James Stewart pour « Winchester 73 » et « La flèche brisée », Kirk Douglas dans « L’homme qui n’a pas d’étoile », John Wayne dans « La prisonnière du désert », que du beau monde. Et surtout, des gueules du cinéma westernien comme je les aime. Des gueules délavées par la sécheresse et le ‘vent de la plaine’. N’est-ce pas Monsieur Huston ?
Dans tous les cas, deux John pour le prix d’un, ça, ça vaut tous les shérifs. Qui maintiennent l’ordre, surtout. Et heureusement ! Car en signant et soignant « La prisonnière du désert » tel un vautour dévore sa proie, John Ford lisse et livre un énième western, sans précédent !, qui n’a aucun égal. Nous sommes bien entendu en présence d’un chef d’œuvre et du meilleur western classique (fordien) de tous les temps. John le réalisateur a décoché SA flèche pour atteindre sa cible : notre cœur. Je ne peux qu’approuver. Pour le considérer comme tel, et en savoir plus, lire analyses et critiques à ce sujet.
Scénario : la maison familiale et le ranch des Edwards sont attaqués et décimés par les Comanches. Instantanément, Ethan part à la poursuite de sa nièce, enlevée par les indiens.
Scénariste : Frank S. Nugent, auteur du « Massacre de Fort Apache », de « L’homme tranquille », des « Deux cavaliers », … . Vous l’aurez compris, le premier cador que je cite a très bien écrit l’histoire que John Ford voulait mettre en scène. Et John Ford, par sa maîtrise technique, artistique (pourquoi ne pas mentionner l’ouverture et la fermeture de l’histoire qui reflète un drame filmé à la hauteur des personnages, comme au théâtre ? Ca y est, la chose est dite !) et photo-paysagénique arrive à garder un rythme constant et fluide durant toute la durée totale du film. Total respect, Monsieur Ford. Et puisqu’il nous est permis d’en savoir plus sur tous les personnages qui tournent autour d’Ethan le frère vengeur (les seconds rôles sont nombreux), Monsieur le réalisateur appose sa marque de fabrique, tout en restant fidèle à ses idéaux, les paysages filmés en extérieur (sublimissible Monument Valley !!), les chevauchées sous le soleil du Texas, et moments plus intimes. Tout comme la musique de Max Steiner qui nous propose des envolées moriconiennes, lyriques à souhait. Max dégaine sa musique comme Wayne impose son charisme. Merci !!, Monsieur Steiner. Le compositeur de "Gone with the wind" et "Casablanca", c'est lui !!
Ce n’est pas un réalisateur mais un maître du western qui nous a concocté une virée avec lui, dans son univers qui nous est finalement facile d’accès. Le metteur en scène de « Stagecoach » s’est emparé des meilleurs à tous les niveaux techniques (monteurs, compositeur, décorateurs, acteurs…) pour nous livrer son western classique le plus abouti de tous les temps. Dans son aboutissement, j’ai trouvé le final un poil longuet. Mais il le fallait. Avant que Ford ne referme son tableau de maître comme au théâtre. Et de faire d’Ethan (John Wayne), son anti-héros, comme Hawks l’avait fait dans « La rivière rouge », je trouve. Une mise en scène fluide, qui donne l’ambiance et qui nous permet de rentrer dans le film le plus aisément possible. Merci Monsieur le réalisateur.
Tourné en Vistavision, « La prisonnière du désert », dédicacé à l’ami de toujours de John Wayne (Harry Carey Sr) est la seizième des vingt-quatre collaborations de John Ford avec John Wayne. On peut compter « Le massacre de Fort Apache », « Rio Grande », « Hatari »… . Harry Carey Jr, fils de, tournera ainsi nombre de films avec John Wayne parmi lesquels « Le fils du désert » et « La charge héroïque ».
Au casting, donc, John Wayne, Harry Carey Jr, les deux sœurs Wood (Lana et Nathalie), Ward Bond, Vera Miles et Jeffrey Hunter (qui peine à s’imposer).
Au final, « The searchers » (1956), western de légende produit par l’un des deux réalisateurs de « King Kong » (Merian C. Cooper), reste et restera ce film mythique pour l’aura et la classe indéniable du maître du western John Ford. Chef d’œuvre ultime et absolu du genre.
Spectateurs, rechargez vos fusils délicatement et prenez le temps d’écouter le bruit de votre chien. Ce soir, la précision est de mise : boum !