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ronny1
40 abonnés
913 critiques
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5,0
Publiée le 29 septembre 2006
La description ironique de la pudibonde société US, prête à tous les excès et toutes les rédemptions pour se laver des péchés du quotidien, trouve une étrange résonance, depuis le 11 Septembre, dans les discours médiatico-religieux de George W. Bush. A sa sortie le film avait déclenché quelques polémiques outre-atlantique, la peinture de la crédulité des croyants ayant été jugée excessive. Elmer Gantry reçut trois oscars (meilleur acteur pour Burt Lancaster - Meilleur second rôle féminin pour Shirley Jones - Meilleure adaptation pour Richard Brooks).
Portrait d'un faux prédicateur dans l'Amérique des années 20. Une œuvre passionnante et envoûtante sur les dérives de l'apostolat, portée par les presta grandioses et Oscarisées d'un Burt Lancaster déchaîné et d'une Jean Simmons lumineuse.
Sacré Burt !! Il est parfait pour ce genre de rôle, vulgaire, mais beau parleur, passer d'une ville et d'une femme à l'autre, jusqu'à la rencontre, quasi divine, avec une sœur du Renouveau Évangélique, de quoi lui donner de nouvelles convictions, guère en adéquation avec son passé.
Avec Elmer Gantry, Richard Brooks signe un pamphlet contre les branches religieuses plus récentes, les foules vulnérables et l'hypocrisie humaine, que l'on trouve dans tous les coins et chez, presque, tous les personnages. Il égratigne le business de la religion, à travers, notamment, le journaliste (son monologue lorsqu'il dicte l'article critiquant ce commerce de Dieu est saisissant) qui suit le culte évangéliste, et décrit, avec brio, la société puritaine américaine, ses personnages qui sortent du lot, souvent par une personnalité extrême, d'un côté comme de l'autre.
L'une des forces du film, c'est de parvenir à faire passer ses messages sans lourdeur même si les retournements de vestes de l'opinion publique manquent parfois de subtilité, et surtout de ne diaboliser aucun personnage ! On s'attache même à Elmer, notamment lorsque son passé refait surface. Si le journaliste est bien vertueux, les autres personnages sont terriblement humains, dans ce qu'il y a de bon et de mauvais, en particulier Elmer, dont les intérêts vont être financiers ou amoureux.
Ce portrait américain permet aussi de voir la société d'alors, très bien reconstituée, tant dans l'idée que l'on peut en avoir qu'esthétiquement. La mise en scène est simple et fluide, elle laisse le scénario et surtout les comédiens / personnages s'imposer naturellement, et à ce jeu, Lancaster, que ce soit lorsqu'il harangue la foule ou quand il laisse parler ses émotions, tire évidemment son épingle, il est immense dans un rôle finalement nuancé. Arthur Kennedy en journaliste lucide et Jean Simmons en sœur dévouée l'accompagnent formidablement.
Porté par un immense Burt Lancaster, Elmer Gantry permet à Richard Brooks de dénoncer le commerce de la religion tout en dressant un portrait cinglant de l'Amérique puritaine et de ses foules manipulables, proposant ainsi une œuvre forte qui ne laisse pas indifférent, sensible et intelligente.
Un film magnifique... La scène où Burt Lancaster entre dans une église noire, il se met à chanter avec même rythme et le même enthousiasme que les personnes présentes , est absolument remarquable. Un oscar bien mérité.
Burt Lancaster n'est pas seulement un athlète au sourire ravageur, il démontre dans ce film qu'il est aussi un acteur de grand talent. Son interprétation du personnage d'Elmer Grantry est éblouissante et durablement marquante (oscar pleinement mérité). Autre film à découvrir avec Burt Lancaster : "the swimmer" (le plongeon)