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Un visiteur
2,5
Publiée le 28 janvier 2010
Déjà, il faut s'interresser au livre avant de regarder le film et ça, c'est deja un handicap pour le film. Alors, outre le sujet passablement ennuyeux, on peut être satisfait de ce film finalement pas si ennuyeux que ça, mais au demeurant fort inutile.
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3,5
Publiée le 21 novembre 2024
Simone Signoret alias Thèrèse Raquin est au Cinèma de minuit dont la sobriètè n'a jamais ètè aussi convaincante! Souvenez-vous de cette hèroïne, à la petite vie derrière un comptoir caisse d'une maison de confiance où il ne se passe rien! spoiler: Sa rencontre avec un brave camionneur sans le sou va bouleverser son existence! Partir avec un bellâtre italien par le train sans rien dire à personne...comme des voleurs! C'est le seul moyen d'être uni pour Raf Vallone et la Signoret, deux amants poussès au suicide à cause d'un amour impossible! Adapter Zola n'est pas chose facile plus particulièrement quand Marcel Carnè transpose son histoire d'adultère à l'èpoque actuelle! La ville de Lyon est là, abstraite à souhait, sur des fonds de Zola pour les scènes d'intèrieur! Signoret, Vallone, Lesaffre en maître chanteur sont remarquables! La plus impressionnante, c'est peut-être encore Sylvie qui ècoute plus qu'elle ne parle en laissant filtrer, goutte à goutte, l'angoisse! Un classique...
Zola passé au scalpel. Du livre, il ne reste plus que le titre et l’intrigue de départ. L’écrivain expliquait qu’il voulait "étudier des tempéraments et des caractères, des personnages souverainement dominés par leur nerfs et leur sang". De tout ça, il ne reste plus grand chose dans le film. Les relations entre ceux-ci et leur évolution sont complètement modifiées voir certaines sont zappées. Le sentiment de culpabilité des personnages, l’impression d’être jugés et la dégradation des relations qui en découle sont délaissés alors que Zola dressait un tableau psychologique de personnages extrêmement savoureux. Et du côté de l’histoire, Carné prend également de grandes libertés mais introduit tout de même ultime rebondissement n’est pas sans piquant ! Du livre de Zola, reste donc que le sentiment d’étouffement éprouvé par Thérèse, où Carné excelle. Dès la première scène du film, il introduit à merveille les choses, où avec deux attitudes et deux phrases, il dresse le tableau des personnages à qui on a affaire. Il insiste bien sur leurs habitudes ennuyeuses avec le dîner du jeudi soir et les longues parties de petits chevaux prêtant à des disputes qui paraissent ridicules. Par le décor de la boutique où il ne vaut mieux pas parler trop fort, par le personnage de Camille malade au moindre courant d’air, Carné introduit le huis-clos étouffant et l’ambiance pesante. Par la lumière sombre et les personnages qui apparaissent dans l’ombre, Carné illustre l’attitude pas claire de ces protagonistes. Réglée au millimètre près jusqu’au dénouement final, la machine est puissante. Mais une adaptation fidèle de Zola aurait pu en faire un film encore plus fort.
Avec «Thérèse Raquin» (France, 1959), Marcel Carné met en œuvre l’adage populaire qui voudrait rendre à César ce qui lui appartient. En adaptant à l’écran le père du réalisme littéraire, le cinéaste du réalisme poétique retourne aux origines de son art. Cette réminiscence du foyer artistique originelle permet de mettre en évidence la réalisme que d’autres films de Carné occultent. «Les Portes de la nuit», un des précédents films de Carné, révèle davantage la poésie de Prévert et Carné tandis que «Thérèse Raquin» insiste sur le réalisme des films carnéiens. Une des causes majeures à ce changement provient de l’absence de Jacques Prévert dans la création du film. Aux dialogues désespérés est substitué un certain prosaïsme incarné par une virulence de coups. Les pairs de claques qu’essuient Roland Lesaffre témoignent de cette âpreté revendiquée. Outre ce rappel au réalisme littéraire, Carné évoque également le roman «Le facteur sonne toujours deux fois» de James Cain et l’adaptation que Luchino Visconti en fît en 1942 avec «Ossessione». Cette accointance qui lie «Thérèse Raquin» à «Ossessione» rappelle la filiation que partage le réalisme poétique et le néo-réalisme. Le second dérivant du premier, ce rapport observé est logique. Toutefois, bien que les cinéastes italiens tel Visconti s’inspirent de ceux français comme Carné, «Ossessione» fût réalisé avant «Thérèse Raquin» ce qui ne rend que labile le rapport des deux œuvres. L’accointance qui lie le réalisme poétique de Carné au néo-réalisme de Visconti n’en est pas moins patente. Le film est-il alors contraint dans les carcans du réalisme ? Carné, comme dans chacun de ses films, conserve les poussières de sa poétique prévertienne en révélant la sourde carnation des chairs et en baignant les visages d’un limbe éblouissant. Sur les bords du Rhône et dans les rues de Lyon, Carné délocalise de son décor favoris (Paris) pour venir filmer, ainsi que l’impose l’ouvrage de Zola, dans les quartiers lyonnais.
Du très grand cinéma à la francaise. Alors bien sur, quand Carné adapte Zola, on imagine bien comment tout cela va se finir, mais l'on ne peut s'empêcher d'être impressionné par l'incroyable maitrise de Carné, dans son style si personnel et inimitable. L'atmosphère est rendue de manière brillante, et Simone Signoret signe sans aucun doute l'une de ses plus belles prestations. Autour d'elles, les autres acteurs sont tout aussi brillants, à l'image de la toujours magistrale Sylvie et de l'excellent Roland Lesaffre, jouant l'un des thèmes basiques de Carné : Le Destin. Bref, un grand et beau film désenchanté, que l'on oubliera pas de sitot.
Transposition moderne de l'oeuvre d'Emile Zola. Carne prouve ici qu'il n'a rien perdu de son génie malgré le peu de moyen qu'on lui a octroyé pour faire ce film. On reconnait ici son sens du détail jusqu'au moindre accessoire.