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DAVID MOREAU
135 abonnés
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2,5
Publiée le 30 juillet 2020
LA PEAU D'UN AUTRE. Liberty j'écris ton nom. Quand la légende dépasse la réalité. John Ford débarque avec un western bavard et moderne. Un héros malgré lui. La vérité nous mens, l'ordre est la loi.
Parfois, la vision d'un "vieux" film cause une profonde désillusion : le chef d'oeuvre dont on se souvient a mal vieilli, son image est baveuse, son intrigue moins subtile que dans son souvenir, la mise en scène est un peu lâche.
Rien de tel en revoyant ce qui fut la dernière collaboration des deux géants de l'Ouest, John Ford et John Wayne. Le film surprend en effet par ses qualités intemporelles. D'abord la photographie de William H. Clothier est une merveille de précision et de beauté plastique, à mi-chemin entre naturalisme et expressionnisme.
Le sujet du film ensuite est d'une incroyable modernité. Ford y dessine les fondements de l'Amérique éternelle avec une précision d'horloger : le mal pragmatique (Lee Marvin, terrifiant de froide brutalité), la bonté violente et casanière (Wayne et son éternel sourire en coin), le politique malgré lui (James Stewart dans un de ses plus grand rôle) et la presse comme pivot de la démocratie.
L'ensemble est servi par une mise en scène d'un classicisme parfait, dans laquelle tout semble indispensable, et qui donnerait au film un aspect de tragédie grecque si la nostalgie solaire du début n'enveloppait l'ensemble dans une coque inimitable d'humanité triste et tendre.
Un homme attaqué par le bandit local "Liberty Valence" veut imposer la loi à la violence et la justice des hommes. Un western "politique" qui oppose Stewart, avocat, à John Wayne, cow-boy qui ne jure que par le pistolet. On sait dès le titre qui va tuer Liberty Valence et l'on assiste à la fin du film à un long plaidoyer sur la droiture de celui qui va représenter le peuple. Un western assez dense et au message fort. Différent des westerns classiques et au final surprenant..... Superbe
Un jeune avocat venant de finir son droit voyage vers l’ouest dans le but de se faire une place. Il va faire le rencontre de Liberty Valance, symbole d’un territoire gouverné par la loi du plus fort. La lutte de l’État de droit contre la sauvagerie.
Tout est réuni dans ce classique du western à l'ancienne, témoignage puissant sur l'Ouest américain, à la mise en scène élégante de John Ford, épaulée par l'interprétation de John Wayne et James Stewart.
Sorti en 1962, "L'homme qui tua Liberty Valance" est l'avant-dernier western de John Ford. On l'a souvent affirmé, mais il s'agit bel et bien d'un film testament pour le cinéaste, qu'il complètera quelques années plus tard avec "Les Cheyennes". Véritable date dans l'histoire du cinéma, ce film fait également figure de jalon pour le processus historique américain. Ford met en scène un duel au sommet, narrant l'effacement du cow-boy Tom Doniphon, incarné par John Wayne, au profit de l'homme de loi Stoddard. Pour jouer ce dernier, il n'est pas anodin d'avoir choisi James Stewart, qui a souvent incarné des personnages épris de justice. Il s'agit donc d'un très grand film sur le changement de civilisation, que l'on pourrait disséquer pendant des heures. Mais au delà de toutes ces thématiques, le long-métrage est également un sommet de maîtrise artistique, huis-clos bénéficiant d'un formidable travail sur la lumière. "L'homme qui tua Liberty Valance" est plus qu'un film, c'est un morceau d'histoire, le "Citzen Kane" du western.
Chef-d’œuvre du western, un des derniers John Ford et qui est un peu l’aboutissement de son génie. Tout y est : une histoire brillante où sont repris tous les thèmes de sa carrière, tous les thèmes d’une éternelle Amérique (la jolie, la légendaire mais pas forcément la véritable), une mise en scène parfaite, un noir et blanc artistique et enfin et surtout une exceptionnelle interprétation d’acteurs. John Ford aborde là de nobles sujets qui lui tiennent à cœur : la démocratie et le passage de la loi du colt à la loi du code, l’humanisme des gens simples et la déontologie de la presse (notion presque disparue aujourd’hui). Un chef-d’œuvre de presque soixante ans d’âge sans rides et toujours vif.
Western crépusculaire jusque dans ses jeux d'ombre travaillés, ce chant du cygne de l'ère du cow-boy s'appuie sur un émouvant John Wayne pour illustrer le passage du règne des terreurs de l'Ouest figurées par le redoutable Lee Marvin à celui de l'ordre législatif, incarné par un élégant James Stewart. Montrant un Ouest américain partagé entre les fléaux de l'analphabétisme et de la loi du Talion d'une part, et les aspirations démocratiques et modernistes de l'autre, le récit se joue des codes du genre dans une complicité évidente avec le spectateur pour en montrer les touchantes limites - ainsi que le prouve le personnage du shérif - en évoluant vers un manifeste politique signant la fin d'une époque. Or cette dimension engagée prend le pas sur l'intrigue sentimentale vindicative (ce que d'aucuns pourront déplorer) dont l'issue épouse la nécessité d'entamer un nouveau cycle par une légende fondatrice, fut-elle mensongère. Mettant en scène les coulisses du mythe, Ford nous interroge sur la préséance de la symbolique sur la réalité dans une atmosphère oscillant entre renouveau victorieux et achèvement mélancolique. L'image d'une transition historique.
« L’homme qui tua Liberty Valance », je ne peux pas revoir ce film sans connaître une profonde émotion. C’est mon film préféré, le film qui est pour moi le chef d’oeuvre absolu. Je peux le voir et le revoir, sans émousser les ressentis de la première fois. La dernière scène me laisse toujours la larme à l’oeil. Un western ? Beaucoup n’iront pas plus loin… Le western est un genre mineur, proprement désuet pour beaucoup de spectateurs. Quand on ajoute que le film est en noir et blanc, la cause est entendue pour les jeunes générations. Elles préféreront passer leur chemin. En quoi, elles passeront à côté du film majuscule… « L’homme qui tua Liberty Valance » est un film unique. Déjà son titre le différencie des autres par son côté mystérieux. Qui est ce Liberty Valance ? Pourquoi faire un héros de son tueur ? Un titre étrange, mais que vous retiendrez à coup sûr… Bien sûr, le tandem d’acteurs vedettes, pour la première fois réunis, John Wayne et James Steward fait beaucoup pour la réussite du film. Ils sont excellents, Steward en avocat intègre et idéaliste, Wayne en homme de l’ombre déchiré. Mais c’est surtout le scénario et la patte artistique de Jon Ford qui fait de ce film le plus beau de mon movie parade. L’histoire est magnifique, le scénario accompli au point d’être un objet d’étude dans toutes les écoles de cinéma. Quant à la photo, en noir et blanc, qui joue avec brio sur les jeux d’ombre, elle est confondante de beauté. Enfin, ce film est d’une modernité incroyable. Ford évoque tous les principes fondateurs des grands Etats d’Amérique : le besoin de droit, l’éducation des masses, le rôle puissant de la presse, et la vie politique ouverte à tous. Il faut voir la scène du migrant suédois, ému aux larmes et fier d’obtenir son droit de vote pour comprendre l’universalité des Etats Unis rêvés par Ford. Et que dire de la convention électorale entre les délégués des petites gens et les représentants des grands éleveurs de l’Ouest ? La folie, l’excès, la passion des enjeux électoraux chez le Grand Sam sont déjà inscrits dans ce film, précurseur en tout. Et le candidat des éleveurs, par son caractère primaire, est le parfait précurseur de Trump. Ford avait tout annoncé. Il le fait avec l’expression de sa forte foi dans les valeurs de l’Amérique. Mais, en même temps, « L’homme qui tua Liberty Valance » est le film le plus nostalgique de toute la filmographie de Ford. Le vieux sénateur rentré sur ses terres pour enterrer ce héros de l’ombre auquel il doit tout, est fatigué et aspire à quitter Washington pour revenir dans sa région. Une génération de conquérants, gagnée par l’âge, raccroche les gants. Que feront les successeurs ? Le récit ne le dit pas, mais la forte nostalgie qui imprègne le film jette un voile sur cet avenir. Alors, si une chaîne du cable, Netflix ou un DVD, vous donnent l’occasion de voir et revoir ce chef d’oeuvre, foncez !… Vous y découvrirez un récit différent en tout du western classique : un John Wayne pas du tout flambant, et torturé par des sentiments non partagés; un héros faisant la vaisselle et jouant les serveurs de restaurant ; un shérif qui ne pense qu’à manger et fuir la bagarre ; un duel non pas à deux, mais à trois… Tout est exceptionnel dans ce film. « L’homme qui tua Liberty Valance » est mon film préféré. C’est bien de réaliser que les valeurs sûres le restent au fil des générations. Espérons que demain saura apprécier, comme aujourd’hui, ce film magnifiant les valeurs des pionniers. Espérons aussi que Trump et ses électeurs sachent se replonger dans ses images porteuses d’espoir…
C'est le crépuscule de l'ouest Américain, tel que les films de western nous l'ont montré depuis des décennies. Ce qui fait la force, ce n'est plus le revolver, mais les mots, les lois et la démocratie; et pourtant, le héros voit son titre de gloire grâce à un duel, et malgré une carrière prestigieuse, ce qui restera son fait d'arme est ce fameux coup de feu. Voici toute l'ambiguïté de cette Amérique, tel que nous la montre John Ford, ambiguïté portée par ses deux héros, l'un incarné par James Stewart, la voix du peuple démocratique, et l'autre incarné par John Wayne, une voix du peuple plus rocailleuse, plus ancestrale. L'interprétation de Wayne est à souligner, elle parait presque effacée, mais le personnage central c'est bien lui, ne nous y trompons pas, sa présence est toujours puissante, et sa déchéance face à son amour perdu est tout aussi puissante, il est juste magistral et on se rend compte à quel point la part sombre de l'acteur n'a que trop peu été exploité. On retrouve cette force dans la Prisonnière du désert du même John Ford, mais aussi, dans la Rivière rouge de Hawks. Les personnages secondaires sont comme souvent chez Ford de vrais bout en train, le shérif, le journaliste, frôlant la caricature, où les codes sont bousculer par l'humour et le côté grandiloquent; mais à contrario, on y croise aussi le taciturne, mais néanmoins charismatique Woody Strode. Je ne mentionnerais pas James Stewart, toujours excellent, mais dans un rôle assez conventionnel pour lui. Un classique, que l'on a plaisir à revoir de temps à autre.
Le duel final est magnifique et inattendu. J'aime bien les valeurs des hommes qui cherchent une justice avec courage tout le long du film. Il y a beaucoup d'acteurs présents ici qui ont joué dans un bon nombre de western en étant tantôt bons, tantôt méchants et les retrouver ici est un véritable plaisir. Les coups de poings donnés également restent bien fait, on a l'impression que les tartes sont réellement données aux acteurs qui en sortent décoiffés. Un western qui vieillit bien avec peu de longueurs inutiles.
John Ford et John Wayne. Deux grands noms qui ont marqué l'histoire du Western américain réunit une nouvelle fois dans ce qui est aujourd'hui un incontournable du genre. "L'homme qui tua Liberty Valance" se traine effectivement d'une solide réputation que je trouve, pour ma part, surévaluée. Ce long métrage possède cependant de nombreuses qualités, notamment celle de son contexte historique et des thématiques abordés. Le film nous montre la transition entre deux époques : le passé incarné par la loi du flingue (John Wayne et Lee Marvin) dans un Far West aux clichés surannés et le futur représenté par le jeune avocat (James Stewart) avec ses lois et son éducations. A posteriori, on peut même rapprocher cette transition à celle que va connaître le western au cinéma avec l'essoufflement du western américain et l'arrivée du western spaghetti. Outre son contexte, "L'Homme qui tua Liberty Valance" se distingue par son ambiance et cette mélancolie, ce soupçon de noirceur que l'on voit rarement dans ce genre de film. Toutefois, plusieurs longueurs et des scènes peu utiles viennent plomber l'intrigue de même qu'un traitement psychologique des personnages peu approfondi. Le personnage incarné par John Wayne, le plus intéressant, n'est pas assez montré et creusé. "L'homme qui tua Liberty Valance" reste un bon western qui mérite le coup d'oeil.
C’est du western vraiment à l’ancienne, un peu trop propre avec John Wayne en tête d’affiche. D’habitude je ne suis vraiment pas client de cette période du western, les acteurs sur jouent trop et les personnages sont trop binaires: les bons d’un côté les méchants de l’autre, les bons sont très bons, les méchants très méchants. Et pourtant l’homme qui tua Liberty Valance est à mette à part car il montre un visage un peu moins glorieux de la conquête de l’Ouest qui se fait sur la violence et la loi de celui qui tire le premier. Il montre aussi la prédominance des puissants, qui grâce à l’argent maintiennent une hiérarchie sociétale qui met à mal le rêve américain. On voit avec plaisir dans les rôles des méchants un Lee Marvin qui s’amuse beaucoup avec son personnage de terreur et Lee Van Cleef dans un tout petit rôle. Alors même s’il a des défauts c’est avec un réel plaisir que j’ai découvert ce film.