Je suis une nymphomane est un film assez éloigné du Pécas que l’on peut voir le plus habituellement au travers de ses comédies tropéziennes et franchouillardes à l’humour lourdingue. Pour ma part je dirai qu’il y avait du potentiel mais que le résultat laisse une impression mitigée.
Le casting est plutôt moyen, avec dans l’ensemble des acteurs pas tout à fait convaincant, hormis finalement l’actrice principale, Sandra Julien, qui se débrouille honorablement. La déception viendra surtout d’un casting masculin très faiblard, avec des interprètes sans charisme, aux personnages fades, et qui ne font pas grande impression. Jeannine Reynaud, sans être transcendante reste passable, mais il faut avouer que l’absence de personnages réellement dégrossis, hormis celui de l’héroïne, qui est plutôt travaillé et qui occupe d’ailleurs la quasi-intégralité des scènes du film, n’aide pas.
Le scénario souffre surtout d’être extrêmement lent. C’est très dommageable au film, mais il dure 1 heure 30 en gros et j’ai eu le sentiment qu’il durait le double. C’est lié à plusieurs choses. D’abord c’est loin d’être une comédie, comme le dit allocine, bien que ce soit du Pécas. Du coup il ne faut déjà pas s’attendre à rire, car il y a très peu de gags réels. Ensuite ce n’est pas vraiment un film érotique pur jus non plus, du coup ben il faut s’attendre à de l’érotisme très soft, qui dépasse rarement les seins dénudés et dans lequel les hommes font l’amour en caleçon ! Enfin, ce n’est pas non plus drame bien poignant, car Pécas fait parfois du Pécas, et l’origine assez bouffonne du mal dont souffre l’héroïne, ainsi que tout l’aspect médical du film laisse dubitatif sur le réel sérieux de l’entreprise. Enfin, en somme le film n’a pas une tonalité assez marqué, et on reste sur sa fin un peu dans tous les domaines. Il faut aussi avouer que la mise en scène de Pécas n’aide pas à pimenter le film. Celui-ci en effet à beau livrer des scènes « transgressives » à l’image de l’orgie, ou de quelques passages lesbiens, il ne fait pas beaucoup d’efforts. Son film reste visuellement plat, sa mise en scène est trop inerte. Il se pose, et il attend, sans chercher à animer un minimum ce qui se passe. Il fait même parfois des choix pour le moins surprenant, comme offrir une scène érotique sous la forme d’un kaléidoscope ! Ça n’apporte rien, c’est visuellement agaçant, bref, je n’ai pas trop compris. En revanche le film dispose de décors excentriques intéressants (et oui c’est les années 70 aussi, ça aide), d’une photographie élégante, et d’une très agréable bande son. Celle-ci à réellement de la tenue, et même si elle est un poil envahissante, il faut reconnaitre qu’elle et les actrices, charmantes au demeurant, viennent donner du relief à un film pas raté, mais trop pépère.
En effet c’est pour moi le souci majeur de ce film, Pécas ne s’est pas forcé. Honnêtement le film est moins roublard que son titre, et il y a des qualités visuelles certaines, le propos lui-même n’est pas dénué de pistes intéressantes, mais la mise en scène indigeste, le rythme escargotesque, l’absence de tonalité précise dans laquelle faire avancer le schmilblick, tout cela fini par lasser voir par rebuter. Je pousse jusqu’à 2, notamment car j’ai quand même vu de bonnes choses, et parce que j’ai ressenti un métrage loin d’être idiot, mais Je suis une nymphomane passe malheureusement un peu trop à côté.