S’il y avait un film envers lequel j’avais beaucoup d’appréhension c’était bien L’Apprenti Sorcier, et ce pour de nombreuses raisons.
La première car Nicolas Cage et Jon Turteltaub sont deux personnes que j’ai affectionné pour leur travail durant les années 90 mais qui en revanche m’ont déçu à de multiples reprises, en particulier pendant leur collaboration sur les divers épisodes de Benjamin Gates, et l’idée de les revoir travailler ensemble ne m’enchantait guère. Le fait que le film soit une production Disney ne faisant que me rendre plus dubitatif, le studio Disney n’étant plus que l’ombre de lui-même. Quand au sujet de l’apprenti qui découvre qu’il doit sauver le monde, le refuse, puis prend ses responsabilités et apprend tout en un temps record me paraissait être un sujet usé jusqu’à la corne. Mais bon, tout le monde mérite le bénéfice du doute, et il faut dire que le trailer était alléchant, même l’on sait bien que cela n’est pas forcément un gage de qualité.
C’est donc sans grandes attentes que je suis allé le voir, et il faut bien avouer que j’ai été agréablement surpris. Ne vous attendez pas non plus à ce que je cris au chef-d’oeuvre car ça n’en est pas un, mais un excellent divertissement qui vous fera passer un bon moment.
Pour résumer l’histoire, en 740, Merlin forma plusieurs disciples pour prendre sa suite mais Horvath (Alfred Molina) le doubla, aidé de Morgana (Alice Krige) et vola la formule qui permet de réveiller l’armée des morts. Veronica (Monica Bellucci), la compagne de Balthazar (Nicolas Cage), se sacrifia en absorbant Morgana, et Balthazar les emprisonna avec Horvath dans une poupée Russe. Merlin, mourant, confia ensuite une bague à Balthazar, bague qui ne se « réveillera » que si son porteur est l’élu.
C’est plus d’un millénaire plus tard que Balthazar rencontrera l’élu, Dave (Jay Baruchel), qu’il devra former pour contrecarrer les projets d’Horvath, après que celui-ci l’ai libéré de la poupée par mégarde.
Pour ce qui est des effets-spéciaux c’est du vrai travail d’orfèvre, en particulier la scène de Chinatown dans laquelle un dragon s’attaque à nos protagonistes, en revanche on regrettera que le final, bien que sympathique soit un peu court et n’en mette pas plein la vue.
Trevor Rabin s’en sort correctement pour ce qui est de la bande-originale, bien qu’aucun thème particulier n’en ressorte, ceux-ci étant relativement banals.
On appréciera aussi les dialogues, surtout entre Balthazar et Dave, à l’humour qui fait toujours mouche. Il est en revanche à déplorer qu’Horvath soit accompagné d’un disciple particulièrement ringard (Toby Kebbell) qui casse malheureusement tout l’effet que sait faire Alfred Molina dans ses rôles de méchant (NB: Alfred Molina était le Dr Octavius dans Spiderman 2). Le fait que Dave ait une petite amie n’arrange rien non-plus, ceci rappelant le dilemme qu’eut Peter avec Mary Jane dans Spiderman.
On regrette donc ces second-rôles inutiles, qui au lieu de permettre aux scénaristes de développer la personnalité des personnages principaux les handicapent dans leur travail.
Cependant malgré ces petits défauts le film reste un très bon divertissement, qui certes n’aura jamais d’oscars mais contentera les ados et adultes. On retiendra l’interprétation de Nicolas Cage qui vole à lui seul toute notre attention, à tel point qu’on en oublierait presque son apprenti.
Mention spéciale pour la scène des balais, instant nostalgie pour tous ceux qui ont découvert Fantasia étant enfants, hilarante autant qu’elle l’était avec Mickey.