Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
JamesDomb
102 abonnés
1 061 critiques
Suivre son activité
4,0
Publiée le 29 septembre 2006
Krzysztof Kieslowski vient de sortir de l'école de cinéma de Lodz lorsqu'il réalise L'usine en 1970. Tourné en 35 mm pour le studio WFD pour lequel il tournera de nombreux autres documentaires, L'Usine (Fabryka) est un des tout premiers films professionnel du cinéaste. Bien intégré dans la société polonaise, Kieslowski n'est pas un communiste aveugle. Il y croit , mais il est conscient des lacunes et des erreurs du communisme. Avec L'usine il montre les incohérences internes du système. On y voit d'un côté, des individus, riches de leurs forces, de leur détermination et de l'autre la bureaucratie décalée et inopérante par rapport à cette force vive. Le montage du court-métrage est très ironique, passant du vacarme de la fabrique, du bruit du métal de la fonderie, aux patrons discutant calmement sur les coûts de production, sur les difficultés financières. L'Usine fait instantanément écho au film de Kazimierz Karabasz, Les musiciens du dimanche, et on retrouve cette même importance donnée aux gros plans des ouvriers, fatigués, en sueur, dans une image trouble à cause de la chaleur. Pendant que les ouvriers suent sang et eau, les dirigeants se demandent si l'usine doit fermer à cause des problèmes financiers. Le cinéaste ne développe pas vraiment une critique fondamentale du système (la censure sévit en Pologne) mais se penche sur le rapport de l'humain à la société. On peut alors voir ce film comme une "radiographie" de la société polonaise reflétant le déclin de la foi du cinéaste envers le communisme. L'Usine se clôt sur une note très pessimiste. Ce court-métrage qui en dit long sur les failles du système communisme est disponible en bonus du dvd collector de La double vie de Véronique.