"Fahrenheit 9/11" est un document riche et acerbe en 3 parties sur l'avant, le pendant et l'après-11 Septembre.
Le démarrage, sur l'élection controversée de Bush
(le lobbying en Floride)
et son implantation partout en Amérique
(ses frères, cousins et amis ont plein de postes importants)
, donne le ton de l'histoire ahurissante à laquelle on va assister, bien renforcé par la voix-off éberlué de Michael Moore et la sous-estimation de Ben Laden par l'administration Bush (pour ceux qui veulent en savoir plus là-dessus, je recommande la mini-série "The Looming Tower"). La suite enchaîne alors les éléments affligeants
(la réaction médusée de Bush quand il apprend la nouvelle des attentats; les vacances prises par Bush avant le 11 septembre)
et les informations incroyables
(on a laissé la famille de Ben Laden fuir les États-Unis, aucun sénateur n'a soutenu les objections, Ben Laden a fait des profits sur le 11 Septembre grâce aux juteux contrats entre les américains et l'Arabie Saoudite pour la Défense)
, livrant avec soin et densité des détails méconnus du grand public et absolument révoltants. C'est clairement la meilleure partie du film, juste devant la deuxième sur le business de la peur après les attentats. Profit économique
(coffres, parachutes et gilet pare-balles vendus)
, règles incompréhensibles
(le lait maternel interdit dans les avions, au contraire des briquets; l'absurdité du Patriot Act que personne n'a lu avant de le signer)
, persécutions
(les mouvements de paix infiltrés (Fresno), le gars qui a trashé Bush est dénoncé)
, propagande
(les médias de mèche avec Bush, tout et son contraire qui circule sur les armes de destruction massive, Britney Spears qui appuie Bush)
et hérésies
(guerre en Irak décrétée, coalition avec des pays envahis!!!, civils innocents morts par milliers, pipeline afghan essentiel)
, le catalogue est long et saisissant.
Quant à la dernière partie, entièrement sur la guerre en Irak, si elle souffre d'un excès de montage de témoignages de soldats et s'appuie trop sur un cas particulier
(cette femme patriote qui devient anti-Bush quand son fils soldat meurt)
, elle n'en est pas moins représentative de la situation des soldats,
(ses frères, cousins et amis ont plein de postes importants)
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Enfin, pour apprécier ce film, il faut aimer le style Michael Moore. Certains diront que son humour est déplacé
(ses frères, cousins et amis ont plein de postes importants)
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et que ses procédés sont un peu simplistes
(ses frères, cousins et amis ont plein de postes importants)
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, personnellement, j'ai trouvé que ça collait parfaitement au caractère surréaliste du contenu bien réel, avec l'humour qui accentue l'absurdité générale et des méthodes aussi grossières que celles employées par les politiques pour duper les gens. En se rabaissant au niveau des personnes et des actes qu'il condamne, Michael Moore ne fait que rendre la monnaie de leur pièce à tous les acteurs minables de l'administration Bush et renforce ainsi sa critique acerbe et amère d'un épisode tragique et révoltant de l'Histoire.