Je ne classerais pas Le Ministère de la peur parmi les grands films de Lang mais cependant c'est assurément un très bon film il est même excellent jusqu'à la scène de spiritisme après ce film ne parvient pas toujours à trouver le bon rythme ni le charme du début (avec la séquence de la fête caritative) mais Le Ministère de la peur est suffisamment efficace pour constamment maintenir notre intérêt de plus la courte durée du film permet à Lang de rester serré à l'intrigue. Au final j'ai passé un très bon moment en regardant Le Ministère de la peur.
Dans "Ministry of Fear", l'idée très langienne est celle d'un homme présumé coupable, pourtant innocent, qui va devoir percer le mystère de l'affaire à laquelle il a été mêlé sans le vouloir pour être libre. Une histoire d'espionnage qui commence par une banale histoire de gâteau mais qui, lentement, va dévoiler une succession d'indices jusqu'à un final réussi qui se conclut par une révélation aussi surprenante que jubilatoire. Toujours sous tension, le film est totalement maîtrisé, capable d'inscrire dans un rythme globalement soutenu des scènes où le temps semble se dilater, dans ces moments où les gestes deviennent plus lents et les regards plus concentrés. Lang, toujours moins intéressé par les mouvements de caméra que par un sens aigu du cadrage, capte alors la complexité des enjeux dans un raccord de plan moyen qui devient gros plan et dans une lumière qui semblait anecdotique et qui illumine alors les visages de personnages faisant tomber leur masque. Formidablement interprété et doté d'un scénario abouti et malin, "Ministry of Fear" est aussi un superbe film de lutte contre le régime nazi.
Pendant le Blitz, Stephen sort d’un asile après une peine de 2 ans. Alors qu’il aspire à retrouver une vie simple, il ne lui faut que quelques heures et un mystérieux gâteau pour se mêler malgré lui à une affaire d’espionnage ! Si « Ministry of Fear » est adapté d’un roman de Graham Greene, son sujet parait typiquement hitchcockien, avec ce héros presque ordinaire embourbé dans une conspiration qui le dépasse. Il y a d’ailleurs quelques petites similitudes avec « North by Northwest », future référence du film d’espionnage. Quoi qu’il en soit, on ressent bien la patte de Fritz Lang. D’abord dans le scénario antinazi, mais évidemment dans la mise en scène. Le réalisateur utilise des relents d’expressionnisme pour poser son ambiance. Les jeux d’ombres permettent d’exprimer doutes et menaces, quand certaines scènes sont carrément à la limite du fantastique. Avec par exemple cette étrange kermesse, bien trop avenante pour être honnête, ou cette séance de spiritisme. La galerie de personnages s’avère quant à elle inquiétante à souhait. En effet, le film démarre avec des personnes affables masquant des agents secrets. Tout le monde devient alors suspect dans le reste de l’intrigue ! Une intrigue par ailleurs bien ficelée, qui exploite avec adresse le contexte du Blitz (bombardements quotidiens, paranoïa…). Et qui s’avère portée par une mise en scène inspirée, offrant plusieurs originalités : jeux de miroirs reflétant les apparences du monde de l’espionnage, ou certains travelings mouvementés pour l’époque. Enfin, Ray Milland est convaincant en protagoniste qui tente de s’extirper d’un bourbier, tout en étant handicapé d’un lourd passé. Du bon Fritz Lang, du très bon film d’espionnage !
Film ancré dans l’actualité de son époque (les États-Unis sont en pleine guerre contre le nazisme), Espions sur la Tamise (également connu sous le titre Le Ministère de la peur) ne fait pas partie des œuvres marquantes de Fritz Lang. En effet, cette histoire à la Hitchcock (un homme ordinaire mêlé à une histoire extraordinaire), qui rappelle certains aspects de l’époque allemande du cinéaste (le travail expressionniste sur les ombresspoiler: , la séquence de spiritisme qui fait écho à celle du Docteur Mabuse ), est hélas très bavardspoiler: et possède une fin trop rapidement expédiée . Toutefois, le cinéaste possède suffisamment de maîtrise pour offrir une œuvre d’une bonne qualité. À noter, pour le spectateur de notre époque, un détail amusant : le film contient une séquence où un personnage compose un numéro de téléphone avec un ciseau gigantesque, détail amusant quand on sait que Ray Milland sera l’interprète dix ans plus tard du Crime était presque parfait d’Alfred Hitchcock où ces deux accessoires seront liés et possèderont une grande importance. Un bon film mais pas un chef-d’œuvre.
Les films de propagande anti-nazi (en pleine Seconde Guerre Mondiale) sont devenus une habitude pour le cinéaste allemand, après Chasse à l'homme (1941) & Les Bourreaux meurent aussi (1943), le voilà de retour avec un énième chef d'oeuvre avec Le Ministère de la peur, aka Espions sur la Tamise (1944), un polar palpitant sur fond d'espionnage. Adapté du roman de Graham Greene, Fritz Lang nous entraîne dans une passionnante course contre la montre entre des espions nazis, un mari accusé de meurtre récemment libéré d'un asile et des agents de Scotland Yard. Le film nous prend aux tripes très rapidement, avec cette fête caritative qui, sous ses faux airs bien-pensante, laisse peser une atmosphère qui est loin d'être rassurante. S'ensuit la scène du train et de l'explosion de l'usine (avec le fameux gâteau) puis la quête de vérité à Londres où Ray Milland (avec ses faux airs de Cary Grant) a fort affaire pour prouver son innocence (et surtout, qu'il a toute sa tête !). Des séquences mémorables (dont celle chez le couturier avec sa paire de ciseau disproportionnée), une qualité photo soignée, de très beaux décors et des acteurs à la hauteur, dont le méconnu Ray Milland. Fritz Lang séduit plus qu'il n'en faut et se permet même une légère touche d'humour lors du final, un polar hitchcockien parfaitement millimétré de bout en bout.
Un film noir sur fond d'espionnage, tiré d'un roman de Graham Greene. Ray Milland, dans un de ses meilleurs rôles, exerce son charme et son magnétisme tout au long d'une histoire complexe et passionnante qui nous entraîne sur la piste d'espions allemands en pleine seconde guerre mondiale (Fritz Lang règle toujours ses comptes avec son ancienne patrie). Dans le principal rôle féminin, Marjorie Reynolds est excellente, toute de charme et d'ingéniosité. Le scénario est d'une rare subtilité, évoluant au rythme de méprises en cascade qui permettent de mettre peu à peu en lumière la psychologie des personnages et les ressorts de l'intrigue. La mise en scène de Lang est d'une maîtrise remarquable, se moulant dans les canons d’Hollywood sans rien perdre de sa force expressionniste, notamment à travers des clairs-obscurs d'un esthétisme flamboyant. Même le traditionnel happy end, obligatoire dans ce contexte, n'apparaît pas ici comme un artifice mais comme une fin logique et nécessaire. Un vrai chef-d'oeuvre et un des meilleurs films de Lang dans sa période américaine.
Le ministère de la peur possède un scénario passionnant, sa mise en scène est hypnotique, il y a du mysticisme dans l'histoire, c'est amusant la diseuse de bonne aventure. L'intrigue bouge beaucoup, le rôle de son acteur poursuivi par le passé, un délicieux gâteau destiné commence le périple en ces temps de guerre royale entre britannique versus allemand nazi, de la séance vision en groupe. Il faudra déjouer le contre-espionnage ennemi, une pellicule microfilm primordiale pour contrecarrer les plans de l'Axe occupé, l'Allié zone libre en mode veille, un bras de mer muraille naturelle comme rempart point fort. On ne s'ennuie pas à l'instar de tourner des pages pour passer à la feuille suivante toujours aussi éclairée. Ça fait du bruit au réveil, cela fera du bien, c'est du grand Lang Lang cette réalisation, un chef-d'œuvre parmi ses nombreux films.
Alors qu’il vient d’être libéré de l’institution où il a passé deux ans pour avoir pratiqué l’euthanasie sur sa femme, Stephen Neale gagne lors d’une tombola un gâteau. Poursuivi par des espions nazis et suspecté par la police britannique, il doit seul contre tous faire la preuve de son innocence.
« Ministry of Fear » – qui est sorti en France sous le titre « Espions sur la Tamise » avant de retrouver un titre plus proche de l’original – est un jalon intéressant dans l’œuvre de Fritz Lang. Le génial réalisateur allemand a trouvé refuge depuis peu aux États-Unis – après un court séjour en France. Il se cherche.
Les fulgurances expressionnistes du « Docteur Mabuse » ou de « M le maudit » sont derrière lui. Fritz Lang n’est pas encore devenu le maître du film noir, un genre qui trouvera avec « Le démon s’éveille la nuit » et « La Femme au gardénia » ses canons indépassables.
« Ministry of Fear » est un film d’espionnage qui louche vers Hitchcock. De l’intrigue passablement embrouillée (inspirée de Graham Greene qui n’a pas encore signé ses chefs d’œuvre), du duo complice que forment ses deux protagonistes en quête de vérité (qui rappelle celui de « Une femme disparaît »), du héros injustement soupçonné (joué par Ray Milland qui ne soutient pas la comparaison avec Cary Grant) à la campagne anglaise où se déroule l’action, tout rappelle le maître britannique. Hitchcock… en moins bien.
Comme tout Hollywood à l’époque, Fritz Lang participe activement à l’effort de propagande antinazie. Il livre pas moins de quatre films dénonçant les complots ourdis par les nazis (« La chasse à l’homme », « Les bourreaux meurent aussi », « Espions sur la Tamise », « Cape et poignard »). Ici c’est un quidam sorti d’un asile après avoir été accusé du meurtre de sa femme qui se trouve pris par erreur dans un vaste complot ayant pour base arrière une association de bienfaisance. On sait que Lang n'a pas eu totalement les mains libres avec cette adaptation d'un roman de Graham Greene, ayant eu mal à partie avec Seton I Miller qui endossait ici tout à la fois les habits de producteur et de scénaristes. Mais le personnage de Neale est suffisamment ancré dans la thématique de l'homme seul contre tous pour que Lang y trouve au final son compte. Homme au passé tourmenté, Neale à peine sorti de l'asile se trouve pris dans une affaire qui l'accuse à nouveau de meurtre. S'engage alors une lutte contre le temps pour prouver son innocence. Hitchcock utilise lui aussi les mêmes ressorts pour ses films à la mécanique implacables dont il faut bien avouer qu'ils sont plus aboutis que cet essai de Lang dans le registre du pur suspense. Quoiqu'on pense du génie du réalisateur allemand, il faut bien avouer que certains enchaînements sont un peu téléphonés, nuisant de façon certaine à la fluidité du récit et rendant parfois le jeu des acteurs un peu décalé. Peut-être les démêlés avec I Miller ont-ils contribué a rendre le scénario parfois un peu bancal ? Du coup Ray Milland acteur un peu falot sans grande personnalité à un peu de mal à rendre crédible son personnage. Malgré ces quelques réserves sur l'architecture du scénario, ce dernier multiplie assez habilement les fausses pistes pour permettre au film de remplir parfaitement son office de divertir tout en dénonçant le régime que le réalisateur a fui en venant à Hollywood. Une œuvre mineure de l'immense Fritz Lang
La dimension onirique du film est étonnante et le rattache au grand cinéma allemand des années 30. L’histoire fait penser à une quête ésotérique initiatique. Ce qui d’ailleurs s’harmonise au contexte historique, celui d’une Angleterre sous les bombes, obsédé par l’espionnage, où les étrangers peuvent être aussi bien des réfugiés anti-nazis que des agents national-socialistes : bref un décor paranoïaque.
Un départ très Hitchcockien et intéressant pour ce Fritz Lang hélas par la suite le scénario devient plus convenu et articiel, la tension n'est pas au rendez vous ni même l'humour.
En soi le registre du film d’espionnage ne semble pas particulièrement inspirer Fritz Lang qui préfère composer ici, un récit et une intrigue qui puisent d’avantage dans les codes du film noir ou du film a suspens, notamment dans la mise en scène de l’individu isolé que personne ne croit qui rappelle évidemment le canevas de nombreux films d’Hitchcock. C’est principalement cette superposition de registres qui confère à ce film un peu mineur mais de très bonne tenue, son incontestable intérêt.
Nouvelle charge de Fritz Lang contre le nazisme, cet "Espions sur la Tamise" s'avère être une réussite esthétique assez étourdissante. En effet, que ce soit par la qualité de sa photographie ou bien de sa mise en scène tout en nuances, l'oeuvre épate. Lang réussit il est vrai à nous plonger dans un univers onirique particulièrement inquiétant dès le début du film, à la frontière même parfois du fantastique, notamment dans la première partie du film. On pourra alors se plainsre un peu du thème très Hitchockien qu'est le scénario, ainsi que de quelques poincifs du genre, mais ils s'avèrent au fond bien secondaires. Car Lang, toujours grâce à sa mise en scène et certains dialogues percutants, arrive à mener son entreprise de manière fort convaincante, peut-être aussi grâce à une galerie de personnages des plus inquiétants. Notons une fin superbement menée... L'oeuvre n'est donc certainement pas la meilleure de son auteur, mais elle n'en demeure pas moins de grande qualité et des plus recommandables. Une belle réussite.
Un film au suspense hitchcockien avec des plans étonnants (l'escalier de la course poursuite finale à travers le velux battu par la pluie) pour un homme qui en sait trop par hasard (formidable scène du gâteau à la kermesse de bienfaisance) et dont le passé semble le désigner pour endosser le rôle de l'assassin lors d'une scène de spiritisme tournant au meurtre de façon inattendue.