Avis sur Sang et or

Alors qu’il entame son deuxième film en qualité de réalisateur, on peut dire que la carrière de Robert Rossen à Hollywood semble plutôt bien partie pour l’amener vers les sommets. « Sang et or », film sans concession sur le milieu de la boxe bénéficie de la présence du très réputé James Wong Howe à la photographie (« Shangaï Express » de Josef von Sternberg en 1932), de Robert Aldrich en qualité d’assistant, de Robert Parrish au montage et Abraham Polonski au scénario. Que du beau monde qui si on y ajoute John Garfield dans le rôle principal et Lloyd Gough dans celui du bookmaker rapace, ne réunit pas moins de quatre futures victimes du maccarthysme qui paieront cher leur insoumission (Une mort prématurée pour John Garfield, un long purgatoire pour Lloyd Gough, une carrière brisée pour Robert Rossen et Abraham Polonksy). Le film narrant le parcours jusqu’au sommet d’un boxeur juif amateur, sacrifiant en route certaines des valeurs reçues en éducation par ses parents (Anne Revere, toujours parfaite dans le rôle de la mère du boxeur), dévoile sans fard la face sombre du monde de la boxe où les athlètes ne sont que les jouets des organisateurs dont Robert Rossen et Abraham Polonsky exacerbent les pratiques mafieuses, consistant essentiellement à truquer les matches pour se remplir les poches sur le dos de petits parieurs floués. Charlie Davis, interprété par un John Garfield certes convaincant mais parfois aussi un peu trop démonstratif, va emprunter la voie classique tracée pour les gladiateurs du ring. La longue route semée d’embûches jusqu’au titre, la gloire et l’argent aussitôt suivies par la débauche et les dettes qui aboutissent immanquablement à la déchéance à travers le l’avilissement et le renoncement. Ce parcours pavlovien bien connu débouchant parfois sur la renaissance et le retour en grâce. Un retour en grâce qui passera ici par Peg Born, la femme de Charlie interprétée avec justesse et délicatesse par Lili Palmer alors dans sa période hollywoodienne. La démonstration emprunte certes parfois la voie d’un manichéisme un peu trop voyant, notamment à travers le comportement de l’homme d’affaire impitoyable interprété par Lloyd Gough mais elle n’empêche pas le film de toucher sa cible, notamment grâce à une description tout-à-fait convaincante du milieu qui à travers la photographie de James Wong Howe, pare « Sang et or » des mythiques oripeaux du film noir.

Un beau film noir sur le monde de la boxe et de la corruption...un classique du film de boxe !

Un film noir qui évoque la corruption dans le monde de la boxe à travers le destin d'un boxeur victime du système, porté par l’interprétation impeccable de John Garfield et une mise en scène séduisante, mais terni par un scénario manquant de fluidité et d’émotions.

L'un des meilleurs films de Robert Rossen et l'un des plus grands films sur la boxe jamais tournès qui pue l'engrenage fatal et l'envie d'enchaîner les coups pour des managers sans scrupules et des matchs truquès! Des hommes se rèduisant en purèe de chair sanglante sur un ring constitue une autre allègorie du caractère dèsespèrè de l'existence dans "Body and Soul" avec un metteur en scène hyper talentueux qui a su reconstituer formidablement l'atmosphère tendue des salles où s'affrontent des boxeurs dans des combats de sueur et de sang! Acteur maudit et trop tôt disparu, John Garfield est magnifique et a suffisamment de « carrure » pour rendre son personnage convaincant! il recevait là sa seule nomination à l'Oscar du meilleur acteur, Oscar qu'il dût laisser filer pour la composition saisissante de Ronald Colman dans "A Double Life" de Cukor! Qu’importe, Garfield trouvait en Charlie Davis l’un des rôles les plus complets et les plus imposants de son èblouissante carrière! il est donc fortement recommandè de visionner cette oeuvre fondatrice du cinèma amèricain car tout y est sombre et spectaculaire, et Rossen tape là où ça fait mal en donnant à son acteur principal une prèsence intense et inoubliable! Gros succès public et critique, voilà un grand film noir sur la corruption où les enjeux sont portès par un rècit prenant auquel la rèalisation confère une incontestable ènergie....

Robert Rossen est resté dans l’histoire du cinéma pour avoir tourné en 1961 L’Arnaqueur, un des chefs-d’œuvre du film noir, avec Paul Newman en joueur de billard génial et tourmenté. Plusieurs années auparavant, il avait livré ce Sang et or, son deuxième film, déjà un film noir, mais se déroulant cette fois dans le milieu de la boxe. L’interprétation est de qualité (John Garfield et Lilli Palmer en têtes de liste) et le scénario solide, avec un étayage psychologique crédible. C’est loin d’avoir la valeur de L’Arnaqueur, surtout au niveau formel, mais c’est tout de même une œuvre estimable et à découvrir.

Une banale histoire de pacte avec le diable sur fond de championnats de boxe, racontée en flashback à la mode de l’époque. Rien de vraiment original, mais c’est bien écrit, bien réalisé, très bien interprété et le match final étonne par son efficacité encore très moderne.

Des choix étonnants ainsi qu'un thème original (à propos du mal à l'etat pur) font de ce film une oeuvre de qualité; quoique les éléments importants curieusement effacés peu à peu et un rythme monotone ruine le tout.

En dépit de quelques légères longueurs, "Body and Soul" est incontestablement un des fleurons du film noir. Bien aidé par une belle photographie de James Wong Howe, Robert Rossen, qui n'avait pas attendu "L'Arnaqueur" pour devenir un grand réalisateur, a décrit avec beaucoup de réalisme et de minutie le monde implacable de la boxe et ses magouilles. Dans un de ses plus grands rôles, John Garfield impose avec maestria son grand talent de composition et son charisme unique et Lilli Palmer est vraiment très touchante et étonnante à ses côtés. Et rien qu'avec son match final superbement filmé, "Body and Soul" peut prétendre au panthéon du genre "film de boxe".