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Flavien Poncet
236 abonnés
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1,0
Publiée le 3 mars 2008
La légende et son édification connaît une part importante dans l’œuvre de John Ford. C’est, pour exemple, sur le choix de préférer à la réalité la douceur légendaire que se bâtit le chef-d’œuvre «…Liberty Valance». Mais il ne s’agit pas de ce film en l’occurrence, quoiqu’on puisse, très abstraitement toutefois, lier des ponts entre ces deux œuvres. La question de la légende, qui nous concerne en ce cas, est remise en question dans «When Willie comes marching home» (USA, 1950). Le film a sciemment l’allure d’une comédie. Le soldat Willie, dans une première partie, voit toutes ses tentatives d’honneur avortée avant que d’être enrôlée, dans une seconde partie, dans des péripéties irréductibles. Tout le film tâche à animer des tentatives illustres menées par Willie pour faire de lui le héros de sa ville natale. Or Ford prend là un malin plaisir à castrer les embryons de légende. Comme dans le «Dr. Strangelove…» de Kubrick, il y a, dans la seconde partie du film, cette même folie comique inépuisable, ce même élan acharné. Derrière l’enthousiasme d’un rythme balisé, sous la tiède réplique d’une comédie américaine il y a la mélancolie ironique de Ford, la triste allure de l’armée américaine où l’élégante démarche de Wayne est substituée au profit du clownesque de Dan Dailey. Il y a de l’oraison funèbre autour du scénario : la légende ne peut plus se construire après la seconde guerre mondiale. Toutefois l’on ne peut se contenter d’une telle vision du film sans considérer le genre qui le véhicule. En effet, ce film-ci de Ford, méconnu, aime à fournir des gags, des jokes en leitmotive dont les répétitions, sinon les redondances, ont pour effet d’aplanir le volume intérieur du film, de désamorcer sa charge thématique. La neutralisation se fait d’autant plus que le héros malchanceux se voit in fine couvert d’honneur par le président américain. Rien de bien singulier au final dans cette comédie où l’on a le regret de ne retrouver de Ford que ce militarisme ambigu.
Une oeuvre mineure dans l'oeuvre de Ford. La faute sans doute au scénario, aussi abracadabrantesque que famélique, mais aussi à la distribution où le peu charismatique Dan Dailey brille par sa médiocrité. Bref, une oeuvre à oublier.
Avec "Planqué malgré lui", John Ford signe une très bonne comédie sur l'armée et sur l'héroïsme des soldats. L'histoire est bien amusante à suivre, le casting est attachant et la réalisation de John Ford fait preuve d'une belle maîtrise. Une sympathique découverte de la part d'un réalisateur qui était plus habituer à tourné des drames, des films de guerre ou encore des westerns.