Rarement un film ne m'avait autant surpris dans son cheminement depuis "Une Nuit en Enfer" (From Dusk Till Dawn) qui commençait comme un film policier et qui se terminait en film de vampires.
Ici, la comédie romantique semble évidente et puis le drame qui survient envoie le film dans une toute autre direction. Cette ultime partie du film n'étant pas un artifice du scénario mais bien une façon de nous montrer toute la dimension de cet amour et ce jusqu'à son terme.
Dans "Japanese Story", on voit très bien les différences d'éducation orientale et occidentale dans les rapports qui se nouent entre le japonais et les australiens qu'il rencontre et, à la différence de "Lost In Translation", où les japonais étaient vraiment caricaturés et où la charge était dans un seul sens, ici, chacun se moque de l'autre et la réalisatrice australienne, sûrement plus sensible à la diversité des cultures que Sofia Coppola, nous permet de voir les confusions présentes dans l'esprit des australiens
(le chef de l'héroïne confond les traditions japonaises et chinoises, le pêcheur rend, de manière un peu trop simpliste, les japonais responsables du chômage australien...)
. Mais tout ça, à la différence de "Lost In Translation" - si on enlève du film de Sofia Coppola, toutes les moqueries envers les japonais, l'histoire d'amour se réduit à 10 minutes de scénario -, n'est que la toile de fonds d'une histoire d'amour naissante, intense et immense entre deux êtres que tout semblait opposer.
Les sentiments sont si forts que la salle ne put que pleurer au dénouement choisi.
Après "Sixième Sens" (The Sixth Sense), on peut dire que Toni Collette choisit vraiment bien ses rôles. Gotaro Tsunashima, que je ne connaissais pas, est lui aussi très convainquant dans un rôle difficile car plus en retenue.