Avis sur Melody

A souligner avant tout, le synopsis est faux : Melody raconte la tendre romance vécue par deux collégiens (un garçon, Daniel, et une fille, Melody) dans l'Angleterre des années 1970, qui effectivement veulent se marier. Bien que le scénario ne paraisse pas casser des briques, ce film est une formidable découverte (dommage qu'il ne soit pas dispo en français). Visuellement, le mélange d'images mi-bucoliques, mi-décor de banlieue des années 1970 est très réussi. L'histoire est bien menée, on ne voit pas le temps passé, sans pour autant se presser. Les thèmes de l'amitié et des premiers amours sont abordés avec tendresse mais sans emphase. Le jeu de ce trio d'enfants est très convainquant (Mark Lester et Jack Wild avait déjà partagé l'affiche de Oliver !) et je trouve que leur accent So British ajoute beaucoup de charme à ce film. Enfin, la bande-son des Bee Gees est superbe. Finalement, il est dommage que ce film passe incognito, car cette balade offre un beau moment de cinéma.

Voilà un film qui n'a pas vieilli ! La paire M.Lester-J.Wild qu'on avait déjà pu voir dans Oliver! (1968) marche à merveille. La musique des Bee Gees ( avant la période disco hein!) colle parfaitement à l'ambience bonne enfant de ce film que l'on ne peut qu'apprécier.

Si le scénario est un peu léger, les acteurs sont excellents dont les enfants Mark Lester et Jack Wild en tête, les vedettes du Muscial "Oliver !", et les adultes tous ridicules et déjantés. Deux enfants qui tombent amoureux et voudraient se marier, avec le soutien de leurs camarades d'école, vaste satire de la société anglaise des années 70, où la modernité et l'américanisation arrivent avec la paupérisation des plus humbles qui se déploiera avec Margaret Thatcher, violente diatribe qui rappelle un peu dans la scène de la révolte des enfants contre leurs professeurs et l'explosion d'une voiture, la révolte des étudiants dans "If". Une bande son qui dépote (Bee Gees, Still Nash and Young, et une manière de filmer le Londres disparu des années 70. Rien que pour cela, le high-tea, les double-deckers rouges et les fanfares de quartier, le quotidien chez les petits-bourgeois, les prétentions sociales de bourgeois mieux nantis et la morale figée de l'école publique anglaise de l'époque. Rien que pour cela, le film mérite d'être connu. Il a eu - et a toujours - un grand succès au Japon, confronté aux mêmes tiraillement sociétaux à peu près à la même époque.