Mon compte
    La Chair et le sang
    Note moyenne
    3,7
    1019 notes En savoir plus sur les notes spectateurs d'AlloCiné
    Votre avis sur La Chair et le sang ?

    116 critiques spectateurs

    5
    29 critiques
    4
    41 critiques
    3
    23 critiques
    2
    9 critiques
    1
    9 critiques
    0
    5 critiques
    Trier par :
    Les plus utiles Les plus récentes Membres avec le plus de critiques Membres avec le plus d'abonnés
     Kurosawa
    Kurosawa

    591 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 5 octobre 2017
    S'il semble à première vue étrange que Paul Verhoeven se frotte à la période moyenâgeuse, on est vite convaincu par cette histoire de rivalités guerrières et amoureuses dans laquelle rôde la peste. Dans un déluge de sexe et de violence, le cinéaste hollandais met sa transgression au service de personnages ambigus, dont les liens troubles rendent l'issue incertaine. Mais l’ambiguïté, si elle repose en partie sur un ton sérieux, n'empêche pas un humour crasseux, en phase avec le contexte diégétique, lequel permet au film de respirer, de faire oublier une construction narrative manquant quelque peu d'audace. Verhoeven emporte donc le morceau en véhiculant le plaisir qu'il a à raconter une histoire simple tout en écartant un bon nombre de stéréotypes, que ce soit dans la tonalité globale ou la caractérisation des personnages : en dépit de brèves longueurs, "La Chair et le sang" s'avère être un divertissement atypique et stimulant.
    Fabios Om
    Fabios Om

    53 abonnés 1 269 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 24 mai 2017
    UN film classer comme violent même un des plus violent du cinéma voilà ce qui est marquée sur mon DVD de 2011 mais pourtant depuis la sortie du film en 1985 beaucoup de film américain et Chinois on était largement plus violent que celui là . Sinon une histoire qui change de ce qu'on connais dans les film médiévaux et qui met en scène des acteur moyen pour certain . Un beau château . Un film qui contient pas mal de scène de sexe qui souvent avec les film de cette époque . Mais ce film et aussi plus un film dramatique et histoire bof par moment
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 5 janvier 2017
    Pour son septième long-métrage, faisant suite à une carrière néerlandaise dont il devait se défaire, le Hollandais violent franchit un pallier en se mettant au niveau européen. « La chair et le sang » marque pour Verhoeven son premier film en anglais. Cela grâce à Spielberg qui a su visionner le talent d’un réalisateur dont la renommée commençait à dépasser le cadre des Pays-Bas. Egalement, sa femme l’a poussé à franchir les portes d’Hollywood. Merci Madame Tours ! Néanmoins, ce septième film marque une période de transition pour Paul Verhoeven car il ne s’agit ni d’un film hollywoodien pur et dur, mais d’un film américain tourné en Europe avec des techniciens/acteurs de niveau international et national.
    Le pitch de « La chair et le sang » : au XVIème siècle, des mercenaires, contribuant à la reprise du château de leur seigneur, sont renvoyés. D’une vengeance sans pitié, ils vont enlever la promise du fils du seigneur… .
    Au scénario, le tandem hollandais Verhoeven/Soeteman récidive encore une fois (!) pour aligner une maîtrise d’écriture filmique et un rythme soutenu se faisant la part belle à des décors somptueux, des scènes de batailles certes approximatives mais d’une efficacité redoutable, d’une ambiance moyenâgeuse magnifiquement austère, le tout dirigé de manière flamboyante. Un « Ivanhoé » des temps modernes avec une once de Peckinpah je dirai. Sic !
    Au niveau des batailles et des scènes d’action, on se retrouve en terrain connu car les obsessions de Verhoeven refont surface. Ses souvenirs d’enfance, ancrés dans la Seconde Guerre Mondiale, montrent une violence crue, implacable et déraisonnée. De même, les moments plus sulfureux (comme la scène du viol collectif) nous rebutent et nous fascinent. Cette démonstration prouve que le cinéma européen a toute sa place dans le cinéma américain. Le futur réalisateur de « Blackbook » transpose son cinéma à Hollywood tout en restant sur les terres européennes, tournage (espagnol, en grande partie) oblige ! Verhoeven ose, caricature l’Eglise, ce que les réalisateurs américains d’alors ne font pas. Tous mes chapeaux au futur metteur en scène de « L’homme sans ombre » !!
    Pour parler du casting, nous avons également droit à une démonstration de force avec un excellentissime trio. Rutger Hauer (connu du grand public pour sa performance dans « Blade runner »), magnifiquement charismatique, campant un chef de bandes puissant, vénérable et quasiment divin, se fait ainsi l’alter-ego de Paul Verhoeven. Super ! Le fils du seigneur, un Tom Burlinson (trop rare au cinéma !: « L’homme de la rivière » avec Kirk Douglas) extraordinaire, représente le danger imminent du mercenaire. Et même si la convoitise est de mise, la toute jeune Jennifer Jason Leigh (« Existenz », « Les sentiers de la perdition »…), alors âgé de 23 ans !!, en impose dans le rôle de la femme promise à Burlinson. Egalement présent aux côtés du trio Hauer-Burlinson-Jason Leigh : Bruno Kirby. Il a notamment joué dans « Le parrain 2 », « Birdy », « Quand Harry rencontre Sally », rien que ça ! Un casting inédit donc, complémentaire et superbement dirigé. Merci Verhoeven !
    Du côté de l’ambiance, la musique participe elle-aussi au souffle épique de ce film historico-médiéval. Basil Poledouris (« Conan le barbare ») collabore ainsi pour la première fois avec le réalisateur de « Spetters ». Le travail sur la lumière n’est pas non plus à négliger, d’autant qu’elle participe à nous noyer dans l’impureté générale (à l’image de la peste bubonique appelée plus généralement peste noire dans le langage courant) ainsi que dans les sources néerlandaises du réalisateur. Jan de Bont (« Basic instinct », « Piège de cristal »), le chef opérateur, nous régale toujours autant.
    Pour conclure, « Flesh and blood » (1985), que je viens de voir pour la première fois, possède une âme atypique, l’empreinte d’un cinéaste de passions et d’obsessions dont la flamboyance égale et tutoie ses pulsions. Petit chef d’œuvre qui ouvrit la voie hollywoodienne de Verhoeven : « Robocop », « Basic instinct », « Showgirls ».
    Spectateurs, infestez-vous !!
    overlook2
    overlook2

    26 abonnés 163 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 28 août 2016
    Comme il va le faire durant toute sa période américaine qu’ouvre ce film, Verhoeven revisite à sa manière un genre hollywoodien (le film d’aventure historique, avec « Les Vikings » de Fleitcher comme référence ultime) en lui apportant une vitalité propre, mais aussi une richesse thématique et un souci de réalisme très européens. C’est moins la description – fantaisiste et volontairement anachronique – du Moyen-Âge qui est réaliste que l’évocation des horreurs de la guerre et le déchaînement des pulsions de vie et de mort – les grands sujets du cinéaste. Le film est ainsi hanté par la question de la représentation de la vie, de la mort et de la religion, au travers de nombreuses références picturales, théâtre d’ombres et icônes saintes. Le style picaresques, les détails triviaux, le sens de l’action et de la démesure, l’anarchisme politique et anticlérical renvoient au cinéma de Léone, de Fuller et d’Aldrich dont Verhoeven est le meilleur et le plus direct héritier. Critiqué à sa sortie pour ses excès, le film a depuis gagné son statut mérité de chef d’œuvre. Doté d’un scénario haletant et audacieux, il figure à travers l’affrontement de ses deux personnages masculins une belle métaphore historique - la rudesse et le vitalisme moyen-âgeux, confronté et bientôt submergé par l’esprit rationnel et le sens du calcul politique propre à la Renaissance. Mais le film est aussi chargé d’un puissant arrière-plan psychanalytique (Jennifer Jason Leight en ça, Rutger Hauer en surmoi et Tom Burlinson en moi). Les acteurs, très investis, sont tous épatants (malgré les problèmes survenus sur le plateau entre le cinéaste et son acteur fétiche, Rutger Haueur) et Verhoven parvient avec un brio rare à conjuguer souffle romanesque et vélocité dramatique. Sa mise en scène, d’une redoutable précision, possède une intensité qui manque à la plupart des productions hollywoodiennes et achève de faire de « La Chair et le sang » l’un des meilleurs films d’aventures jamais réalisé.
    Eselce
    Eselce

    1 421 abonnés 4 238 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 30 mai 2016
    Une aventure envoûtante avec deux héros charismatiques et surtout une belle dont le cœur balance. L'action est bonne et les effets spéciaux à l'ancienne n'ont rien à envier aux effets 3D d'aujourd'hui. Le réalisme est là et l'intrigue m'a saisi du début à la fin. On ne sait jamais qui gagnera des deux héros et quels seront les morts.
    Ricco92
    Ricco92

    231 abonnés 2 156 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 mai 2016
    Film de transition entre la période hollandaise et la période américaine de Paul Verhoeven, La Chair et le sang est une plongée dans la période de transition entre le Moyen-âge et la Renaissance qui perpétue la volonté de réalisme du cinéaste malgré de nombreux anachronismes que Verhoeven lui-même reconnait : ce qui lui importe est de montrer jusqu’où l’homme peut aller lorsqu’il fait la guerre (viol, prémices de guerre bactériologique, pacte avec des hommes qu’on trahira ensuite…). Cela se fait cette fois avec des moyens hollywoodiens mais le cinéaste arrive tout de même à conserver une vision européenne plus crue (les scènes de nu sont beaucoup plus présentes et la violence est montrée de manière plus frontale que dans les films hollywoodiens de cette époque), plus réaliste en ce qui concerne les personnages (ceux-ci ne sont ni blancs ni noirs mais ambigus et Verhoeven s’intéresse nettement plus au camp des "méchants" qu’à celui des "gentils") et plus méfiante envers la religion spoiler: (le prêtre tue et les soi-disant signes de la statue de Saint-Martin mènent à la mort)
    . Ce film marque également la rencontre de son auteur et de Basil Poledouris, qu’il retrouvera plus tard pour Robocop et Starship troopers et qui signe ici une composition rappelant celles qu’il avait écrites peu avant pour les Conan. Malgré un tournage compliqué (Verhoeven et Rutger Hauer, qui avaient fait tant de films ensemble, passèrent leur temps à s’affronter et ne tourneront plus jamais ensemble), La Chair et le sang est donc un film de transition très réussi qui permet au cinéaste d’approcher le mode de production américain en gardant encore un pied en Europe (la langue est l’anglais mais le tournage se déroule en Espagne avec une équipe technique en grande partie européenne où on trouve encore à des postes clés des collaborateurs de la période néerlandaise de Verhoeven) avant de réellement se lancer dans l’aventure hollywoodienne avec son film suivant : Robocop.
    Legid
    Legid

    37 abonnés 572 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 mai 2016
    Premier film Hollywoodien pour Paul Verhoeven, Flesh and Blood est déjà une belle réussite. Prenant place à l'époque moyen-ageuse, le film nous transporte dans cette bataille entre un groupe de mercenaires trahis par leur seigneur et le fils de celui-ci à qui ils ont prit sa fiancé.
    Ici, point de manichéisme basique : aucun personnage n'est gentil ou méchant mais tout le monde défend sa cause. Le scénario a l'intelligence de ne glorifier personne. Chaque personnage a ses ambitions, ses défauts, trahit et se fait trahir et l'histoire n'avantage aucun d'eux.
    Au niveau de la réalisation, on retrouve déjà le style Verhoeven cru, violent et sans concession. Le rythme est bon et monte en intensité tout le long du métrage jusqu'à un final des plus efficaces.
    Un très bonne première oeuvre américaine pour le réalisateur hollandais qui confirmera par la suite l'étendu de son talent avec des classique comme Robocop ou Basic Instinct.
    Mephiless s.
    Mephiless s.

    63 abonnés 697 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 27 octobre 2015
    Ce n'est clairement pas le meilleur Verhoeven. On ne s'attache pas aux personnages, leur défauts étant prépondérants et ils ne sont pas forcément bien écrits. La musique est assez médiocre, tout comme la réalisation qui est peu originale. Mais les lumières sont bien travaillées, les combats sont bien réalisés malgré quelques incohérences
    Benjamin A
    Benjamin A

    717 abonnés 1 922 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 janvier 2015
    Europe de l'ouest, époque médiévale : Une troupe de mercenaires emmenée, entre autres, par Martin se fait trahir par un noble après l'avoir aidé à reconquérir sa ville. Guidés par Saint Martin, ils prévoient donc de se venger.

    Paul Verhoeven entame sa carrière américaine avec son septième film "La Chair et le Sang", qui faisait suite à "Le quatrième homme", jugé comme scandaleux dans sa Hollande natale. Il braque surtout sa caméra sur le personnage de Martin, rendu très vite fascinant par ses enjeux, ainsi que le charisme et la présence de son interprète Rutger Hauer. Se basant sur les aventures de ce dernier, il n'en oublie pas la galerie de personnages tournants autour et bénéficiant d'une très belle qualité d'écriture pour ne pas tomber dans les clichés propres à ce genre, notamment autour de la figure du "héros", du prince et surtout du triangle amoureux qui ici est traité avec ambiguïté.

    Verhoeven rentre très vite dans le vif du sujet et comme l'indique le titre, les divers enjeux se dérouleront dans le sang et la chair, ainsi que le sexe, la violence, la peste, la brutalité ou encore le fanatisme religieux, ce que le hollandais violent exploite de manières aussi crues que violentes et subversives. On retrouve dans ce film des thèmes propres au cinéaste hollandais, qu'il continuera d'exploiter lorsqu'il sera au sommet d'Hollywood, et notamment la nature humaine. Usant de nombreux symboles, sa vision du monde est reflétée dans celle qu'il donne au Moyen-âge, un monde violent et fou où l'homme laisse libre cours à ses instincts primaires. Jamais lourd, il donne du rythme à son film, et surtout de l'intérêt et de la tension lors des moments adéquats et laisse régulièrement une part d'ambiguïté sur les personnages et de mystères sur l'avancement de l'intrigue.

    Verhoeven nous transporte dans cette époque médiévale dont il sublime la belle reconstitution. Jouant avec les codes du genre, il met en place une atmosphère quasi mystique et retranscrit toute la fascination et l'attrait que l'on peut y trouver, le tout sublimé par une belle bande originale signée Basil Poledouris. Brillant derrière la caméra, Verhoeven offre quelques scènes mémorables, notamment les attaques de châteaux ou les moments de vies dans la troupe des mercenaires. En plus du génial Rutger Hauer, les autres interprétations sont très bonnes et notamment la belle Jennifer Jason Leigh qui prête son magnifique corps à la princesse.

    Un petit pas pour Verhoeven, un grand pas pour les États-Unis qui découvre avec "La Chair et le sang", un cinéaste aussi talentueux que subversif, détournant les codes pour mieux mettre en valeur sa vision du monde et de la nature humaine, brillant.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 3 novembre 2014
    « La Chair et le sang » est le premier film hollywoodien de l'excellentissime Paul Verhoeven (Robocop, Basic Instinct, et surtout Total Recall ) qui s'est fait connaître en Hollande pour sa provocation envers l'Église, sa violence et sa perversité. Rutger Hauer en est son acteur de prédilection (il faut voir le cultissime « Hitcher » pour moi son plus beau rôle, le plus perverse, là où il est le plus ambiguë et le plus envoutant). Le film est violent, baroque et provocateur. Il y oppose le manque d'humanité de l'église à la créativité scientifique du jeune noble, l'amour courtois et une princesse avec le feu au cul, les pauvres et les puissants, la bonté et la cruauté, le laid et le beau. Le propos subversif est délivré de manière esthétique. Ce film restera pour moi un film culte car non conformiste, pour le moins.
    NomdeZeus
    NomdeZeus

    93 abonnés 1 044 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 22 septembre 2014
    Voici donc la première production américaine de Paul Verhoeven, donnant le coup d’envoi à une série de films tous plus violents et sexy les uns que les autres. De fait, La Chair Et Le Sang est une fable malsaine exploitant pleinement un scenario simple mais efficace. Le casting international est très convaincant et la réalisation du « hollandais violent » s’avère flamboyante même si les limites du budget se font parfois sentir lors des scènes de bataille. Néanmoins, il accumule selon moi beaucoup trop d’erreurs historiques et de situations incohérentes pour mériter pleinement son statut de classique.
    Nico591
    Nico591

    48 abonnés 800 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 mars 2014
    Pour sa première réalisation hollywoodienne Paul Verhoeven signe un très bon film se déroulant dans un Moyen Age âpre et réaliste, ce qui change de certains films ayant tendance à embellir cette époque.
    A Partir d'un bon scenario évitant tout manichéisme en choisissant pour héros une bande de mercenaires violant et volant tout sur leur passage, il réalise avec un soin tout particulier apporté à la narration un des meilleurs film se déroulant à l’époque des châteaux et des donjons.
    Il confirmera son talent avec ses films suivants tels que Robocop ou Total Recall, on regrette d'ailleurs de ne plus le voir dans ce genre de productions actuellement.
    Malevolent Reviews
    Malevolent Reviews

    1 000 abonnés 3 207 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 31 janvier 2014
    Considéré comme le premier film américain de Paul Verhoeven, La Chair et le Sang est pourtant une production américano-européenne certes tournée en langue anglaise mais filmée en Espagne avec une équipe toute aussi hétéroclite. Située dans une époque à mi-chemin entre le Moyen Âge barbare et la Renaissance, l'histoire raconte comment un groupe de mercenaires se vengent d'un seigneur cupide avant de se retrouver traqués par le fils de celui-ci. Déjà irrévérencieux dans son Hollande natale, Verhoeven démontre pour la première fois au public américain son goût acéré pour la violence, le sexe et le politiquement incorrect... Aucun héros, aucun "gentil", La Chair et le Sang présente des personnages tous plus dégueulasses les uns les autres : cette bande de mercenaires qui viole, pille et torture se retrouve filoutée par leur seigneur qui, lui, change subitement d'avis de par sa toute puissance ; son innocent fils va devenir un être tout aussi cruel lorsque sa bien-aimée est enlevée par les mercenaires, bien que cette dernière se complait finalement aux joies de la débauche et devient une manipulatrice de talent. Le réalisateur ne prend donc aucun parti, préférant livrer une aventure épique et démesurée où les évènements s'intensifient de plus en plus pour un final de grande ampleur. Entretemps, il nous montre des corps dénudés, des viols, des meurtres gratuits, des insultes comme ponctuations, de la saleté, de la décadence. Verhoeven ne se ménage pas et ce pour notre plus grand plaisir. Ajoutant ses habituels plans gore, son goût prononcé pour l'injustice et son habileté à dynamiser son long-métrage grâce à des séquences d'action envolées, le réalisateur démontre déjà une puissante maîtrise de la mise en scène, dirigeant des acteurs charismatiques autour de décors naturellement hypnotiques. Outre son habitué de l'époque Rutger Hauer, Verhoeven transcende la beauté plastique de la jeune Jennifer Jason Leigh, la fougue de l'Australien Tom Burlinson et filme de belles gueules cassées aux dents pourries et aux rires dégradants. Le long-métrage, quasiment sans temps mort, est une œuvre sale, violente, barbare, à la limite du fantastique, preuve déjà que le metteur en scène hollandais était un génie du cinéma irrévérencieux comme on en fait malheureusement plus aujourd'hui.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 3 novembre 2013
    Ça fait toujours plaisir de tomber sur un film moyenâgeux qui ne nous prend pas pour des cons... Ici, pas de manichéisme douteux, ni de côté épique pompeux : Il semblerait qu'Hollywood n'ait pas la mainmise sur tous les films chevaleresques, et c'est tant mieux! Brutal, malsain, sans concessions et parfois baigné d'un p'tit humour noir bienvenu, La Chair et le Sang tire son épingle du jeu en nous offrant une histoire sombre, cruelle et réaliste d'un groupe de mercenaires et de putains sans foi ni loi qui louent leurs épées (et leurs cuisses) au plus offrant dans l'Europe du XVIème siècle. Sanglante, impitoyable, orgiaque, la 1ère partie du film remplit son contrat, mais par la suite c'est le triangle amoureux formé par Martin le mercenaire brutal, Steven le jeune noble lettré et savant au cœur d'or et Agnès, la jeune damoiselle enlevée par le 1er, aimée par le 2nd, qui devient l'élément central du film (ça change des amours conventionnelles des blockbusters aseptisés du genre). Martin et sa troupe de guerriers et de putes aux mœurs libertines et violentes d'un côté, et Steven profondément bon et fin (et un peu niais aussi) de l'autre. Mais la véritable révélation du film, c'est le personnage d'Agnès, jeune noble vierge et belle comme le jour, promise à Steven mais violée par Martin, elle va faire appel à son instinct de survie (la scène est anthologique, débutant de manière effroyable pour terminer comme une farce) et va passer dans les bras du mercenaire pour rester en vie. Jouant sur tous les tableaux, elle va passer outre ses blessures et jouera de ses charmes pour arriver à ses fins, développant même une relation ambigüe avec son geôlier... On tient là carrément un personnage Tarantinesque! Notons également des personnages fouillés et sans manichéisme (on peine à savoir qui on voudrait voir sortir vainqueur), un 1er baiser sous des cadavres de pendus et obtient un film culte, renvoyant tous les blockbusters de gentils chevaliers au rayon enfant. Kaamelott m'avait réconcilié avec le genre épique, Black Death m'avait surpris par son absence de manichéisme et le Nom de la Rose m'avait épaté par son intrigue, car dans tout ces films le cadre médiéval est un moyen et non un but... Maintenant, je peux rajouter La Chair et le Sang, véritable western spaghetti en armure!
    Hotinhere
    Hotinhere

    571 abonnés 4 997 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 3 septembre 2013
    Un film médiéval ultra-violent et réaliste à la mise en scène dynamique qui donne une vision du Moyen-Age, barbare et cruelle.
    Les meilleurs films de tous les temps
    • Meilleurs films
    • Meilleurs films selon la presse
    Back to Top