Pour Gozu, road-movie décalé mettant en vedette deux yakuzas, Takashi Miike ne cache pas s'être inspiré de l'univers de Franz Kafka et de grands noms de la mise en scène tels que David Lynch et David Cronenberg.
Le titre Gozu a une double signification selon le réalisateur Takashi Miike : "Le terme "Gozu" vient d'abord du Shinto, où il y a un objet ou un animal qui se nomme Gozu, qui contrôle toutes les personnes qui se comportent mal. Une autre raison, c'est que le scénariste du film a un ami qui s'appelle Gozu, un nom très peu répandu. Il voulait depuis longtemps utiliser ce nom dans l'un de ses scénarios. Donc, comme il a eu beaucoup de liberté sur ce film, il a enfin pu le placer."
Le réalisateur Takashi Miike explique avoir consciemment souhaité que l'histoire de Gozu commence lentement. "J'aurais pu la rythmer au montage, mais je voulais vraiment qu'elle se développe de cette façon. Je voulais que le public se sente un peu perdu en regardant le film, voire même presque ennuyé. Je voulais voir comment il verrait la fin et comment il réagirait après s'être, justement, presque ennuyé."
Gozu marque les retrouvailles du réalisateur Takashi Miike avec deux de ses comédiens fétiches : Hideki Sone, avec lequel il avait déjà collaboré sur les inédits Agitator (2002) et Graveyard of Honor; et surtout Sho Aikawa, qu'il avait dirigé dans sa trilogie culte des Dead or alive (1999, 2000 et 2002).
Le scénariste et le producteur de Gozu, Sakichi Sato et Sone Harumi, jouent tous deux un petit rôle dans le film. Le premier incarne un patron de café excentrique, alors que le second, qui est connu au Japon pour ses rôles de yakuza, joue le frère de l'hôtelier.
Gozu a été présenté à la Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes 2003. Il a en outre été récompensé du Prix du meilleur film au Festival de Sitges 2003, ex-aequo avec Zatoichi, et du Prix Spécial du Jury au Festival du Film Fantastique de Bruxelles 2004 et au Festival d'Aventures et d'Action de Valenciennes 2004.