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inspecteur morvandieu
40 abonnés
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1,0
Publiée le 16 décembre 2024
A aucun moment Jane Campion ne m'a intéressé au cas psychologique de Kay, une jeune femme névrosée dont les troubles affectifs se manifestent essentiellement dans son incapacité à consommer son mariage. Mon indifférence tient probablement à la construction singulière du récit, laquelle, certes, tourne le dos aux conventions des études psychologiques courante, mais qui, aussi originale soit-elle, tend à obscurcir la nature des rôles. Plus que les mots, Jane Campion utilise l'image pour exprimer le malaise de ses personnages. Ses cadrages très "photos d'art" et un montage chaotique, déstructurant, donnent un aspect irréaliste au sujet. Sous cet angle, la réalisatrice examine les rapports familiaux de Kay, sa relation avec ses parents et, surtout, avec sa soeur Sweetie, aussi exubérante et plantureuse que Kay est introvertie et sèche. Le rapport entre les deux soeurs prend une dimension psychanalytique au point que Sweetie peut apparaitre une part de Kay, une part embarrassante. Cela dit, j'étais peu disposé à aller pêcher les indices psychologiques que Campion suggère, tant est rebutant le formalisme de la réalisation, tant la mise en scène fait passer peu d'émotions.
Inconfortable, étrange, dérangeant, Sweetie ne ressemble à aucun autre film, comme son personnage principal Dawn "Sweetie", qui apporte sa folie et met le chaos dans la vie ennuyeuse et frustrante de banlieusards australiens, mais sa famille dysfonctionnelle est sans doute encore plus folle... Un merveilleux premier film, j'ai déjà envie de le revoir.
Film foutraque, à l'image de ses personnages principaux, les deux soeurs Kay et Sweetie, aussi différentes que possible, sont suivies par une cinéaste généreuse. Les excès de Sweetie rencontrent l'indulgence du spectateur, grâce à l'œil complice de Jane Campion : elle symbolise vraisemblablement la liberté à laquelle ne pouvait qu'aspirer la future réalisatrice de "An Angel at my Table" et quelques belles scènes illustrent joyeusement ce non-conformisme, comme celle où elle monte sur le petit ami de sa soeur pour le couvrir de baisers.
Il s’agit du premier long-métrage de Jane Campion, sorti en 1989. On découvre déjà le talent de la réalisatrice avec ses qualités de mise en scène (cadrage, photographie, etc.) mais également son goût prononcé pour le portrait de femmes insolites. Il est en effet ici question d’une douce foldingue qui revient vivre chez sa sœur complètement névrosée. Malgré quelques passages séduisants, l’ensemble reste bien fade en raison d’un scénario peu intéressant et d’acteurs sans relief, exception faite de Genevieve Lemon dans son rôle de déséquilibrée mentale. Bref, une première œuvre inaboutie qui laisse néanmoins présager une belle carrière pour la cinéaste néo-zélandaise.
Une drôle d'histoire que voilà. Ce film présente des personnages presque burlesque mais vient titiller des sujets grave. J'y ai vu un questionnement autour du désir, de la folie, de l'inceste. La réalisation est très intéressante et se permet des très courts passages quasi-expérimentaux. Un film intéressant en somme, qui mérite d'être vu.
Premier film de Jane Campion et certainement pas le meilleur de sa filmographie. Seulement, ce drame est original, dérangeant et très typé. Il faut un peu de culot pour ne pas chercher à plaire, juste à mettre en avant une relation spéciale entre sœurs. Sweetie n'est pas exaspérante pour tout le monde. Son père l'adore et elle a un petit compagnon de jeu en la personne d'un jeune garçon. La fin est douloureuse avec des parents qui ne réagissent pas comme s'ils étaient sidérés ou fatalistes. Il faut connaître la réalisatrice dans ses œuvres essentielles pour apprécier cette première œuvre.
Le tout premier Campion ! Jolie photographie, deux actrices talentueuses (Genevieve Lemon, Karen Colson) dans des genres très différents (c'est le moins que l'on puisse dire !) Sinon on est en immersion dans une famille de doux dingues sans qu'il y ait de véritable scénario. On comprend (c'est d'ailleurs assez lourd) que le film est empreint d'une symbolique arboricole, j'avoue que ça ne m'a pas branché, pas plus que le comportement de ces personnages. Par ce coup d'essai, Jane Campion montrait qu'elle savait filmer, il lui manquait d'avoir un scénario digne de ce nom.
'Sweetie' est un film bizarre, imparfait, qui ressemble à ses personnages. Il oscille entre la cruauté - rien n'est épargné à Sweetie et à sa famille - et l'attendrissement, et donne donc parfois l'impression de contenir deux films séparés. C'est certainement volontaire, mais cela désarçonne.
JC prend l’arbre pour signifier le déracinement mais aussi l’envol des branches vers le ciel. Tout est histoire de départ vers l’inconnu. Malgré tout, il dénote par rapport aux autres films. Il est un peu vulgaire et son côté expérimental même s’il peut sembler original rend l’ensemble assez ennuyeux. Les personnages sont également assez énervants. Bref un galop d’essai qu’on peut oublier.
Il y a des cinéastes dont le 1er film impose le style et l'esprit. "Sweetie" fait partie de ces films. Des ce premier film, Jane Campion filme des personnages hors norme, crée une ambiance à la fois glauque et poétique, signe un film esthétiquement incroyable et irréprochable, prend possession pour son héroîne féminine avec une conviction féministe et proclame le droit à la différence. Un premier film superbe et pourtant la suite (d'"un ange à ma table" à "Top of the lake" en passant par le superbe "Leçon de piano") allait être encore meilleure.
Des plans superbes pour cette histoire dérangeante. Le cadrage et les couleurs sont vraiment très esthétiques. Peut-être un peu de longueur par moment mais on s'attache à cette famille.
Jane Campion, cinéaste des femmes, nous renvoie à l'angoisse générée par la sororité et l'anomalie. La maigre et la grosse, la cool et l'angoissée... Les vases familiaux communiquent jusqu'à la dégénérescence totale et irréversible. Film profond et dérangeant. Le meilleur de son auteur sans doute, avec Un ange à ma table. Geneviève Lemon est une actrice rare de la trempe des Keitel, Huppert, Kidman. Son corps est l'instrument au service de l'art. Quant à son interpretation du l'âme du personnage... no comment !