L’exercice du monologue filmé pour en faire un film de cinéma a été peu utilisée, mais parfois brillamment réussie, avec un peu de triche parfois, comme pour Gray’s Anatomy de Steven Soderbergh.Avec Comandante, Oliver Stone s’offre un dialogue où il ne filme que Fidel Castro, affalé sur un canapé, où il raconte histoires sur histoires pendant son règne sur l’île de Cuba, que d’aucuns taxeront de totalitaire, pendant que Stone est plus mesuré (étrange, non, Oliver Stone qui prend le contre-pied de tout le monde). En posant quelques photos d’archives au bon moment, Oliver Stone réalise son film comme dans son début de carrière, avec un style qui ferait presque penser à celui de Salvador. Il faut dire que ce duel est très cinégénique. En effet, un leader mondial politique au charisme impressionnant qui répond à des questions d’un cinéaste opiniâtre, jusqu’au boutiste et parfois presque agaçant de recherche du conflit, ça devrait être passionnant. Comandante ne l’est pas totalement tout le temps mais lorsqu’il l’est, c’est extrêmement informatif sur la situation des Cubains et surtout très important dans la mesure où cela nous donne un autre point de vue que celui que nous avons par nos médias. Il n’est ni plus important ni plus juste, il a juste le mérite d’exister.Comandante a le mérite d’exister pour remuer un peu les choses. C’est d’ailleurs pour cette raison que le film n’est jamais sorti en salles aux USA. Bien trop polémique. Oliver Stone doit s’en frotter les mains.