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ManoCornuta
272 abonnés
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3,5
Publiée le 18 décembre 2020
Sorte d'autobiographie déguisée de la romance d'Orson Welles et Rita Hayworth, la Dame de Shanghai vaudra surtout le détour par son jeu sur l'atmosphère, usant d'images symboliques de manière encore plus appuyée que Citizen Kane, déroulant du drame au thriller selon un schéma très classique, mais avec un intérêt croissant. La gestion des personnages est un peu erratique, défaut sans doute généré par la complexité du scénario qui use d'artifices et d'enchaînements très osés, mais la dramatique happe de plus en plus le spectateur, jusqu'au dénouement plein de maestria et de sous-entendus. Intéressant à plus d'un titre.
Orson Welles est un génie du cinéma : cela va sans dire ! Toutefois, il faut reconnaître que son travail a souvent été dépendant de ses problèmes économiques. Ainsi, c’est pour pouvoir financer son adaptation théâtrale du Tour du monde en quatre-vingts jours qu’il s’engagea sur La Dame de Shanghaï. Cela explique que, malgré son aura mythique (en particulier, car il mettait en scène une Rita Hayworth sublime alors que le cinéaste et l’actrice divorçaient dans la vraie vie), le film possède une intrigue assez absurde et confusespoiler: (on ne comprendra jamais pourquoi Grisby voulait qu’O’Hara l’assassine) malgré un scénario signé par le réalisateur lui-même qui, d’après ses propres dires (même si, dans d’autres interviews, il déclare n’avoir jamais lu le livre), respecte assez scrupuleusement l’histoire du roman If I die before I wake (il avouera pourtant être dans l’impossibilité d’expliquer l’histoire au patron de la Columbia, Harry Cohn, quand celui-ci sorti abasourdi de la première projection). Si l’histoire du film n’est ainsi pas très aboutie, c’est la mise en scène de Welles qui permet à La Dame de Shanghaï d’être une œuvre qui est restée dans l’Histoire du cinéma. Elle est comme toujours avec son réalisateur tout à fait brillante, bien que plus classique qu’à l’accoutumée, et offre une scène finale très marquante (on retrouvera son influence dans des films aussi différents qu’Opération dragon de Robert Clouse et que Meurtre mystérieux à Manhattan de Woody Allen). La Dame de Shanghaï est donc un film noir visuellement éblouissant mais on pourra lui préférer dans le genre La Soif du mal du même réalisateur.
Une mise en scène ultra élégante et très stylisée. On voit clairement que l'on a affaire à un maître en la matière. Photo noir et blanc splendide mais le scénario trop alambiqué nous perd un peu. C'est tiré par les.cheveux et du coup l'intrigue ne passionné guère. Par contre la dernière scène très célèbre avec les jeux de miroir (geniale) vaut à elle seule de voir ce classique que du film.noir.
Le scénario, très alambiqué, n'est pas passionnant. La mise en place des personnages est laborieuse. La mise en scène est magnifique, certes, mais les acteurs ne sont pas à la hauteur, Orson Welles en tête. Reste que la restauration en numérique 4k par Park Circus est franchement exceptionnelle. Le piqué de l'image est vertigineux.
Juste après l'excellent Le Criminel (1946), Orson Welles adaptait sur grand écran le roman "If I should die before I wake" de Sherwood King et en restituait un sombre polar basé sur une rencontre amoureuse et d'arnaque à l'assurance. Tout commence par la rencontre entre un marin irlandais et l'épouse d'un célèbre avocat (tout deux interprétés par Orson Welles & Rita Hayworth, qui étaient encore en couple à l'époque du tournage). Cette dernière venant de se faire agresser dans un parc, après l'avoir sauver, il se fait embaucher sur le yacht de son mari pour une longue croisière. Mais cette liaison adultère ne va pas passer inaperçue et l'associé de l'époux va alors lui faire du chantage. Le marin, trop naïf au départ (en succombant aux charmes d'Elsa), continu de s'enfoncer de plus en plus, notamment en acceptant le marché proposé par Grisby. C'est alors que le drame prend une toute autre tournure et se transforme en un sombre polar. Orson Welles égale à lui-même, nous offre comme lui seul sait les faire, de magnifiques plans, avec des scènes d'anthologies, comme celles du théâtre ou du palais des glaces dans la fête foraine. La Dame de Shanghai (1947) se basait sur une trame relativement simpliste mais en réalité c'est tout autre, le tout étant amplifié par l'excellente prestations des acteurs.
"la Dame de Shanghaï"(1947),oeuvre maudite d'Orson Welles conspuée à sa sortie,devint un classique du film noir avec le temps.Beaucoup de légendes entourent ce film,comme le fait que Welles prit le premier bouquin sous sa main,pour satisfaire le président de la Columbia.Le yacht que l'on voit est celui prêté par Erroll Flynn.Et Welles eut le culot l'image gentillette de Rita Hayworth en lui coupant les cheveux,et en la teintant en blonde.Elle est une femme fatale détestable,pourtant objet de toutes les convoitises.Orson Welles joue un marin indépendant et naïf,qui ne croit pas au pouvoir de l'argent,mais à celui de l'amour.Ce marin en tombant amoureux de la femme de son patron manipulateur(le reptilien Everett Sloane)signe sa chute.Le scénario est confus,en tout cas pas très bien démêlé.Et il ne parvient pas toujours à transmettre sa théorie de l'homme,requin "affâmé de son propre sang".Pourtant,le film est indéniablement envoûtant,voire baroque et la machination en marche,est impitoyable.Cinéaste de la destruction au sein même de la création,Welles offre un final d'anthologie,du spectacle dans le quartier chinois à la fusillade dans le palais des glaces,l'amertume en bandoulière.
Encore un film mythique signé O. Welles qui s'attaque au film noir avec cette histoire complexe. Le complot prend forme peu à peu tandis que l'anti-héros incarné par Welles se laisse emporter dans cette histoire à cause de sa fascination pour une femme (sublime R. Hayworth). C'est tortueux à souhait, l'amour est bien présent (mais comme toujours dans le genre, il prend l'apparence de la sournoiserie et de la manipulation) et la révélation finale est devenue légendaire. Bref, tous les standards du genre sont là si ce n'est que une certaine dose de perversion en plus, une descente tout schuss dans la noirceur de l'âme humaine et une révélation finale choquante et brutale. Grande mise en scène, grands acteurs, scénario maîtrisé bref, classique et éternel. D'autres critiques sur
Dur temps pour Monsieur Welles. On vient d'annoncer que Citizen Kane, pourtant un chef d'oeuvre absolu, s'était fait piquer la première place comme "meilleur film de tous les temps", par un autre chef d’œuvre, Sueurs froides. Pourtant, Orson Welles est un metteur en scène absolument incroyable. Ses films sont d'une beauté plastique et formelle merveilleuses. Qu'on arrête de parler de la scène du parc d'attraction, certes somptueuse, mais qui ne doit pas faire oublier que le film tout entier est un modèle d'élégance (et j'insiste) et de mise en scène. C'est toujours beau, bien pensé et jamais fait pour impressionner la galerie. Sous la caméra de Welles, Rita Hayworth, dont il divorçait pourtant, et qui s'était teint et coupé les cheveux pour le film, apparait absolument merveilleuse. Il la filme avec une grâce incroyable, elle est étourdiassement belle. Alors pourquoi "juste" 3,5 étoiles ? Peut-être car malgré un scénario bien foutu et intéressant je n'ai jamais été non plus transcendé par le sujet. Je ne peux que souligner la beauté de l'oeuvre, mais il m'en aurait fallu peut être un peu plus sur un plan scénaristique pour être littéralement emballé. Mais je chipote, le film se suit avec intérêt et c'est, encore une fois, très bien mis en scène.
Sans doute parce que ses producteurs l'ont charcuté d'une heure (d'où, d'ailleurs, la rupture entre Orson Welles et les studios), mais on sent bien mal dans la Dame de Shangaï la force habituelle des films du réalisateur de Citizen Kane. Jusqu'à la scène du procès, qui enclenche un net gain d'intensité vers le final célèbre du parc d'attraction et de sa salle des miroirs, ce film de commande n'est que rarement sublimé par la mise en scène de son auteur. On y sent trop longtemps l'obligation de mettre en valeur Rita Hayworth - fait intéressant, Welles s'y prête de façon nette mais académique, comme si la fin de l'idylle qu'il vivait avec la belle se faisait déjà sentir, et qu'elle redevenait pour lui une femme étrangère plutôt qu'une muse. Le scénario, lui-aussi, me parait un brin alambiqué, se prêtant à des détours incessants au lieu de creuser davantage les zones d'ombres qu'il ménage. Bref, un film assez mal équilibré et prosaïque dans sa majeure partie, qui vit aujourd'hui bien plus de son tournage et de sa légende que de son contenu cinématographique, loin d'être indigent mais bien inférieur à ce qu'on proposé beaucoup de films noirs par la suite.
The Lady from Shanghai peut aisément être considéré comme l’un des tous meilleurs films noirs, un genre qui aujourd’hui n’existe quasiment plus. Avec sa photogénie indéniable (une des marques de fabrique d’Orson Welles), son ambiance tropicale et pesante à la fois, et ses personnages aux caractéristiques incertaines, le film possède un cachet inimitable et une force d’attraction peu commune. Seul le montage et la narration semblent parfois un peu bancals, ce qui n’est guère étonnant lorsque l’on apprend la genèse compliquée de l’œuvre. Pas suffisant pour lui enlever son charme, d’autant que l’histoire prend rapidement un tour policier inattendu, avec des scènes complètement surréalistes du meilleur effet (le tribunal…). The Lady from Shanghai est une sorte de canard boiteux, mais curieusement, l’addition de scènes géniales et du talent naturel de son réalisateur fonctionnent, et en font un film inimitable et un véritable incontournable.
Esthétiquement séduisant avec des qualités d'acteurs impressionnantes mais un scénario trop alambiqué malgré de bons dialogues et le personnage joué par Welles très intéressant. Il manque cette passion que l'on retrouve dans d'autres de ses œuvres, notamment "The Trial" et "Citizen Kane".
J'aime beaucoup Orson Welles, mais je dois admettre que le reste de sa carrière paye en quelque sorte la qualité de son premier film. Citizen Kane était un chef d'oeuvre, maîtrisé de bouts en bouts, rien à dire. J'en attendais donc un peu plus venant du même réalisateur en visionnant la Dame de Shangaï. Cependant, il faut reconnaître que Welles est capable de nous plonger dans un film dés la première minute, grâce notamment à une très grande maîtrise du montage mais également à des mouvements de caméra magnifiques. Il sait diriger ses acteurs; Rita Hayworth est par ailleurs sublime dans ce film, et il sait se diriger lui même, c'est un excellent acteur qui apporte beaucoup de charisme et de contenance aux personnages qu'il incarne. Ici, virage à 180° avec un personnage qui subit les actions plus qu'il ne les contrôle, comme antithèse de Charles Foster Kane. On s'attache très rapidement à lui et on croit sans problème à l'histoire d'amour naissante qu'il propose au spectateur. Les deux premiers tiers du films sont donc très intéressants, développant la psychologie de chaque personnage sous l'oeil perplexe de Michael O'Hara. Le dernier tiers quant à lui est tout aussi intéressant et dévoile petit à petit les tenants et aboutissant de l'intrigue développée. Malgré donc quelques longueurs en milieu de film, le tout se suit avec plaisir, mention spéciale à la séquence finale, culte, ayant inspiré plus d'un cinéaste.
Cependant, je n'y ai pas trouvé la virtuosité, l'effervescence et le génie d'un Citizen Kane. La Dame de Shangaï est un bon film, mais souffre de la comparaison avec son aîné, et j'ai bien peur que ce soit la malédiction dont souffrira Orson Welles toute sa carrière. Il n'en reste pas moins un très grand metteur en scène, dont je vais m'empresser de poursuivre la filmographie, et conseille au passage La Dame de Shangaï comme valeur sûre du film noir.
Welles a prouvé qu'il savait mettre en scène et ce film noir le prouve tant il contient des plans originaux qui ont fait sa marque de fabrique. Maintenant l'histoire est un peu trop classique concernant le film noir (elle rappelle les Tueurs avec la femme fatale qui se sert d'un gaillard idiot) et il faut attendre la fin pour voir la meilleur scène du film dans le parc d'attraction, d'une grande prouesse technique par ailleurs. Le reste du métrage a beaucoup accentué sur la "fausse" relation amoureuse qui, bien que permettant d'apprécier la chute, est un peu trop longue ce qui rend le démarrage poussif. Mais il reste un bon cru du film noir et surtout Rita Hayworth est divinement belle.
Rejeté par le public américain, "La Dame de Shanghai" fait pourtant partie intégrante de l’œuvre du maître Orson Welles. Tiré du roman "If I Die Before I Wake" de Sherwood King, le scénario constitue l'atout principal de ce classique du cinéma. A la fois thriller et romance, "La Dame de Shanghai" combine mystères et subtils retournements de situation qui n'ont de cesse de nous étonner minutes après minutes. On est effectivement admiratif devant l'ingéniosité du récit dont les rouages ne se dévoilent que dans un arsenal de suspens diablement bien gardé. Pour porter le film on découvre un couple tout aussi éphémère dans la vie qu'au cinéma composé de Rita Hayworth et d'Orson Welles. Transformée en blonde fatale par son mari de l'époque, véritable outrage cinématographique des années 50, force est pourtant de constater que Rita Hayworth n'a jamais eu autant de charme et de sex-appeal que lors du tournage de "La Dame de Shanghai". Son jeu trouve quant à lui son partenaire en la personne d'Orson Welles. Imposant comme à son habitude, le créateur de "Citizen Kane" nous offre une prestation à la hauteur de son statut c'est-à-dire, puissante et directe. De son côté la mise en scène se révèle brillante mais souffre d'un montage sur lequel le temps a eu la dent dure. On en retiendra le décors de la galerie des glaces qui placera la cerise sur ce gâteau mythique que représente encore aujourd'hui "La Dame de Shanghai".
Si Orson Welles n'a jamais été un très grand acteur, il n'a en revanche jamais eu de mal à convaincre ses pairs de son talent au niveau de la réalisation, et "La Dame de Shangai" en est (encore) un bon exemple. L'exceptionnel travail visuel réalisé par le jeune cinéaste se voit à tout instant, notamment dans les tons utilisés pour la photographie et la qualité des images (je pense par exemple à la magistrale scène du dénouement qui en met plein la vue au spectateur sur tous les plans). Et que dire du scénario ! Il est bien connu que la vérité se cache parfois là où on ne l'attend pas, et ce long-métrage en est une parfaite illustration. Les personnages sont travaillés et demeurent ambigus tout au long du film, maintenant ainsi une aura de mystère et de tension (surtout à la fin), et la mise en scène elle-même se met au service de l'intrigue sans pour autant lui faire de l'ombre. Une réussite donc, mais qui aurait gagné encore plus de galons sans le ton beaucoup trop romantique à deux balles qui se dégage de certaines scènes. A voir !