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Flotibo
56 abonnés
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4,5
Publiée le 25 janvier 2012
Très très beau film. Comment ne pas être touché par cette sombre histoire d'un amour impossible du fait de la complexité des sentiments humains. Kieslowski nous démontre une fois encore toute l'étendue de son talent pour nous offrir ce drame romantique. A voire absolument ...
Il m'a fallu un certain temps pour découvrir l'intérêt de cet épisode. Pourtant : "Tu ne seras pas luxurieux" : tout un programme pour un réalisateur même sans beaucoup d'efforts d'imagination ! Mais le film met du temps avant de démarrer. On voit qu'il s'agit du traitement d'une sorte précise de luxure : celle du voyeurisme. Mais contrairement aux peepings tom de Powell ou Hitchcock, il y a moins de perversité que de candeur voire une innocence particulière. Et puis si les critiques évoquent pour Le Voyeur ou Fenêtre sur cour une sorte d'identification du spectateur au voyeur et la naissance d'un malaise, ce n'est finalement guère le cas, alors que pour ce film, durant les très brèves minutes où on aperçoit les prémisses d'un acte sexuel, on se sent réellement mal à l'aise. Toutefois, ce serait un peu faible de juger l'intérêt d'un film sur trente secondes qui sont au milieu d'une intrigue qui apparaît facile. Mais elle ne l'est pas. C'est l'histoire d'une obsession qui s'inverse : d'abord le jeune homme pour la femme (d'ailleurs moins jeune que lui), puis avec la révélation et la déception, celle de la femme pour le jeune homme. Mais non, c'est trop facile ! Pourquoi diable est-il tombé amoureux d'elle ? A cause de son ingénuité et de sa timidité ? De sa puberté ratée ? Et surtout, pourquoi elle, de lui ? Par orgueil, amour propre, ou peut-être bien pitié ? Non, décidément, si cet épisode réveille quelque peu notre intérêt, Kieslowski a su auparavant se montrer plus convaincant.
L'ensemble, ou tout du moins le début, fait très fortement référence au "Fenêtre sur cour" d'Alfred Hitchcock et cela ne pouvait donc que déjà me gagner ma sympathie étant un immense de ce film et du Maître du suspense. Mais la suite ne fait confirmer que cette bonne impression et en fait le meilleur épisode de la série et aussi le plus captivant. Les relations troubles, voyeuristes et malsaines entre les deux personnages principaux agrippent l'attention du spectateur du début jusqu'à la fin. A noter une petite pointe envers l'Etat lors d'une des scènes qui se déroulent à la Poste. Fascinant.
Voici l'autre chapitre star. Le second à avoir eu droit à un film à part : "Brève histoire d'amour". "Le Decalogue 6, tu ne seras pas luxurieux" est intéressant sur plusieurs aspects. Déjà, par son sujet. Kieslowski prend le commandement à son contre-pied. Ici, il n'est pas question d'un amour charnel mais d'un amour au contraire platonique. Mais le film ne glorifie pas pour autant cet amour étant donné que le personnage principal en souffre. C'est très beau ce côté très épuré de ce chapitre où tout d'un coup on en revient à un homme qui épie une femme, qui l'aime, sans lui avoir parlé. On se croirait presque dans une tragédie grecque. J'ai aimé cette force incroyable qui traverse l'écran de façon non verbale. Ensuite, j'ai trouvé la forme vraiment cool. Bon, j'ai lu ici et là que la mise en scène mettait en avant les personnages isolés car filmés à travers les vitres. Oui, oui. Moi j'y vois de façon plus globale la solitude de l'homme filmé par Kielsowski, une fois de plus, lorsqu'il montre la misère affective de ses deux personnages qui sont proches mais terriblement éloignés. C'est un film touchant car il est épuré de tout, il ne cherche pas à faire dans l'émotion facile, c'est une histoire racontée d'une jolie façon, un des chapitres que j'ai préféré.
Pour évoquer la luxure, Kieslowski nous offre une superbe et douloureuse variation sur le thème du voyeurisme, dans laquelle tous les personnages, enfermés dans leur propre solitude, semblent touchés par la fatalité... Une réussite pure, une tragédie dans les règles de l’art, portée par des acteurs touchants et d’un jeu tout en sobriété. Un sommet du DECALOGUE.
Voyeurisme et promiscuité, amour impossible, solitude et incommunicabilité entre les êtres. Un film merveilleux de par sa sensibilité, sa justesse et sa pudeur. Tout l'art de Kieslowski s'y résume : goût prononcé pour le détail, personnages torturés, poésie désespérée... Un grand film... Un choc !
L'une des plus belles réussites du décalogue (Kieslowski en tourneras d'ailleurs un long-métrage). Tomek est une jeune homme inexpérimenté en amour (sensuel et sentimental) qui observe tous les soirs sa voisine Magda avec sa longue-vue. Il sait donc tout d'elle, de son intimité, de son être, ses joies, ses tristesses, ses nombreux amants... Et il en tombe réellement amoureux. Jusqu'à vouloir casser la distance.
Mais entre le voyeurisme et le "réel", combien d'obstacles, d'illusions, de masques ? Quel drame au bout du chemin pour le téméraire Tomek ?
L'histoire de deux solitudes tragiques : l'une, de par une quête trop pure, empressée, fragile, de la vérité ; l'autre par oubli résigné de cette même vérité.