Pas de repos pour les braves est un projet ancien. A l'origine, il s'agit d'une nouvelle qu'Alain Guiraudie a écrite à 25 ans. "En dix ans, l'approche a beaucoup changé. Mais les thèmes sont restés liés à la jeunesse, aux problématiques adolescentes", explique le réalisateur.
Pas de repos pour les braves a été tourné dans le sud-ouest de la France. Alain Guiraudie explique la vision qu'il donne de son Aveyron natal dans le film : "Je voulais recomposer ma région pour qu'elle n'apparaisse pas comme ce pays de villages de vacances qu'on voit dans le métro sur les affiches du Conseil Régional. Quand on entre à Buénauzères, c'est très mignon, et puis, au fur et à mesure qu'on avance, tout se détraque. On finit par échouer, la nuit, dans une zone post-industrielle inquiétante, dégradée, devant une usine désaffectée, dans un monde de pluie, de boue et de sang. Il y a une vraie beauté dans ce lieu, qui rappelle les films noirs. Et j'aime beaucoup le côté onirique de la dégradation, ce glissement progressif du pimpant au glauque. C'est très loin de Disneyland."
Comme dans les précédents films d'Alain Guiraudie, Du soleil pour les gueux et Ce vieux rêve qui bouge, on voit revenir des constantes dans Pas de repos pour les braves : les Landes, des conversations et des poursuites. Le réalisateur s'explique : "Quelque chose me plaît dans les poursuites improbables et dans les retrouvailles. C'est une idée qui me tient à coeur : on peut passer sa vie à se tourner autour sans se trouver. Et quand on s'est trouvé, quand on a atteint son but, il faut chercher un autre but. Toute la question consiste à savoir comment faire du neuf avec ce vieux thème."
Tout comme le précédent long métrage d'Alain Guiraudie, Ce vieux rêve qui bouge, Pas de repos pour les braves a été présenté à la Quinzaine des Réalisateurs au Festival de Cannes 2003.