C'est en travaillant sur son film d'études, Grand Theater : A tale of Beirut, que le réalisateur et scénariste d'origine libanaise Omar Naim eut l'idée de Final cut. Il explique : "En montant mon documentaire, je me suis rendu compte que l'objectivité est un mythe impossible à atteindre. Selon la manière dont j'agençais les interviews que j'avais faites et le contexte, ce que disait telle ou telle personne interrogée pouvait prendre des significations radicalement différentes. (...)... j'ai eu envie de pousser l'idée au-delà. A l'époque, je me trouvais loin de ma famille. J'ai réfléchi à tout ce que j'ignorais sur les miens et que je pourrais peut-être apprendre si je les interrogeais en tant qu'interviewer. J'ai trouvé cela morbide et j'ai renoncé à le faire. Mais la graine de Final cut était plantée."
Omar Naim, en inventant la technologie d'implants pouvant servir à votre descendance pour faire des films commémoratifs de votre existence, évoque de manière audacieuse et originale les thèmes de la mémoire et du souvenir : "C'est un désir très humain que de garder une trace du passé, des souvenirs, à l'aide d'images. C'est l'idée de base du film. Parallèlement, le montage d'images subjectives peut leur donner différents sens, et dans ce cas la représentation de nos souvenirs n'est plus du tout fidèle à la réalité. D'un seul coup, on se demande ce que l'on doit garder ou retirer d'une mémoire, et cela reteinte toute la vie écoulée. Je me suis lancée dans l'exploration de cette idée, en m'efforçant de l'aborder sous tous ses angles."
Le réalisateur Omar Naim avait, à l'origine, pensé le héros de Final cut comme un personnage distant et froid. Mais l'arrivée de Robin Williams modifia son approche. Selon lui, "Robin lui a donné une profondeur supplémentaire; grâce à lui, le personnage d'Alan est devenu un être humain. Il le joue de façon si humaine qu'il en est absolument bouleversant."
La mémoire humaine et ses mystères ont toujours attirés le cinéma. Particulièrement récurrent dans le cinéma fantastique ou de science-fiction, le thème de l'utilisation de la mémoire humaine était déjà au coeur de Dark City d'Alex Proyas, Minority report de Steven Spielberg ou Eternal sunshine of the spotless mind de Michel Gondry.
Avec The Final cut, l'acteur Robin Williams, plus connu pour ses prestations comiques, persévère dans la veine d'un cinéma plus sombre notamment abordé en 2002 avec Photo obsession et Insomnia.
Pour un film où le montage tient un rôle prépondérant et original, le réalisateur Omar Naim s'est dit qu'embaucher un monteur de cinéma de renom serait un drôle de clin d'oeil. C'est, en l'occurence, une monteuse de renom qui officie sur Final cut, en la personne de Dede Allen, qui a oeuvré sur des classiques tels que Bonnie and Clyde ou Un apres-midi de chien.
L'ambiance à la fois futuriste et inquiétante du film provient en grande partie de la musique composée par Brian Tyler. Musicien reconnu dans le milieu du cinéma, il a également composé les bandes son du thriller fantastique Constantine avec Keanu Reeves, ou de Traqué.
The Final cut était présenté en compétition des Festivals de Berlin et Deauville 2004. Sur les planches de Deauville, le long-métrage a obtenu le Prix du scénario.