Le biopic est un genre à part entière. Walk the Line est un chef duvre du genre. Loin dune imitation à la Michel Leeb de Jamie Foxx dans Ray, Joaquin Phoenix sefface complètement derrière le personnage mythique de Johnny Cash. Réussite artistique irréprochable, de la reconstitution des décors en passant par les costumes, les accessoires, lambiance, « Walk the Line » est un vrai, un grand, un immense film donnant plus que du plaisir, une véritable jouissance musicale et visuelle. Linterprétation est sensationnelle : Joaquin Phoenix est véritablement habité par son personnage. A la fois inquiétant, fascinant, émouvant et drôle, Phoenix, loin du pastiche, est époustouflant. Que ce soit dans les mimiques, la gestuelle ou les performances musicales et scéniques, Cash renaît à travers lacteur hypnotisant le spectateur de son regard félin. A ses côtés Reese Witherspoon est aussi une révélation : sensible, émouvante, lumineuse, sincère et éblouissante. Malgré que le film réponde à quelques règles exclusives au genre (drogue, alcool, ellipses de temps, excès, déchéance et come-back, renaissance artistique
), Walk the Line est un exemple du grand cinéma Hollywoodien. James Mangold (réalisateur du sublime Copland) nous fait voyager dans le temps, la photo de Phedon Papamichael est à tomber. Dommage que Johnny Cash ne soit pas plus connu en France mais en sortant du ciné je navais quune envie, me remettre les chansons du Man in Black sur ma chaîne hi-fi. « Walk the Line » conte le parcours dun homme, ses colères, les ravages de la dépendance et les tentations du statut de star. Comme dans les chansons de Cash, Walk the Line évoque la mort, lamour, lespoir et la foi. A noter que les seconds rôles sont aussi parfaits que le reste : Ginnifer Goodwin (Vivian Cash) est une belle révélation et Robert Patrick qui prend de la bouteille mais n'en demeure pas moins inquiétant et gagne en sensibilité. Malgré une trame narrative linéaire, Walk the Line est un immense spectacle.