"Dans les films américains d'aujourd'hui, la morale est toujours respectée : les gentils gagnent tandis que les méchants perdent. On est là pour vous divertir, jamais vous faire réfléchir". Tel est à peu de choses près, le discours prononcé par un Ben Stiller engraissé et déprimé à la fin de "Dodgeball", une de ses nombreuses productions à l'humour franchement crétin. Ok, Ben on est tous d'accord avec toi. Et qu'est-ce-que tu nous proposes pour régler la situation ? Un affreux strip-tease bien entendu ! Avant ça, il avait campé une heure trente durant un personnage assez particulier, à la moustache énorme, relativement déjanté, obsédé sexuel aux méthodes violentes. En face de lui, Vince Vaughn, habitué à ce genre de débilités mais plus sage que ce que l'on aurait pu croire. Les deux s'affrontent dans un scénario bidon, prétexte à des rencontres de "Dodgeball", sorte de balle au prisonnier tendance sado-maso. Les corps tombent assomés, les gamelles deviennent légion et on s'éclate devant un spectacle bruyant et parodique des représentations dites "sportives" émanant aux Etats-Unis. Les arbitres semblent corrompus ("Enfoiré de Chuck Norris !" peut-on ouïr distinctement), les joueurs représentant quant à eux tous les clichés du monde actuel, amplifiés à l'extrême pour notre plus grand plaisir. La plus grande réussite du film tient de ses seconds rôles hilarants, aux remarques cinglantes, finissant pour la plupart éliminés de la plus bête des façons. "Dodgeball" se moque de toutes le conventions, assassine littéralement les comédies romantiques et offre à Stiller l'occasion rêvée de se dégourdir, offrant une prestation aussi folle qu'en accord avec le reste à l'image. Mieux pensée que la moyenne, cette comédie au rythme enlevé se laisse plus que voir grâce à son sens de l'ironie et du cynisme assez poussé. Si elle ne révolutionne pas le genre, elle permet en tout cas de passer un très agréable moment.