Après la sortie triomphale de la soporifique Marche de lempereur lannée dernière, les scénaristes semblent avoir trouvé une nouvelle poule aux ufs dor : le manchot. En effet, pour son nouveau film, le réalisateur de Babe, George Miller, met en scène des pingouins dans un dessin animé aux allures de comédie musicale. Techniquement, on ne peut rien reprocher à Happy Feet, qui propose une image splendide tout le long du film. Du point de vue du scénario, on soulignera la bonne idée de vouloir faire un film original : ici, le manchot pousse la chansonnette pour déclarer sa flamme et le héros du film, à défaut de pouvoir chanter lui aussi, bouge ses pattes comme personne dautre. Ainsi, la première demie heure dHappy feet est plaisante mais le film cesse de nous captiver dès lors quil commence à aborder (pas plus mal que les autres films danimation, là nest pas le problème) les thèmes communs à tout dessin animé contemporain, à savoir la tolérance, lacceptation de sa différence et, celui qui est de plus en plus à la mode, lécologie. On remarque alors que 1h48, cest bien trop long pour ce film, même si lon sattache à certains manchots. Ainsi, les cinq minis pingouins empruntés au Madagascar de DreamWorks nous font sourire, même si leurs personnages sont un peu trop stéréotypés. Quant à Mumble, le héros dHappy feet, il nous est sympathique lorsquil est enfant, mais nous captive nettement mois une fois quil a grandi. On ne vous cachera pas que Happy feet vaut surtout le détour pour ses deux scènes musicales, qui font louverture et la clôture du film. Ce sont elles qui font loriginalité du film, et heureusement, elles sont fort plaisantes. Mais on ne vous cachera pas que lon nest quen partie satisfait par le film, trop long pour les petits et pas suffisamment drôle et amusant pour les plus grands (les bonnes répliques se comptent sur les doigts dune main), et ce en dépit dune image extrêmement soignée.