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stephanevocel
3 abonnés
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5,0
Publiée le 3 février 2009
L'un des derniers témoignages de ce qui s'est réellement passé lors de la seconde guerre mondiale. Un monument à sauvegarder et à conserver avant que les champions de la réécriture ne s'amusent à effacer définitivement les traces de l'infamie française lors de cette période trouble. La vérité de cette époque disparaitra quand on aura oublié ce film, ce qui, quand je constate le nombre de critiques, m'apparait malheureusement inéluctable.
Un documentaire majeur qui montre la complexité de cette période. Pendant longtemps, on nous a donné l'image d'une France résistante, gaulliste, image fausse. En se servant d'une grande ville de province, on voit bien la diversité, des actes et des pensées. Ceux qui s'engagent dans la résistance, ceux qui collaborent, et la grande majorité , ceux qui essaie de vivre ou de survivre. J'apprécie beaucoup le témoignage de Coulaudon (colonel Gaspard, chef militaire de la résistance auvergnate) et des autres résistants comme les frères Grave. Il montre aussi certains travers de l'épuration, qui s'est abattue, surtout sur les petits collaborateurs, et peu sur les gros. Il montre aussi l'hypocrisie de la majorité, qui n'a rien fait durant l'occupation.
Un film documentaire fleuve sur la résistance et surtout la collaboration des français durant la seconde guerre mondiale. Des témoignages en gros plan sur des français qui avouent sans détour leur collaboration et leur soutien au régime de Vichy. Un film qui a jeté un pavé dans la mare à l'aube des années 70 post soixante-huitarde en France et qui a longtemps été censuré. La jeune génération issus du baby-boom se pose les questions des actions de leur aieux. Tout le monde s'annonce résistant, encore aujoud'hui quand on discute avec des gens âgés, tous étaient résistants, tout comme leurs parents.... Sauf que la vérité est bien plus obscure et contraire à ce qu'avance les gens. Des témoignages uniques et précieux pour ne pas oublier cette période sombre de l'histoire française.
On ne peut aborder sereinement le choc que représenta "Le Chagrin et la Pitié" sans avoir à l'esprit le contexte politique dans lequel ce film est sorti en 1971. Dans une France marquée par le début de ce que l'historien Henry Rousso appela le "Miroir brisé", cette plongée sans complaisance au coeur de la période d'Occupation abordant en outre pour la première fois le tabou de la collaboration ne pouvait avoir l'allure que de pavé dans la mare. Face au dogme d'un pays à la Résistance outrancièrement héroïsée, la démarche d'Ophüls peut donc se voir à la fois comme une brillante déconstruction de ces mythes et en même temps en tant qu'approche tout à fait innovante du genre documentaire. L'inventivité technique du cinéaste paraît en effet sans limites ; utilisation abondante de l'interview, zoom sur les protagonistes dès qu'une question délicate est posée, voix et images off pour mieux "piéger" ces derniers... Ces méthodes d'attaque sont aujourd'hui devenu des lieux commun pour les artisans du genre. Une entreprise d'une telle ampleur s'avère malgré tout inégale et peut-être tiraillée entre deux feux. "Le Chagrin et la Pitié" se partage en effet en une oeuvre courageuse, parfois même essentielle, abordant des sujets dont on peine à imaginer l'aspect révolutionnaire ; mais également en certains passages plus sommaires et ennuyeux, remplis de longueurs. Il reste malgré tout une arme de choix face aux mythifications en tous genres ainsi qu'une belle ode à la complexité humaine.
Excellent! J'ai adoré! De beaux récits, de l'authenticité, une simplicité grandiose, de la pertinence (et de l'impertinence)... et ce sans fioriture ni esbroufe. Je regrette même que ça ne dure "que 4h" et qu'il n'y ait pas une 3ème partie. Les souvenirs du conflit par les protagonistes revenus à leur train-train quotidien et avec 25 ans de recul, dans une ambiance intimiste.
Un concept différent des reportages habituels (qui peuvent être très bons aussi) où une voix off lit un commentaire accompagné d'images. Là la parole est donnée aux multiples acteurs hétéroclites (et spectateurs) de la guerre: soldats allemands, politiques anglais, politiques parisiens, campagnards auvergnats, bourgeois, résistants, collabos, juifs déportés, célébrités, anonymes....
J'ai beaucoup aimé la forme des récits, et je trouve les questions du journaliste pertinentes et sans concession. je rajoute que pour moi le noir et blanc ne peut que nous aider à plus nous immerger dans le passé.
Un documentaire très riche en témoignages et images d'archive. Marcel Ophüls mêle habillement les petites histoires à la grande, techniquement et visuellement le film n'est pas de haute qualité mais on apprend et approfondit énormément de choses sur l'Occupation, grâce a une grande variété de personnalités intérrogées.
Bon documentaire sur l'occupation, je l'ai vu en cours, et c'est à voir pour ceux qui étudient le sujet... Cette chronique donne l'image d'une Franche lâche et égoïste, qui lutte pour la survie, et qui est indifférente aux résistants. En effet, il se soucis surtout de survivre. Je comprend pourquoi ce film fut un scandale à sa sortie, il dénonce une vérité (les français ont joué un rôle dans tout ça, dans la situation final) que la France a longtemps renié !
Le documentaire qui a considérablement détruit l'imagerie d'Epinal de la France sous l'Occupation. Officiellement, Marcel Ophüls a choisi Clermond-Ferrand et l'Auvergne comme sujet, et pourquoi pas c'est sûrement une ville et une région intéressantes, et y interroge des habitants, anonymes pour la plupart, mais va souvent en-dehors de ce cadre notamment par le biais d'interview de grandes personnalités politiques comme l'ancien premier ministre britannique Anthony Eden ou l'ancien président du conseil Pierre Mendès France, ce dernier interviewé passionnant, intelligent et qui ne manque pas en plus d'humour surtout quand il raconte son évasion. A travers ces nombreuses interviews à partir de tous les points de vue différents possibles (résistants, collabos, allemands, "neutres", etc...) on arrive à pointer les bassesses, les petites lâchetés, les contradictions, les mensonges aussi, qui faisaient le quotidien de la France lors de cette période tragique sans pour autant oublier d'évoquer le courage des résistants mais ramené à son véritable niveau. Le regard du cinéaste est généralement objectif bien qu'il ne prive pas d'un moment caustique en fixant sa caméra sur le regard embarrassé du gendre de Pierre Laval, qui parle de son beau-père comme d'un héros, quand un habitant du village voulant pourtant bien faire envers la mémoire du vice-président de Vichy dit qu'il a été libéré grâce à lui uniquement parce qu'il est natif du même endroit. D'ailleurs, Ophüls ne manquera pas d'appuyer plus tard dans le documentaire cette causticité en évoquant le rôle absolument immonde (et le mot est très faible !!!) de Laval lors de la rafle du Vel d'Hiv. Impossible de lui en vouloir de faire cette quasi-exception. Les plus de quatre heures de l'ensemble ont quoi faire peur et pourtant elles passent assez vite. Remettant beaucoup de points sur les i à propos de cette période beaucoup plus ambigüe qu'on voulait le faire croire, "Le Chagrin et la Pitié" est un film exhaustif (dans le bon sens du terme !!!) absolument et définitivement indispensable.
Plus complet que ça sur le sujet de l'Occupation, c'est tout simplement impossible. "Le Chagrin et la Pitié" est un documentaire qui, partant du plus précis (l'Occupation à Clermont-Ferrand), met en perspective le contexte général de l'époque, avec images d'archives et témoignages pour le moins pléthoriques. Et ce sont ces témoignages, bruts et épurés, de la part de ces habitants et Français et étrangers tous liés à cette période sombre, qui font la réussite de l'oeuvre, un peu comme dans le "Shoah" de Claude Lanzmann. Pas grand chose à dire de plus, il faut simplement le voir.
L'un des derniers témoignages de ce qui s'est réellement passé lors de la seconde guerre mondiale. Un monument à sauvegarder et à conserver avant que les champions de la réécriture ne s'amusent à effacer définitivement les traces de l'infamie française lors de cette période trouble. La vérité de cette époque disparaitra quand on aura oublié ce film, ce qui, quand je constate le nombre de critiques, m'apparait malheureusement inéluctable.
Film documentaire et historique saisissant retraçant l'état de la France occupée de 1940 à 1944. Il se base sur des images d'actualité et des entretiens de l'époque et les faits se déroulent en France. Les acteurs sont des personnalités connues , parfois de simples gens témoignent leur vérité. On ne peut parler du film tellement il est riche mais il faut le voir impérativement.
Resté plus d’une décennie au placard télévisuelle, on se rend toujours compte à quel point « Le chagrin et la pitié » allait contre la légende dorée d’une France très largement unie en résistance gaulliste ou communiste contre l’occupant allemand. Il est montré les antagonismes entre les deux grandes composantes dans la clandestinité, surtout M. Ophuls donne la parole à des personnages atypiques ou en lisière des mouvements dominants, comme Mendès France ou d’Astier de la Vigerie, et n’hésite pas à affirmer que la Résistance a été surtout le fait de marginaux inadaptés aux règles sociales. A la fin des années 60, au moment où le pouvoir gaulliste est encore monopolistique et où le PC reste archi dominant dans l’opposition, Ophuls laisse s’exprimer le point de vue d’une gauche non communiste encore très loin de l’alternance dans la République. Sans en faire le parti majoritaire de la France occupé, le film remet a sa juste place le maréchalisme et le collaborationnisme, en montrant son enracinement dans la société, à rebours d’une vision qui en ferait une simple poignée de traîtres opportunistes. Aujourd’hui que l’extrême droite est redevenue une composante influente de la politique française, c’est peut-être là que le film reste le plus actuel, précurseur à l’époque du tournage. Pour les amateurs d’histoire locale, c’est enfin une chronique passionnante d’un lieu à une époque (l’Auvergne dans les années de l’Occupation) devenu par hasard un point central du pays (comme au moment de la lutte de Vercingétorix pendant la conquête des Gaules).
A voir par tous ceux qui s’intéresse un tant soit peu à la 2ème guerre mondiale, non pas dans ses grandes batailles, ses grandes lignes mais plutôt ce que fut le quotidien des petites gens (voire pas si petite) au travers de ces années terribles. C'est sans partie pris, d'une neutralité qui frise parfois l'indécence quand certains protagonistes assument les horreurs commises, mais aussi d'une grandeur d'âme lorsque certains admettent que la vengeance n'est pas toujours le meilleur chemin A voir, vraiment
Je n'en ai vu que la 1ère partie (docu en 2 parties) mais c'est assez intéressant : cela change plutôt des habituels films sur la guerre grâce à des récits individuels et pratiques de la vie des témoins, et mêmes de récits de quelques Allemands. Et tourné 25 ans "seulement" après la guerre, donc certainement plus près de la réalité que les interviews plus récentes.
PS : par contre ça ne parle réellement de Clermont-Ferrand qu'au début et à la fin de cette 1ère partie, ne vous attendez pas à un film centré sur cette ville contrairement à ce qui est annoncé.
Très bon documentaire sans compassion, factuel, sur les français pendant l'occupation allemande. Très bien documenté avec également des interventions de responsables allemands et britanniques. Indispensable pour essayer de comprendre l'époque.