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Pascal
159 abonnés
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3,5
Publiée le 30 janvier 2023
Cineaste iranien réputé et collaborateur de Kiarostami sur " au travers des oliviers", Panahi a aussi à son actif une filmographie de premier ordre.
Récompensé dans les plus importants festivals internationaux ( Cannes, Venise et Berlin), il propose avec " sang et or" le portrait d'un jeune travailleur pauvre de Teheran qui se sentant victime d'humiliation sociale, bascule dans le crime.
Le scénario est écrit par Kiarostami à partir d'un fait divers, le ton tire du coté du polar et anticipe finalement, les opus des cinéastes iraniens de la génération suivante de celle de Panahi qu'on voit aujourd'hui ( " la loi de Teheran " de Roustaee ou les films de Rassouloff à titre d'exemple).
Ancré dans la modernité, " sang et or" n'est généralement pas cité parmi les titres les plus emblématiques de la carrière de Panahi. C'est pourtant un opus réussi, sans temps mort, très bien interprété, passionnant à suivre.
Il ne passa pas inaperçu puisqu'il fût présenté en compétition parallèle ( un certain regard) à Cannes en 2003, il obtint le prix du jury.
A l'instar d'autres titres du cinéaste, il ne fût jamais projeté dans son pays ( même lors de projection privée) victime de la censure.
Précisons que Panahi a depuis été interdit de tournage dans son pays et est aujourd'hui incarcéré à la suite d'une nouvelle étape de son parcours militant.
Abbas Kiarostami et Jafar Panahi sont deux cinéastes que j'apprécie beaucoup et ce "Sang et or" marque leur seconde collaboration ; une collaboration qui s'avèrera décevante pour ma part. Malgré une ambiance "Teheran by night" séduisante, ce long métrage m'a semblé bien vide et surtout bien long. Si j'ai aimé les thèmes soulevés et cet aspect déambulation urbaine faite de rencontres, chaque m'a paru s'étirer inutilement en longueur. Le film en devient mollasson à l'image du jeu lymphatique de nombre des acteurs (amateurs je sais). Pas conquis par cette oeuvre anecdotique de Panahi.
Le film aurait tout aussi bien pu s'appeler "Vie et mort d'une coquille vide". J'ai vu nettement mieux de Jafar Panahi ! Le film retrace l'histoire d'un pauvre type qui se sent mal à l'aise dans sa vie parce qu'il ne fait que regarder ce qu'il n'est pas, ce qu'il n'a pas et que, visiblement, même s'il était ou s'il avait ce à quoi il ne peut prétendre je doute fortement qu'il puisse les apprécier. Il a une gentille fiancée, un beau-frère qui lui est dévoué, un job mais il ne les voit pas, il préfère se baigner dans l'humiliation en tentant de s'infiltrer dans un monde qui n'est pas le sien.
Tristesse et déprime orientale. Pour les non-connaisseurs, c'est une bonne approche de Téhéran avec cette image de la ville du haut trustée par les (hyper) riches qui contemplent leur pouvoir sur la ville du bas, dépotoir des (plutôt) pauvres, avec ses égouts, canalisés, mais quand même à ciel ouvert. C'est l'image d'un peuple schizophrénique qui a vécu à l'occidentale et qui a du mal à vivre au moyen âge islamique. On se croirait dans Valérian et Laureline agents spatio-temporels ! Surtout quand, au contraire de l'idéal communiste chinois, les fractures sociales sont encore plus humiliantes et sans l'opium du peuple. La solution envisagée par le principal protagoniste est sans doute la bonne, avec son pendant; l'exil. Pour une fois, ce n'est pas un film intello, toujours fatiguant de non-dit persan, mais un road-movie citadin franc du collier vu par les doubles perdants de la révolution iranienne. Bravo à Kirostami qui fait enfin un scénario efficace et sans fard. On sera plus réservé sur le réalisateur, qui, en plus de mal diriger ses acteurs, a des difficultés avec les éclairages et les plans, surtout quand on voit ce qu'on peut faire avec des plans fixes dans "Turning gate". Par contre, on se croit parfois dans un vieux Melville ou Duvivier avec des évocations des quartiers sordides très "françaises".
Jafar Panahi porte de nouveau à l'écran un scénario d'Abbas Kiarostami avec "Sang et or", son 4ème long-métrage. On suit un personnage, Hussein, livreur de pizza effacé, qui, comme toujours chez Panahi, va être amené à errer dans Téhéran et à rencontrer des personnages différents : un bijoutier hautain, des policiers répressifs, un ancien soldat à côté duquel il a combattu, un jeune et riche héritier qui rentre des Etats-Unis. Panahi ne fait pas un film policier comme on a pu le dire, il dresse simplement plusieurs portraits : celui d'Hussein et celui des inégalités sociales qui divise l'Iran. On l'a cependant connu un peu plus inspiré et le film tourne rapidement en rond. Il n'en demeure pas moins un excellent cinéaste, comme le prouvent les deux plans-séquences de debut et de fin, grandioses. "Sang et or" aurait de fait peut-être gagné à n'être qu'un court-métrage...
Ce drame sociale et humaniste, d'une puissance rare malgré (et par) son économie totale d'outils de mélodramatique et d'embellie, suffit à classer le cinéaste underground iranien Panahi parmis les grands.
Beau film, original et bien construit. Au-delà de son intérêt cinématographique évident - la scène de la piscine par exemple est d’une sauvage beauté - il s’agit de la restitution d’une ville (Teheran) et d'un Moyen Orient ravagé par les guerres et les errances de la religion mais toujours vivant et plein d'amour. À voir pour découvrir un cinéaste et une œuvre.
Un grand film à l'intérieur d'une ville, Téhéran, dont on découvre toutes les facettes, grâce au personnage qui nous sert de révélateur social, le livreur de pizza, une sorte de GhostDog iranien, magnifique, à fleur de peau. Le film le suit. Et c'est un vrai plaisir. Chaque scène est très bien construite. Les dialogues sont drôles. Et l'histoire est passionnante.
J'ai aimé ce film, car il peut se passer dans n'importe quel pays. Il suffit de transposer. J'ai aimé le rythme du film qui ressemble à la démarche du personnage principal. On prend le temps de comprendre comment il fonctionne. Il suffit de se déplacer. Une belle oeuvre.
Jafar Panahi fut sans doute plus inspiré par le sort des femmes iraniennes dans son superbe "Le Cercle", mais ici, il continue son exploration des dysfonctionnements de son pays avec talent. Il commence son film par la fin, ce qui rend l'ensemble implacable. Par la suite, l'auteur n'évite pas les longueurs et les redites inhérentes au cinéma iranien, mais sa démonstration est efficace : le pays est déchiré par une dictature islamiste qui traite la femme comme du bétail, qui se lance dans un capitalisme sauvage et qui étouffe toute forme de rébellion. Finalement, les personnages n'ont aucun moyen d'échapper à leur condition sociale, ce qui est mis en évidence par la mise en scène (le personnage principal est dans la scène finale comme prisonnier du cadre fixe de la caméra). Bref, le film est vraiment intéressant et mérite le détour, même si son rythme pourra en déconcerter plus d'un.