Je ne connais pas encore très bien la filmographie de Godard mais la direction qu'elle a pris à la fin des années 60 ne m'attire pas du tout. Il était évident que Notre Musique allait être sélectionné pour le festival et j'ai pris cela comme une occasion de voir un film que je n'aurais certainement pas vu de moi-même. Finalement, j'ai trouvé l’œuvre intéressante malgré les caractéristiques agaçantes du cinéma de Godard. Notre Musique est découpé en trois parties (l'Enfer, le Purgatoire et le Paradis) séparé net par la mise en scène de Godard. L'Enfer est une suite d'images violentes, provenant d'archives ou de films, mise bout à bout par un montage très marqué. Le caractère agressif de cette séquence, renforcé par les couleurs très vives, permet de rentrer immédiatement dans le vif du sujet et constitue une très belle introduction. La bande-son, et plus particulièrement les notes de piano, ajoutent beaucoup à cette impression. En outre, les quelques phrases de la voix off en disent long sur ce qui est montré tout en parlant peu, ce qui amène une simplicité, voire un côté terre-à-terre à cet Enfer. On retrouve également cela dans la séquence du Paradis, qui laisse l'absence de dialogues faire le travail de réflexion. J'ai cependant un avis un peu plus mitigé sur le Purgatoire. Certes, l'évocation des pays de l'est, du conflit israélo-palestinien et de la guerre en général donne une forte impression "d'entre deux", mais la première moitié a du mal à construire quelque chose de solide. Par conséquent, la sauce ne prend pas avant un certain moment. C'est le problème que j'ai avec certains films de Godard : il a des idées et il les met en scène, mais je n'arrive pas à sentir le génie qu'il y a derrière. Certaines séquences, comme celles avec les indiens, me semblent donc bizarres pour être bizarres, et j'ai le sentiment que le réalisateur fait parfois ses trucs seul dans son coin et qu'il ne se soucie pas du fait que le spectateur peut passer à côté de ce qu'il veut dire. Néanmoins, à partir du moment où Godard fait un cours sur les images à des étudiants, l'ensemble reprend contenance et se montre très pertinent, parfois même poétique (en particulier lorsque Olga parle de son rapport à la mort). Le visionnage de Notre Musique fut donc une expérience intéressante. Malgré la grosse baisse de régime au début du Purgatoire et le fait que ce ne soit pas vraiment un cinéma qui me parle, le film parvient à maintenir le cap et disserte assez efficacement sur la violence et la guerre.
Vu, le dernier Godard en date est un véritable bijou, j'ai tout de même un bémol à mettre, c'est que durant une partie du film c'était en serbe ou je sais pas quelle langue (vive l'inculture), et j'avais pas les sous titres, donc disons que j'ai pas suivi cette partie, ce qui m'empêche pour le moment de mettre ce film parmi mes films préférés.
La première partie est d'une splendeur, d'une grandeur, d'une magnificence JAMAIS atteinte auparavant, d'une beauté pure, brute, ces images de guerres, rarement superposée à une voix off qui dit tout, tout en parlant peu. Magnifique. Rarement chose aussi belle n'avait été filmée par un homme.
La dernière partie est d'un calme reposant, magnifique.
Godard fait parti des rares cinéastes à tout utiliser, à ne pas laisser quelque chose de côté, ici Godard montre tout, déforme tout, utilise tout les instruments, toutes les techniques de montage qu'il peut utiliser. C'est un artiste complet, aussi bien sonore que visuel.
à noter le clin d'oeil à son film "Nouvelle Vague"
Le film de Godard s'ouvre sur des scènes de guerre tirées d'archives historiques ou d'extraits de films. Ces guerres immémoriales seraient-elles pour l'auteur "notre musqie", la musique récurrente et funeste de l'humanité? ou bien, en premier lieu, un clin d'oeil au cinéma, capable de rivaliser avec la réalité, ou de se mélanger à elle, jusqu'à nous tromper? Il semble que plus tard dans le film, le cinéaste confirme cette option. Toujours est-il que ce film grave de Godard, tourné dans un Sarajevo qui porte encore les stigmates de la guerre yougoslave, mis en scène sur le mode du reportage documentaire et de la fiction, est une oeuvre souvent absconse. Godard, qui y apparait lui-même, évoque les guerres humaines -la guerre en Bosnie, le conflit israélo-palestinien et même le génocide indien- avec ses mots à lui ou ceux des autres, en érudit qu'il est. On pioche dans cet essai austère et complexe, sur la forme comme sur le fond, de belles idées, de brillants commentaires, toujours séduit par l'intelligence de Godard, en même temps que dérouté par son intellectualisme, attaché à son anticoformisme en même temps que largué par ses partis-pris artistiques.
Avec ce film, Godard explore le thème de la guerre avec un film qui pourrait être qualifié d’expérimental et qui nous présente ce thème en 3 partie distincte? Dans la première, il nous montre la guerre, la mort et la tuerie à travers des image d'archive. Dans la seconde, il explore les causes et les conséquences de la guerre dans Sarajevo grâce à de nombreux personnages. Enfin, il conclut par une séquences poétiques, sans dialogue, juste belle. Si les première et troisième partie reste assez claire, la seconde, elle, nécessite une analyse de l'image, la suivante donnant un sens à la précédente (effet Koulechov), poussant le spectateur à ouvrir son regard et son esprit afin de saisir le message de Godard. Une prouesse de mise en scène qui limite malheureusement ce film à un public capable d'une analyse poussée (mais n'est ce pas déjà le public qui va voir les films de Godard ?). Au film, ce film est une véritable réussite qui amène le spectateur et le film à un tout autre niveau d’éveil de la conscience.
La première partie du triptyque est l'un des plus beaux moments de cinéma qu'il m'ait été permis de voir. Le deuxième tableau, le plus prolixe, est difficile à appréhender et nécessiterait sans doute maintes visions : tout s'y mêle, réflexion sur l'image, la guerre, la paix, l'autre... et j'en passe. Le troisième est le moins bien réussi. Godard est à la fois cinéaste, poète et intellectuel. Et entant que cinéaste, n'ayons pas peur des mots, jamais élitisme cinématographique n'avait été déployé à un tel niveau. Si bien que ce carrefour citationnel et référentiel pour "happy fiew", à mi-chemin entre écriture et image en mouvement, peut parfois déconcerter. A nous autrs, spectateurs de faire l'effort approprié.
Grand cinéaste des années 60, qui a à son actif un certain nombre de chefs d'oeuvre, Godard a plongé dans les années 80-90 dans un hermétisme toujours plus exacerbé, se coupant de la quasi totalité des spectateurs. Avec ce nouvel opus, le cinéaste semble faire un nouveau pas vers les gens et aussi vers le monde. Même s'il serait stupide d'espérer tout comprendre ("si vous comprenez ce que je dis, c'est que je me suis mal exprimé" est une phrase tirée du film et parfaitement révélatrice), on ne peut pas nier que le discours de l'auteur est plus organisé, plus cohérent que d'habitude. Le cinéaste déploie encore ses tics habituels et ne resiste pas toujours à la tentation de faire un bon mot creux, mais sa réflexion sur notre monde actuel et sur le rapport entre ce dernier et l'artiste est vraiment stimulante. De plus, l'ambiance désenchantée finit par toucher et donne parfois à ce film des allures de testament. L'auteur parvient même à insuffler un certain souffle poétique qui caractérisait déjà ses oeuvres les plus anciennes. Attention, le film n'est quand même pas d'un abord facile. Vous êtes prévenus.
Un film qui commence avec des images d'archives, des images de guerre, de destructions, explosions, bombardements, des enfants qui jouent à la guerre bref des images violentes qui représentent un questionnement sur la nature humaine et la guerre.
Au bout de 10 minutes d'introduction si je puis dire, le film prend une narration normal et Godard se met en scène lui-même et nous donne une incroyable leçon sur l'image.
Une partie du film parle de la guerre en Serbie, du conflit Israel-Palestine et d'ailleurs l'héroîne du film est une juive qui incarne tout le malheur des hommes et décide de se sacrifier pour la paix.
La fin est magnifique, la jeune fille renaît dans un paradis surveillé.
Un film intelligent qui pousse le spectateur à réfléchir, malheureusement il y a quelques que scènes qui ne sont pas sous titrées et ou les personnages parlent d'autres langues que le Français donc déjà que ça n'est pas toujours évident de comprendre un film de Godard avec ça c'est encore plus difficile.
Un film bien noir comme j’aime. Le poids des mots , le choc des photos. Des images rugueuses comme à la TV Des images lisses comme au cinéma Un contraste.
C'est sûrement un excellent film. Cependant, il ne s'adresse pas aux simples d'esprit. Je croyais pourtant être un individu doté d'une intelligence normale, mais ce film m'a détrompé. De plus, nombre de sous-titres sont absents durant les interview en langues étrangères et malheureusement pour moi, je ne parle ni hébreux, ni espagnol. Mais n'étant pas obtu, je reverrais bien ce film après un décryptage.