Le trio Bruckheimer/Turteltaub/Cage, déjà à l'origine des Benjamin Gates, propose cette fois-ci un divertissement fantastique puisant dans un des plus célèbres symboles de la mythologie disney : L'apprenti sorcier. A l'origine, un poème de Goethe mis en musique par Paul Dukas qui sera après un formidable court métrage d'animation avec Mickey Mouse présent dans les deux volets de Fantasia. Disons-le vite : le rapport avec les oeuvres précédentes, titre mis à part, se borne à une courte scène ou Dave Sutler, apprenti sorcier encore débutant, utilise ses pouvoirs afin d'accélérer le nettoyage de son laboratoire avec tous les ennuis que chacun sait. On peut noeter aussi la présence du chapeau de Mickey dans une courte scène post-générique aussi mystérieuse qu'annonciatrice d'une probable suite. Pour en revenir au film lui-même, il se révèle un divertissement fort agréable aidé par des moyens savamment utilisés. Les effets spéciaux sont d'une qualité rare et leur utilisation se trouve toujours justifiée par le scénario, qui alterne moments de bravoure, comédie et sentiments de manière très rythmée, permettant aux personnages d'exister dans une histoire d'initiation certes classique mais plaisante. Ces derniers sont d'ailleurs incarnés par des acteurs convaincus qui ne sombrent jamais dans la caricature ou la facilité : ainsi, Nicolas Cage livre une de ses folles prestations dont il a le secret et face à lui, Alfred Molina est un méchant aussi charismatique que dangereux. Jay Baruchel peine par contre à exister, son jeu manquant souvent de subtilité. La jolie Teresa Palmer, grâce au soin apporté à l'écriture des personnages, a la chance de ne pas servir de potiche et d'exister réellement comme personnage à part entière. Esthétiquement, il n'y a pas grand chose à redire : outre les effets spéciaux réussis et jamais gratuits, les plans sont superbes et l'on a rarement vu New York de nuit filmé de manière aussi superbe. De plus, alors que le cinéma américain nous abreuve régulièrement de films de superhéros depuis dix ans (trilogie X-Men et Spider-Man, Iron Man, Batman...), L'Apprenti Sorcier fait un peu figure d'originalité en puisant dans les anciennes croyances et en mêlant magie et technique moderne. Si Dave Sutler est un jeune surdoué passionné de sciences, point d'araignée radioactive ou de transformation génétique, une prophétie dont il est malgré lui le héros, va faire de lui le sauveur du monde, faisant Balthazar Blake le mentor du jeune homme qui, en sauvant le monde, sauvera aussi son maître en lui rendant sa vie opprimée par sa quête du premeir merlinien, tel un sisyphe des temps modernes ayant traversé le millénaire comme le Juif errant. Parce qu'il joue également sur la confrontation entre anciennes croyances et modernité dont le cinéma est un reflet par les évolutions technologiques dont il tire profit, L'Apprenti Sorcier est un divertissement familial au message universel qui touchera quiconque a su garder son âme d'enfant et sa capacité à s'émerveiller.