Prenant (très).
L'histoire d'une tête, parmi d'autres. Une descente progressive dans les couloirs d'une tête, suite à un des nombreux accidents de la vie, ainsi que l'on en rencontre chaque jour. On est en plein délire, mais rien ne nous l'indique. Au contraire un vrai suspense, une exploration méthodique qui satisfait pleinement notre curiosité.
Et puis un final explosif. L'ascenseur vers une remontée, vers la réalité, plus calme, tranquille, ouverte comme un immense désert, un carrefour vers une nouvelle vie qui peut alors reprendre, après expulsion de l'ancienne. Un film d'action intense par la cogitation que s'inflige le personnage. Une ambiance elle aussi intense. Une névrose contagieuse, dont finalement la fin du film nous défait aussi soudainement que l'on voit une bulle éclater, avec un flot de délivrance. Une fin aussi amère qu'une porte de ciné, qui s'ouvre dans la rue et vous projette vers une réalité. Une réalité qui efface toute hypnose d'un film qui vous aurait accaparé, submergé. Si vous n'appréciez pas la fin, c'est bien que le film vous aura plu, et que votre frustration est à la hauteur de la magie du film, magie que l'on vous aura soudainement dérobée. A chacun d'apprécier ou non, cette règle, ou le spectateur est lui aussi, obligé de faire une remontée brutale. Alors qu'auparavant la plongée dans cette histoire était envoutante, captivante, hypnotique, si conforme à ce qui aurait pu être une réalité...mais ne l'était pas.
On n'ignore qui se prend une claque, une remontée si troublante. Est-ce le personnage ? le spectateur? ou les deux en même temps. Mais le parallèle peut alors s'établir car la fin ouvre une nouvelle porte pour chacun. Une lumière insoutenable et crue, après la lumière filtrée et dosée d'un voyage au coeur d'une tête. Un voyage dans une seule tête. Le voyage d'une tête qui se laisse parfois porter provisoirement vers un enfermement, descend très profond.
La fin est optimiste car 'il' s'en sort et reprend le contrôle.
Tout pour plaire, donc.