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ygor parizel
239 abonnés
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3,0
Publiée le 27 août 2012
Oeuvre mineure dans la filmographie de John Ford. Une idée de départ prometteuse mais le scénario s'effiloche au fur et à mesure. Pas beaucoup de surprise et James Stewart cabotine exagérément, un peu décevant.
Les Deux Cavaliers est un western de facture classique avec ses beaux paysages, ses chevaux et ses indiens, mais on a du mal à rentrer dans l'action, ça manque de profondeur. Il faut aussi noter que le film n'aurait pas eu de cachet sans la présence des deux héros du genre, Stewart (dans un rôle inhabituel) et Widmark en militaire discipliné, qui noue une amitié avec le shérif Guthrie McCabe. Rien de bien surprenant, Ford dira même que ce film est "la pire merde que j'ai tourné en vingt ans", moi j'irais pas jusque là même si c'est loin d'être le meilleur de Ford mais ce film se regarde gentiment, surtout qu'il aborde pas mal de sujets et qu'on peut aisément passer de l'humour au plus sérieux.
Le shérif Mccabe part en compagnie du lieutenant Jim Gary en territoire indien. Ils sont chargés de négocier avec les comanches la restitution de prisonniers blancs enlevés jeunes. Film de commande de 1961 du grand John Ford que je trouve moyennement réalisé. Film porté par les deux grosses pointures que sont James Stewart et Richard Widmark.
Ford est le cinéaste de tous sentiments y compris de la pudeur; c'est sans doute pour cela que tant de critiques professionnels ne voient en ''Les deux cavaliers'' qu'un film mineur parmi ses 58 parlants. Pire, certains traitent McCabe de cynique et de corrompu alors que dans la scène finale Belle (Anna Lee) dira à Jim « Comment une femme avec mon expérience peut-elle à ce point mal juger les hommes ? » Cette phrase s'adresse évidemment aussi aux spectateurs. Ce film est proche du miracle tant il est parfait. Je n'en ai vu aucun qui parle du racisme de cette façon mais il parle aussi du Dieu de Jésus-Christ, de celui des indiens, sans oublier les athées. Il parle de l'Amour, des grands principes moraux, d'une certaine idée de la droiture et enfin de l'argent, si indispensable et si dérisoire à la fois. En bref il contient la philosophie du bonheur pour qui veut bien la voir. Il montre aussi les pires défauts des hommes : le lynchage final, avec la musique enfantine du pendu accompagnant sa propre mort, est insupportable. Plus on regarde ce film et plus on trouve Ford admirable : la mise en scène est aussi belle que celle de ''La prisonnières du désert'' (les extérieurs en moins puisque ils n'ont pas lieu d'être), il n'y a qu'à admirer. Le sujet est si grave que Ford a choisi de le traiter avec un humour permanent, ce qui n'empêche pas les larmes de bonheur ou d'émotion à plusieurs reprises, ne serais-ce que quand Guthrie essaye de trouver une coiffure à Elena. D'ailleurs la beauté radieuse et douloureuse qui se dégage du visage de Linda Cristal est inoubliable. Je ne sais que dire tant ce film éveille en moi toutes les connaissances acquises durant ma vie et tant je l'aime. Pas un seul film ne me fait autant rire et pleurer à la fois. Parmi les 500 westerns que j'ai du voir (il en a été tourné plus de 20.000) c'est le plus profond mais je pense que pour le ressentir pleinement, il faut aussi bien connaître l'oeuvre de John Ford ce qui demande un peu de temps et de patience.
Un officicer de cavalerie et un shérif vont rechercher, en territoire comanche, des Blancs captifs des Peaux-Rouges... D'après un très bon scénario conconcté par Frank Nugent ( un grand habitué de la filmographie du réalisateur ), John Ford nous concocte un western d'excellente facture. Le casting est en tout cas, pour moi, le gros point fort du film, car que ce soit James Stewart dans le rôle du cynique shérif Guthrie McCabe, mais aussi Richard Widmark dans celui du lieutenant Jim Gary - un homme qui est vraiment respectueux envers les êtres humains -, ces deux acteurs s'en sortent à merveille et arrivent avec leurs talents légendaire à nous sortir une interprétation tout en finesse et pleine d'émotions. Ils sont accompagnés de quelques second rôles bien intéressant, notamment celui de Woody Strode dans le rôle d'un guerrier comanche pour le moins impressionnant, et aussi de la charmante Linda Cristal dans le rôle d'Elena, une jeune aristocrate espagnol qui faisait partie des personnes que les indiens avait capturés ds années plus tôt. Précisons également la présence d'une partition musicale sympathique de George Duning ( a qui l'on doit la belle musique de " l'homme de la plaine " des années plus tôt ) et de maquillages assez réaliste et qui ont été supervisé par Ben Lane. J'ai donc pris, une fois de plus, un certain plaisir à suivre ce western, même si étonnament le metteur en scène racontera plus tard qu'il s'agissait du pire film qu'il aurait réalisé.
Un John Ford méconnu mais pas des plus réjouissants avec une vision certes autocritique de l'Amérique puritaine face à la communauté indienne (les commanches en l'occurrence), mais limite trop naïve. On a du mal à se passionner pour les deux personnages entre cynisme du premier sonnant creux (Stewart), et le faible charisme du second jouant presque un rôle de timide (Widmarck). La morale est sauve et les américains prennent une leçon de comportement... pas exceptionnel mais pour l'époque, une critique aussi infime soit-elle de l'Amérique puritaine (face aux indiens!) était un exploit.
Superbe western. Peut-etre le seul western tragique. Il n'y a ici ni bons, ni méchants: " La tragédie, c'est quand les deux parties ont raison ensemble" Hegel. Chacun est victime de son destin et les solutions sont toujours ambiguës. Le shérif, réaliste et mème cynique est pourtant le seul a dépasser la bienpensance américaine face à des militaires idéalistes et enfermés dans leurs préjugés. Et puis il y a la scène extraordinaire du jeune "commanche" qui, avant d'étre lynché, retrouve la boite à musique de son enfance.Lui , qui est devenu plus commanche que les commanches, retrouve pour quelques instants avant sa mort la mémoire de son enfance. Qui meurt? l'enfant volé à sa famille ou le commanche fanatique et cruel?
Beaucoup d'humour "old school" dans ce western de John Ford. Et à l'opposé, presque aucun coup de feu. A regarder pour les acteurs à l'interprétation là aussi très "old school", et pour les quelques idées du scénario dans la dernière partie. Agréable, mais rien d'impérissable non plus...
Etonnant film de John Ford, foisonnant et un peu fourre-tout (reprend le même questionnement que celui de La prisonnière du désert, sur l'enlèvement de blancs par les Indiens) ; on navigue constamment entre drame et légereté. Le film est tout de même incroyablement cynique et noir pour un Ford, avec un rôle d'homme parfaitement immoral et cupide pour James Stewart, habituellement symbole de l'homme juste. On retrouve la subtilité dans le propos social, habituel chez Ford : le film présente différentes mentalités, entre le progessiste et le conservateur, entre l'homme de terrain et celui qui s'est embourgeoisé. Face aux Indiens, le propos oscille entre condamnation de leur violence et tolérance. Néanmoins, le film n'est pas parfait pour autant, même s'il est quand même bon.
Bien moins connu et reconnu que certains films de John Ford, ces "Deux cavaliers" frappent pourtant d'entrée par leur maitrise et le parti pris de Ford d'offrir un western calme, celui d'un réalisateur apaisé. C'est d'ailleurs de cette manière que l'on arrive à distinguer un bon faiseur d'un grand metteur en scène, tant l'ensemble arrive à nous captiver uniquement par les relations entre les personnages et des dialogues d'une grande justesse. Ford s'offre même quelques notes d'humour particulièrement inattendues mais qui en définitive ne font qu'ajouter au charme de ce western définitivement étonnant. Mais là n'est pas la seule force du film, qui s'avère bien plus subtile qu'il peut paraitre au premier abord : si l'on est encore loin du manifeste pro-indien que pouvait être "Les Cheyennes", l'ensemble parait en définitive assez nuancé, et montre fort bien les préjugés et la violence que pouvaient avoir également les Blancs. Enfin, il est peu dire que le duo Stewart-Widmark fait merveille et nous offre une nouvelle fois une prestation de premier ordre. Bref, c'est du beau western, et on en redemande!!!
Le cinéma de John Ford est parfois construit comme une autoroute, on sait d’où l’on vient et on sait où l’on va. Cette forme de sécurité adoptée par la narration, où la surprise est peu fréquente, se voit heureusement doté parfois de chemins de traverse. «Two Rode Together» (USA, 1961) est un exemple pertinent pour éclairer cette dualité qualitative du cinéma fordien. L’intrigue n’a rien de singulière : il s’agit, grossièrement, de deux hommes, ne partageant pas la même conception du devoir militaire, qui se confrontent. En 1959, Ford avait exploité la même idée dans «The Horse Soldiers», avec notamment un déroulement de celle-ci semblable. En 61, le cinéaste reprend donc une intrigue semblable pour mieux baliser le terrain communautaire sur lequel évolue son art. Car avançons-nous dans le détail pour mettre en exergue l’ambigüité dangereuse de son film. Comme toujours chez Ford, il s’agit d’une communauté, en l’occurrence américaine. Celle-ci déambule dans l’Amérique à la quête de ses enfants enlevés dix ans auparavant par des Comanches. Le seul espoir de cette communauté est placé en Guthrie McCabe (James Stewart), sheriff vénal. Le film est parcouru par deux courants, par deux flux contraires, comme sur une autoroute. McCabe réussit à extirper deux enfants blancs devenus comanches. La mission qui lui a été assignée ne se révèle que très partiellement accomplis. Ford, en rendant ses cow-boys incapables de mener à bien la commission d’une collectivité, offre une vision crépusculaire des légendes américaines. Mais la vision est encore trouble, il faut attendre le film suivant, le magnifique «The Man who shot Liberty Valance» pour que Ford réalise la vision émoussée des légendes de l’Ouest. Il y a en revanche une voie contraire à cette perception méliorative du film. Cette farouche envie de la communauté de récupérer son appartenance, qui n’est pas sans rappeler le «droit» des nazis à récupérer leur culture germanique, a quelque chose de froidement cognitif.
Sans etre trop mechant, j'ai hésité entre une et deux etoiles. J'opte pour les deux, mais seulement pour l'interprétation de Richard Widmarck et la scène de la boite à musique. Autrement, rien d'autre à sauver de ce western bien decevant pourtant réaliser par John Ford. Le film n'a aucun rythme, on ne s'interesse pas du tout au sort des personnages, et l'humour trop présent achève de rendre assez ridicule ce film.
Un grand réalisateur, de grands acteurs (mais je ne trouve pas toujours James Stewart crédible dans la peau d'un cow-boy), un sujet intéressant donc un bon film. Pourtant ce n'est pas le cas, Les Deux Cavaliers ne décolle jamais, l'histoire s'enlise ; aucun souffle épique n'émane de la mise en scène de John Ford qui s'avère même bien molle. Même les grands ne peuvent pas toujours créer des chefs-d'oeuvre.