réaliser un reportage sur les tribus cannibales et qu’ils ne sont jamais revenus. On voit des images de leur départ. Le fait que les deux équipes partis avant eux ne soient jamais revenus ne les effraient pas, ils sont audacieux, ils disent que le groupe de français par exemple « n’avait aucune expérience du terrain », ils n’en n’ont sûrement pas plus eux-mêmes ! Je pense que Ruggero aurait pu plus développer ce qu’est vraiment « L’Enfer Vert » (oui on retient bien ce terme, car ils le disent plusieurs fois dans le film, donc justement, autant le mettre en avant). On voit bien à un moment le mec qui se plaint du dessous de ces pieds couverts de pleins de petites "cloques" rougeâtres et qui maudit cette « saleté de jungle » (scène où l’autre homme, vers l’arbre d’à côté, à gauche de l'écran, plante les papillons sur une planche de bois), mais c'est tout. Pourtant, la forêt amazonienne est connue pour être impitoyable, la rigueur de son climat, sa végétation très dense, la forte humidité ambiante en font un lieu péniblement vivable pour des gentils citoyens américains. Vu l’ampleur, Ruggero n’aurait pas du passé à côté, même s’il a préféré se concentrer sur le fait que l’Enfer c’est les hommes blancs qui viennent finalement que foutre le bordel chez des indigènes n’ayant rien demandé, il aurait pu développer cette valeur. Les journalistes sans gêne semble très bien vivre dans la forêt, il se la coule douce, ce qui fait aussi qu’on les déteste encore plus, après c’est peut être une volonté finalement, que le spectateur comprenne vraiment le message délivré : les journalistes l’ont bien mérité. Et puis les six et même sept animaux tués (deux singes pour une même scène qu’ils ont dû refaire). Je me dis que vu ce qu’ils sont arrivés à faire niveau effets spéciaux avec les humains, ils auraient quand même pu essayer de ne pas délibérément tuer de sang-froid ces pauvres bêtes. Peut-être que c’est dur de dire à un rat d’eau et à un porcelet de faire le mort (et encore, le dressage existe, le montage aussi !), mais pour le serpent, la mygale et la tortue c’est facile de faire des redécoupes de plans ! Au passage, en tant que fan d’horreur, je tiens à dire que la scène de la tortue est presque insoutenable. En conclusion ce film est plutôt il faut bien l’avouer : une réussite, tant au niveau dégoût du spectateur, que des effets spéciaux pour l’époque, ainsi que le message délivré, la dénonciation des méthodes barbares employés par certains journalistes pas très professionnels juste pour l’avidité de l’information, de l’image. Une dernière chose : la musique qui rythme toutes les scènes gores est absolument horrible, dans le sens où elle vous hante des mois après. Vous priez à chaque moment de suspens pour ne pas qu’elle réapparaisse ! En revanche celle du générique de début et de fin est sympa je trouve ^^